Tribunal fédéral
Tribunale federale
Tribunal federal
{T 0/2}
6B 449/2015
Arrêt du 2 mai 2016
Cour de droit pénal
Composition
MM. et Mme les Juges fédéraux Denys, Président, Jacquemoud-Rossari et Rüedi.
Greffier : M. Vallat.
Participants à la procédure
X.________, représentée par Me Marc Lironi, avocat,
recourante,
contre
1. Ministère public de la République et canton de Genève, route de Chancy 6B, 1213 Petit-Lancy,
2. A.________, représenté par Me Marc Bellon, avocat,
intimés.
Objet
Insoumission à une décision de l'autorité,
recours contre l'arrêt de la Cour de justice de la République et canton de Genève, Chambre pénale d'appel et de révision, du 23 mars 2015.
Faits :
A.
Par jugement du 28 mai 2014, le Tribunal de police du canton de Genève a condamné X.________, pour insoumission à une décision d'autorité, à 5000 fr. d'amende (peine de substitution de 50 jours de privation de liberté). X.________ a également été condamnée à payer à A.________ 1000 fr. à titre de réparation du tort moral, frais de procédure, par 1843 fr., à sa charge.
B.
Saisie d'appels par A.________ et X.________, la Chambre pénale d'appel et de révision de la Cour de justice du canton de Genève les a rejetés tous les deux par arrêt du 23 mars 2015, condamnant X.________ à la moitié des frais de la procédure d'appel, comprenant dans leur totalité un émolument de 2000 francs. Cet arrêt se prononce en outre sur les indemnités dues aux conseils d'office pour la procédure d'appel. En bref, il repose sur l'état de fait suivant.
Après avoir fait connaissance en 2007, X.________ et A.________ ont vécu ensemble jusqu'au 24 octobre 2009. Durant cette relation, X.________ a donné naissance à B.________, le 14 mars 2009. Après qu'un curateur a été désigné afin d'établir la filiation paternelle ainsi que faire valoir une créance alimentaire et qu'une expertise a été réalisée, A.________ a reconnu l'enfant au mois d'avril 2010. Aucune contribution alimentaire n'a été fixée, le père bénéficiant d'une aide financière de l'Hospice général. Au mois de janvier 2011, A.________ a déposé une requête en fixation des relations personnelles, à laquelle la mère s'est opposée. Par ordonnance du 15 juin 2011, confirmée le 28 septembre de la même année par la Chambre de surveillance de la Cour de Justice, le Tribunal de protection de l'adulte et de l'enfant (TPAE) a accordé à A.________ un droit de visite sur sa fille, sous surveillance, de deux heures par semaine au Point Rencontre Liotard (Point Rencontre), et instauré une curatelle d'organisation et de surveillance des relations personnelles. Par jugements des 20 février et 28 novembre 2012, le Tribunal de première instance du canton de Genève (TPI) a ordonné l'exécution de cette ordonnance, sous commination des peines
prévues par l'art. 292
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 292 - Wer der von einer zuständigen Behörde oder einem zuständigen Beamten unter Hinweis auf die Strafdrohung dieses Artikels an ihn erlassenen Verfügung nicht Folge leistet, wird mit Busse bestraft. |
à A.________ un droit aux relations personnelles sur sa fille à raison d'une heure par semaine, sous surveillance, au Point Rencontre, en exhortant X.________ à présenter B.________ aux visites, sous la menace de la peine prévue à l'art. 292
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 292 - Wer der von einer zuständigen Behörde oder einem zuständigen Beamten unter Hinweis auf die Strafdrohung dieses Artikels an ihn erlassenen Verfügung nicht Folge leistet, wird mit Busse bestraft. |
X.________ a fourni plusieurs certificats médicaux pour elle-même (datés des 16 et 25 janvier 2013) ou pour B.________ (datés des 17 et 30 mars, 14 et 28 avril, 12 et 26 mai, 16 novembre, 1eret 14 décembre 2013 ainsi que le 8 février 2014), justifiant l'absence de cette dernière aux visites du Point Rencontre en raison de consultations aux urgences pédiatriques, de maladies, d'incapacité de travail ou d'accident. Du 26 janvier au 20 juin 2013, B.________ a ainsi consulté, à quatre reprises, deux médecins. Selon l'un d'eux, " les symptômes présentés par B.________ [étaient] d'origine indéterminée. Ils [pouvaient] être en rapport avec le stress au vu de la périodicité correspondant aux visites ou en rapport avec des viroses intercurrentes lorsqu'il y [avait] des fièvres associées " (certificat médical du 20 juin 2013 du Dr C.________). X.________ a également adressé différents courriers au SPMi: les 27 juin, 20 décembre 2013, 9 janvier, 12 février, 1eret 11 avril 2014. Elle y faisait part de l'absence de B.________ aux visites des 7 juillet, 18 août et 29 décembre 2013, 23 février et 20 avril 2014 en raison des vacances scolaires, le 12 janvier 2014 " suite à une fête surprise organisée par des amis à l'occasion de l'anniversaire de
