Tribunal fédéral
Tribunale federale
Tribunal federal
6B 222/2020
Arrêt du 10 juin 2020
Cour de droit pénal
Composition
M. et Mmes les Juges fédéraux Denys, Président,
Jacquemoud-Rossari et van de Graaf.
Greffière : Mme Paquier-Boinay.
Participants à la procédure
A.________, représenté par Me Jacy Pillonel, avocate,
recourant,
contre
1. Ministère public central du canton de Vaud,
2. B.B.________,
intimés.
Objet
Séquestration et enlèvement aggravés; quotité de la peine; arbitraire,
recours contre le jugement de la Cour d'appel pénale du Tribunal cantonal du canton de Vaud du 19 novembre 2019 (n° 371 PE14.007430-LCT/FMO).
Faits :
A.
Par jugement du 19 mars 2019, le Tribunal correctionnel de l'arrondissement de l'Est vaudois a condamné A.________ pour séquestration et enlèvement aggravés ainsi qu'infraction à la loi fédérale sur les armes à une peine privative de liberté de 30 mois, dont 9 mois fermes et 21 mois avec sursis pendant 4 ans. Il l'a par ailleurs condamné, solidairement avec C.C.________, à verser à B.B.________ un montant de 10'000 fr. à titre d'indemnité pour tort moral.
B.
Statuant le 19 novembre 2019, la Cour d'appel pénale du Tribunal cantonal vaudois a rejeté l'appel formé par A.________ contre ce jugement, qu'elle a confirmé.
Les faits à l'origine de cette condamnation sont en substance les suivants.
B.B.________, qui s'appelait à l'époque B.C.________, ressortissante suisse issue d'une famille d'origine kosovare, née en 1994, est la nièce de A.________. En septembre 2013, elle noué une relation amoureuse avec D.B.________, liaison qu'elle a vainement cherché à dissimuler à sa famille car elle savait qu'une union avec un non-Kosovar lui déplairait. Le 28 mars 2014, sa famille a acquis la certitude que, malgré toutes les pressions exercées sur la jeune fille, notamment un voyage au Kosovo en février 2014 destiné à " la faire réfléchir ", celle-ci n'entendait pas rompre mais avait au contraire l'intention de quitter le domicile familial. Il a alors été décidé très rapidement entre ses grands-parents maternels, son père C.C.________ et certains de ses oncles et tante parmi lesquels A.________, qu'elle devait se rendre une nouvelle fois au Kosovo pour y consulter un imam afin de revenir sur " le droit chemin ", c'est-à-dire " rompre avec l'italien ".
Le 29 mars 2014 vers 16h30, A.________ s'est présenté sur le lieu de travail de B.B.________. Sachant que celle-ci refuserait de le suivre, il a joué de l'attachement qu'elle vouait à sa mère en prétendant que cette dernière était hospitalisée et qu'il fallait aller la voir. Usant d'autres prétextes, il l'a ensuite convaincue de l'accompagner à son domicile puis de passer la nuit chez lui. Vers 22h, il lui a servi un thé froid dans lequel avait préalablement été dissous un sédatif ou un calmant. Voyant que sa boisson moussait anormalement et avait un goût inhabituel elle n'en a consommé que la moitié; incapable de lutter contre le sommeil, elle s'est néanmoins rapidement endormie sur le canapé. Vers minuit, A.________ l'a brusquement sortie de sa torpeur, prétendument afin de hâter leur " départ pour l'hôpital ", en lui disant qu'elle n'avait besoin ni de son porte-monnaie ni de son téléphone portable. En tenant par le bras B.B.________ qui était encore fortement étourdie, A.________ et son épouse l'ont conduite jusqu'à un véhicule au volant duquel se trouvait son père. Comme elle ne voulait pas y pénétrer et s'opposait tant physiquement, dans la mesure de ses moyens, que verbalement, ils l'ont forcée à y entrer avant que les
portes de la voiture soient immédiatement verrouillées. Dans le véhicule avaient été placées trois valises contenant ses effets personnels ainsi que ses documents d'identité, en revanche, ni téléphone portable ni ordinateur portable ni tablette ni porte-monnaie n'avaient été emportés. A.________, son beau-frère et sa nièce sont arrivés au Kosovo chez les grands-parents maternels de cette dernière le 30 mars 2014, vers 20 heures.
Dès le lendemain, C.C.________ a emmené sa fille dans sa maison, entourée d'un très haut mur de béton et dont toutes les portes étaient verrouillées. Elle y est restée une semaine environ, ne sortant pratiquement que pour aller, en compagnie de son père et d'une tante, " recevoir des sortilèges ". Elle a ensuite été ramenée chez ses grand-parents, où son père lui a dit que ses documents d'identité avaient été détruits et qu'elle ne quitterait plus le Kosovo. Elle n'a à nouveau pu effectuer que de rares sorties, sous la surveillance constante de membres de sa famille, n'a pu disposer d'aucune ressource financière et n'a pas eu le droit d'utiliser de moyens de télécommunication si ce n'est pour expliquer, sous contrôle, sa subite absence à son employeur. Durant ce séjour, elle a été emmenée à deux reprises à la " consultation " d'un imam en relation avec " son problème " et a par ailleurs subi un viol commis par un de ses oncles.
Le 11 avril 2014, la médiatrice de l'école commerciale qu'elle suivait a signalé la disparition de B.B.________, qui a été retrouvée par la police du Kosovo le 14 avril suivant, avant d'être placée dans un foyer puis escortée en Suisse par deux inspecteurs de la police vaudoise et le consul de Suisse au Kosovo.
En outre, à E.________, le 15 avril 2014, A.________ a été en