[son] mari " et le 6 avril 2014 " un week-end surprise [ayant] été organisé par [sa] famille en vue des 5 ans de sa fille B.________ ". Selon le rapport d'information du 19 mars 2014 des intervenants du Point Rencontre, il fallait un temps d'adaptation à B.________ pour réduire la distance et nouer une relation avec son père, par le biais du jeu. Au cours de la visite du 2 septembre 2012, B.________ avait indiqué à plusieurs reprises que sa mère lui avait dit de ne pas jouer avec A.________. Affecté par cette attitude, ce dernier avait quitté le Point Rencontre prématurément. A l'issue de la visite, B.________ avait déclaré à sa mère " j'ai tout fait ", ce à quoi cette dernière lui avait répondu " chut ". Lors de la visite suivante, les intervenants avaient attiré l'attention de X.________ sur le fait que les propos tenus par sa fille pouvaient avoir une incidence sur sa relation avec son père. Durant les visites, les intervenants s'étaient efforcés d'accompagner A.________, voyant que celui-ci était particulièrement affecté par la distance mise par sa fille. Ils étaient favorables à une reprise des droits de visite, à la condition que des entretiens puissent avoir lieu préalablement avec les parents.
A.________ a déposé plainte pénale les 10 mai 2013 (plainte complétée le 21 mai suivant) et 13 janvier 2014.
En procédure d'appel, X.________ a encore produit copie d'un rapport d'expertise psychiatrique du 20 juin 2014 dont il ressort que A.________ souffre d'un trouble de personnalité borderline, d'un trouble dépressif récurrent, ainsi que de probables troubles mentaux et du comportement liés à l'utilisation de substances psychoactives. Selon les experts, X.________ présente un trouble de personnalité mixte avec traits paranoïaques, narcissiques et rigides. Ses capacités éducatives sont restreintes car elle peine à comprendre les besoins affectifs et relationnels de sa fille. Une psychothérapie individuelle a été préconisée pour une évolution favorable. Pour sa part, B.________ fait preuve d'une réaction aiguë à un facteur de stress, une communication intrafamiliale inadéquate et un modèle altéré de relations familiales. En revanche, il n'y a pas de trouble spécifique de son développement psychologique, ni au niveau intellectuel. Les experts ont conclu que le droit de visite devait être suspendu. Une expertise complémentaire dans un délai d'un an était nécessaire pour évaluer l'évolution de la situation. Par leur comportement, chacun des deux parents de B.________ pouvait mettre en danger le développement psychique et psychologique de
leur fille. B.________ n'était pas libre d'exprimer son besoin par rapport au lien avec son père biologique.
C.
X.________ forme un recours en matière pénale. Elle conclut, avec suite de frais et dépens des procédures cantonales et fédérale, principalement, à la réforme de la décision cantonale en ce sens qu'elle soit acquittée du chef d'accusation d'insoumission à une décision de l'autorité, et que A.________ et l'Etat de Genève soient condamnés solidairement et conjointement à lui verser la somme de 20'000 fr. à titre de réparation du tort moral. Elle requiert, par ailleurs, le bénéfice de l'assistance judiciaire.
Considérant en droit :
1.
La recourante soutient, principalement, que la cour cantonale aurait violé les art. 17
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 17 - Wer eine mit Strafe bedrohte Tat begeht, um ein eigenes oder das Rechtsgut einer anderen Person aus einer unmittelbaren, nicht anders abwendbaren Gefahr zu retten, handelt rechtmässig, wenn er dadurch höherwertige Interessen wahrt. |
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 292 - Wer der von einer zuständigen Behörde oder einem zuständigen Beamten unter Hinweis auf die Strafdrohung dieses Artikels an ihn erlassenen Verfügung nicht Folge leistet, wird mit Busse bestraft. |
2.
Dans le recours en matière pénale, les constatations de fait de la décision entreprise lient le Tribunal fédéral (art. 105 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz BGG Art. 105 Massgebender Sachverhalt - 1 Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat. |
|
1 | Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat. |
2 | Es kann die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz von Amtes wegen berichtigen oder ergänzen, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht. |
3 | Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so ist das Bundesgericht nicht an die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz gebunden.95 |
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz BGG Art. 97 Unrichtige Feststellung des Sachverhalts - 1 Die Feststellung des Sachverhalts kann nur gerügt werden, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht und wenn die Behebung des Mangels für den Ausgang des Verfahrens entscheidend sein kann. |
|
1 | Die Feststellung des Sachverhalts kann nur gerügt werden, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht und wenn die Behebung des Mangels für den Ausgang des Verfahrens entscheidend sein kann. |
2 | Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so kann jede unrichtige oder unvollständige Feststellung des rechtserheblichen Sachverhalts gerügt werden.86 |
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz BGG Art. 105 Massgebender Sachverhalt - 1 Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat. |
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1 | Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat. |
2 | Es kann die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz von Amtes wegen berichtigen oder ergänzen, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht. |
3 | Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so ist das Bundesgericht nicht an die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz gebunden.95 |
SR 101 Bundesverfassung der Schweizerischen Eidgenossenschaft vom 18. April 1999 BV Art. 9 Schutz vor Willkür und Wahrung von Treu und Glauben - Jede Person hat Anspruch darauf, von den staatlichen Organen ohne Willkür und nach Treu und Glauben behandelt zu werden. |
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz BGG Art. 106 Rechtsanwendung - 1 Das Bundesgericht wendet das Recht von Amtes wegen an. |
|
1 | Das Bundesgericht wendet das Recht von Amtes wegen an. |
2 | Es prüft die Verletzung von Grundrechten und von kantonalem und interkantonalem Recht nur insofern, als eine solche Rüge in der Beschwerde vorgebracht und begründet worden ist. |
2.1. La recourante discute longuement l'appréciation des preuves opérée par la cour cantonale, à laquelle elle reproche, en résumé, d'avoir arbitrairement écarté divers rapports et certificats médicaux alors que ces derniers auraient été " authentifiés " par la police. La décision cantonale comporterait des lacunes quant aux faits et la cour cantonale aurait, à tort, refusé d'entendre les médecins dont émanent ces certificats. Cette argumentation, par laquelle la recourante tente de démontrer la réalité des motifs médicaux censés justifier la non-présentation de sa fille au Point Rencontre, ignore largement le principe de libre appréciation des preuves (art. 10 al. 2
SR 312.0 Schweizerische Strafprozessordnung vom 5. Oktober 2007 (Strafprozessordnung, StPO) - Strafprozessordnung StPO Art. 10 Unschuldsvermutung und Beweiswürdigung - 1 Jede Person gilt bis zu ihrer rechtskräftigen Verurteilung als unschuldig. |
|
1 | Jede Person gilt bis zu ihrer rechtskräftigen Verurteilung als unschuldig. |
2 | Das Gericht würdigt die Beweise frei nach seiner aus dem gesamten Verfahren gewonnenen Überzeugung. |
3 | Bestehen unüberwindliche Zweifel an der Erfüllung der tatsächlichen Voraussetzungen der angeklagten Tat, so geht das Gericht von der für die beschuldigte Person günstigeren Sachlage aus. |
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 292 - Wer der von einer zuständigen Behörde oder einem zuständigen Beamten unter Hinweis auf die Strafdrohung dieses Artikels an ihn erlassenen Verfügung nicht Folge leistet, wird mit Busse bestraft. |
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 17 - Wer eine mit Strafe bedrohte Tat begeht, um ein eigenes oder das Rechtsgut einer anderen Person aus einer unmittelbaren, nicht anders abwendbaren Gefahr zu retten, handelt rechtmässig, wenn er dadurch höherwertige Interessen wahrt. |
2.2. Contrairement à ce que soutient la recourante, la décision cantonale, qui mentionne expressément la production d'un procès-verbal d'audience (TPAE) du 22 août 2014 (arrêt entrepris consid. C.c p. 8) ainsi que d'un autre procès-verbal d'audience du 16 octobre 2014 (arrêt entrepris consid. C.f p. 9), fait aussi état en toutes lettres de ses prétentions en indemnisation du tort moral, invoquées pour la première fois dans un mémoire complémentaire d'appel (arrêt entrepris, consid. 7 p. 18). Il ressort aussi de cette décision que A.________ n'a reconnu sa fille qu'au mois d'avril 2010 après désignation d'un curateur et reddition d'une expertise de paternité (arrêt entrepris consid. Ba.a p. 3).
2.3. En tant que la recourante reproche à la cour cantonale de n'avoir pas retenu que la recommandation du SPMi de suspendre le droit de visite résultait de l'aggravation de l'état de santé de l'enfant et se réfère, sur ce point, au rapport du SPMi ainsi qu'à l'avis de la Dresse D.________, elle tente d'imposer, a posteriori, une rediscussion, sous l'angle de l'opportunité, des décisions du TPAE maintenant le droit de visite de A.________ (mémoire de recours, p. 11: " le TPAE a, en ne suspendant pas le droit de visite, particulièrement mal évalué la situation "). Or, ces décisions ont fait l'objet de recours devant la Chambre de surveillance. Dans une telle hypothèse, un contrôle de la décision civile par le juge pénal sous l'angle de l'opportunité est, en tout cas, exclu (ATF 121 IV 29 consid. 2a p. 31; v. aussi infra consid. 3), ce qui rend sans pertinence les développements de la recourante.
2.4. Celle-ci reproche à la cour cantonale de n'avoir pas précisé que la procédure ne portait que sur les périodes du 3 mars 2013 au 12 mai 2013 (ordonnance pénale du 14 août 2013), puis du 17 novembre 2013 au 23 février 2014 (acte d'accusation complémentaire du 19 mai 2014).
Il ressort du dossier que la recourante a fait l'objet, pour les faits antérieurs au mois de février 2013, d'une ordonnance pénale le 1er mars 2013. L'ordonnance pénale du 14 août 2013 porte sur les manquements de la recourante à compter, " à tout le moins ", du 3 mars 2013, soit notamment les 3, 17, 31 mars, 14, 28 avril et 12 mai 2013 (ordonnance pénale du 14 août 2013; dossier cantonal, classeur 2/2). L'acte d'accusation complémentaire du 19 mai 2014 indique, quant à lui, qu'il est reproché à la recourante de ne s'être pas conformée, depuis son entrée en force à tout le moins, à l'ordonnance du TPAE du 21 août 2013, " notamment " en ne présentant pas l'enfant les 17 novembre 2013, 1er, 15, 29 décembre 2013, 12, 26 janvier, 9 et 23 février 2014 (acte d'accusation complémentaire du 19 mai 2014; dossier cantonal, classeur 2/2).
Même si l'ordonnance pénale du 14 août 2013 ne mentionne pas expressément les visites prévues après le 12 mai 2013, l'utilisation de l'adverbe " notamment " permet de comprendre que les visites postérieures, jusqu'au 14 août 2013 doivent être incluses. Quant à l'acte d'accusation complémentaire du 19 mai 2014, il vise tous les faits depuis l'entrée en force, tout au moins de l'ordonnance du TPAE du 21 août 2013. Or, sans que la recourante discute ce point précis, l'arrêt cantonal constate que cette ordonnance était exécutoire nonobstant recours (v. supra consid. B). On ne saurait ainsi reprocher à la cour cantonale d'avoir considéré que l'accusation portait, globalement, sur toute la période s'étendant du 3 mars 2013 au 23 février 2014. Au demeurant, l'arrêt entrepris constate encore, en fait, que A.________ n'a plus revu sa fille depuis le 16 septembre 2012, sauf dans le cadre de l'expertise ordonnée par le TPAE (arrêt entrepris, consid. f.a p. 4), ce qui n'est pas contesté par la recourante. Compte tenu de la fréquence hebdomadaire du droit de visite, on comprend que le comportement de la recourante ne porte pas sur des faits isolés, mais sur de très nombreuses occurrences, même s'il ne fallait considérer que les deux périodes
mentionnées par la recourante, de sorte que la détermination exacte du nombre des visites ainsi manquées et de leur date est sans importance pour l'issue du litige, notamment sous l'angle de la fixation de la peine. Cela étant précisé, l'interprétation de la recourante l'aurait exposée, de surcroît, dans les limites de la prescription (art. 109
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 109 - Die Strafverfolgung und die Strafe verjähren in drei Jahren. |
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 292 - Wer der von einer zuständigen Behörde oder einem zuständigen Beamten unter Hinweis auf die Strafdrohung dieses Artikels an ihn erlassenen Verfügung nicht Folge leistet, wird mit Busse bestraft. |
3.
Conformément à l'art. 292
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 292 - Wer der von einer zuständigen Behörde oder einem zuständigen Beamten unter Hinweis auf die Strafdrohung dieses Artikels an ihn erlassenen Verfügung nicht Folge leistet, wird mit Busse bestraft. |
3.1. Au plan objectif, la recourante ne conteste ni l'existence des deux ordonnances relatives au droit de visite de A.________ ni n'avoir pas présenté l'enfant aux rendez-vous fixés. Elle ne conteste pas non plus que ces ordonnances aient défini précisément le comportement qui lui était imposé, qu'elles aient été exécutoires et assorties de la commination des peines prévues par l'art. 292
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 292 - Wer der von einer zuständigen Behörde oder einem zuständigen Beamten unter Hinweis auf die Strafdrohung dieses Artikels an ihn erlassenen Verfügung nicht Folge leistet, wird mit Busse bestraft. |
3.2. Au plan subjectif, l'infraction réprimée par l'art. 292
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 292 - Wer der von einer zuständigen Behörde oder einem zuständigen Beamten unter Hinweis auf die Strafdrohung dieses Artikels an ihn erlassenen Verfügung nicht Folge leistet, wird mit Busse bestraft. |
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 292 - Wer der von einer zuständigen Behörde oder einem zuständigen Beamten unter Hinweis auf die Strafdrohung dieses Artikels an ihn erlassenen Verfügung nicht Folge leistet, wird mit Busse bestraft. |
nécessité invoqué.
4.
L'art. 17
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 17 - Wer eine mit Strafe bedrohte Tat begeht, um ein eigenes oder das Rechtsgut einer anderen Person aus einer unmittelbaren, nicht anders abwendbaren Gefahr zu retten, handelt rechtmässig, wenn er dadurch höherwertige Interessen wahrt. |
4.1. En l'espèce, divers intérêts sont en jeu. D'un côté, l'art. 292
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 292 - Wer der von einer zuständigen Behörde oder einem zuständigen Beamten unter Hinweis auf die Strafdrohung dieses Artikels an ihn erlassenen Verfügung nicht Folge leistet, wird mit Busse bestraft. |
4.2. L'atteinte à l'intégrité physique de l'enfant alléguée ne résulte, tout d'abord, pas d'actes de violence du père mais, tout au plus, d'un comportement ne reflétant que des capacités limitées à entrer en contact avec l'enfant. La cour cantonale a aussi souligné, pour répondre à l'argumentation de la recourante, qu'il ne ressortait pas de l'expertise du 20 juin 2014 que le père aurait constitué l'unique danger pour sa fille, le SPMi et plusieurs intervenants du Point Rencontre ayant, en outre, relevé que chacun des deux parents, par son comportement peu collaborant, était responsable de la souffrance engendrée pour l'enfant (arrêt entrepris, consid. 3.3 p. 14). Ces atteintes alléguées, sans relation avec la moindre violence physique, consistaient, selon la recourante, en angoisses, traduites, notamment, par des vomissements et des diarrhées de l'enfant durant les périodes précédant les visites au Point Rencontre. Aussi désagréables que puissent être de telles manifestations d'anxiété, elles n'en représentent pas moins que des atteintes modérées à l'intégrité physique. Mais surtout, il ne fait aucun doute qu'un comportement adéquat de la recourante, visant à rassurer l'enfant et à l'accompagner dans cette démarche, aurait permis
de surmonter ces difficultés ou tout au moins d'en atténuer, dans leur intensité et leur durée, les conséquences désagréables alléguées. Il s'ensuit, d'une part, que le comportement de la recourante, consistant à ne pas respecter l'ordre de présenter l'enfant, en tant qu'il atteignait le droit du père à établir des relations personnelles avec son enfant, n'apparaît pas manifestement moins lourd que les biens juridiques du père protégés en l'espèce. D'autre part, comme le constate l'expertise produite par la recourante en appel, le comportement de cette dernière n'a pas permis à sa fille de se déterminer librement sur son besoin par rapport au lien avec le père biologique. L'intérêt de l'enfant elle-même a, de la sorte, aussi été lésé, ce qui relativise encore la portée, dans la balance des intérêts, de l'atteinte à l'intégrité physique de l'enfant alléguée par la recourante. Par ailleurs, outre la possibilité de recourir au juge, dont la recourante a fait usage, cette dernière aurait, elle-même, pu prendre des mesures afin de soulager l'angoisse de l'enfant et lui permettre d'aborder les rencontres avec son père dans un état d'esprit plus serein. Cela suffit à démontrer, en l'espèce, que les très hautes exigences de subsidiarité
fixées par l'art. 17
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 17 - Wer eine mit Strafe bedrohte Tat begeht, um ein eigenes oder das Rechtsgut einer anderen Person aus einer unmittelbaren, nicht anders abwendbaren Gefahr zu retten, handelt rechtmässig, wenn er dadurch höherwertige Interessen wahrt. |
4.3. La recourante ne tente pas de démontrer que les conditions de l'art. 18
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 18 - 1 Wer eine mit Strafe bedrohte Tat begeht, um sich oder eine andere Person aus einer unmittelbaren, nicht anders abwendbaren Gefahr für Leib, Leben, Freiheit, Ehre, Vermögen oder andere hochwertige Güter zu retten, wird milder bestraft, wenn ihm zuzumuten war, das gefährdete Gut preiszugeben. |
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1 | Wer eine mit Strafe bedrohte Tat begeht, um sich oder eine andere Person aus einer unmittelbaren, nicht anders abwendbaren Gefahr für Leib, Leben, Freiheit, Ehre, Vermögen oder andere hochwertige Güter zu retten, wird milder bestraft, wenn ihm zuzumuten war, das gefährdete Gut preiszugeben. |
2 | War dem Täter nicht zuzumuten, das gefährdete Gut preiszugeben, so handelt er nicht schuldhaft. |
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz BGG Art. 106 Rechtsanwendung - 1 Das Bundesgericht wendet das Recht von Amtes wegen an. |
|
1 | Das Bundesgericht wendet das Recht von Amtes wegen an. |
2 | Es prüft die Verletzung von Grundrechten und von kantonalem und interkantonalem Recht nur insofern, als eine solche Rüge in der Beschwerde vorgebracht und begründet worden ist. |
4.4. Pour le surplus, la recourante ne critique pas expressément la fixation de la peine qui lui a été infligée. On peut renvoyer, à cet égard, aux considérants de la cour cantonale, qui ne prêtent pas le flanc à la critique.
5.
La recourante conteste encore l'indemnité à titre de réparation du tort moral allouée à A.________ et prétend à une compensation financière de son propre tort moral, à la charge du précité et de l'Etat de Genève. Ces conclusions reposent exclusivement sur l'argumentation de la recourante tendant à obtenir son acquittement. Il n'y a pas lieu de les examiner plus avant au vu de ce qui vient d'être exposé.
6.
La recourante succombe. Ses conclusions étaient d'emblée dénuées de chances de succès. L'assistance judiciaire doit être refusée (art. 64 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz BGG Art. 64 Unentgeltliche Rechtspflege - 1 Das Bundesgericht befreit eine Partei, die nicht über die erforderlichen Mittel verfügt, auf Antrag von der Bezahlung der Gerichtskosten und von der Sicherstellung der Parteientschädigung, sofern ihr Rechtsbegehren nicht aussichtslos erscheint. |
|
1 | Das Bundesgericht befreit eine Partei, die nicht über die erforderlichen Mittel verfügt, auf Antrag von der Bezahlung der Gerichtskosten und von der Sicherstellung der Parteientschädigung, sofern ihr Rechtsbegehren nicht aussichtslos erscheint. |
2 | Wenn es zur Wahrung ihrer Rechte notwendig ist, bestellt das Bundesgericht der Partei einen Anwalt oder eine Anwältin. Der Anwalt oder die Anwältin hat Anspruch auf eine angemessene Entschädigung aus der Gerichtskasse, soweit der Aufwand für die Vertretung nicht aus einer zugesprochenen Parteientschädigung gedeckt werden kann. |
3 | Über das Gesuch um unentgeltliche Rechtspflege entscheidet die Abteilung in der Besetzung mit drei Richtern oder Richterinnen. Vorbehalten bleiben Fälle, die im vereinfachten Verfahren nach Artikel 108 behandelt werden. Der Instruktionsrichter oder die Instruktionsrichterin kann die unentgeltliche Rechtspflege selbst gewähren, wenn keine Zweifel bestehen, dass die Voraussetzungen erfüllt sind. |
4 | Die Partei hat der Gerichtskasse Ersatz zu leisten, wenn sie später dazu in der Lage ist. |
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz BGG Art. 65 Gerichtskosten - 1 Die Gerichtskosten bestehen in der Gerichtsgebühr, der Gebühr für das Kopieren von Rechtsschriften, den Auslagen für Übersetzungen, ausgenommen solche zwischen Amtssprachen, und den Entschädigungen für Sachverständige sowie für Zeugen und Zeuginnen. |
|
1 | Die Gerichtskosten bestehen in der Gerichtsgebühr, der Gebühr für das Kopieren von Rechtsschriften, den Auslagen für Übersetzungen, ausgenommen solche zwischen Amtssprachen, und den Entschädigungen für Sachverständige sowie für Zeugen und Zeuginnen. |
2 | Die Gerichtsgebühr richtet sich nach Streitwert, Umfang und Schwierigkeit der Sache, Art der Prozessführung und finanzieller Lage der Parteien. |
3 | Sie beträgt in der Regel: |
a | in Streitigkeiten ohne Vermögensinteresse 200-5000 Franken; |
b | in den übrigen Streitigkeiten 200-100 000 Franken. |
4 | Sie beträgt 200-1000 Franken und wird nicht nach dem Streitwert bemessen in Streitigkeiten: |
a | über Sozialversicherungsleistungen; |
b | über Diskriminierungen auf Grund des Geschlechts; |
c | aus einem Arbeitsverhältnis mit einem Streitwert bis zu 30 000 Franken; |
d | nach den Artikeln 7 und 8 des Behindertengleichstellungsgesetzes vom 13. Dezember 200223. |
5 | Wenn besondere Gründe es rechtfertigen, kann das Bundesgericht bei der Bestimmung der Gerichtsgebühr über die Höchstbeträge hinausgehen, jedoch höchstens bis zum doppelten Betrag in den Fällen von Absatz 3 und bis zu 10 000 Franken in den Fällen von Absatz 4. |
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz BGG Art. 66 Erhebung und Verteilung der Gerichtskosten - 1 Die Gerichtskosten werden in der Regel der unterliegenden Partei auferlegt. Wenn die Umstände es rechtfertigen, kann das Bundesgericht die Kosten anders verteilen oder darauf verzichten, Kosten zu erheben. |
|
1 | Die Gerichtskosten werden in der Regel der unterliegenden Partei auferlegt. Wenn die Umstände es rechtfertigen, kann das Bundesgericht die Kosten anders verteilen oder darauf verzichten, Kosten zu erheben. |
2 | Wird ein Fall durch Abstandserklärung oder Vergleich erledigt, so kann auf die Erhebung von Gerichtskosten ganz oder teilweise verzichtet werden. |
3 | Unnötige Kosten hat zu bezahlen, wer sie verursacht. |
4 | Dem Bund, den Kantonen und den Gemeinden sowie mit öffentlich-rechtlichen Aufgaben betrauten Organisationen dürfen in der Regel keine Gerichtskosten auferlegt werden, wenn sie in ihrem amtlichen Wirkungskreis, ohne dass es sich um ihr Vermögensinteresse handelt, das Bundesgericht in Anspruch nehmen oder wenn gegen ihre Entscheide in solchen Angelegenheiten Beschwerde geführt worden ist. |
5 | Mehrere Personen haben die ihnen gemeinsam auferlegten Gerichtskosten, wenn nichts anderes bestimmt ist, zu gleichen Teilen und unter solidarischer Haftung zu tragen. |
Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce :
1.
Le recours est rejeté dans la mesure où il est recevable.
2.
L'assistance judiciaire est refusée.
3.
Les frais judiciaires, arrêtés à 1600 fr., sont mis à la charge de la recourante.
4.
Le présent arrêt est communiqué aux parties et à la Cour de justice de la République et canton de Genève, Chambre pénale d'appel et de révision.
Lausanne, le 2 mai 2016
Au nom de la Cour de droit pénal
du Tribunal fédéral suisse
Le Président : Denys
Le Greffier : Vallat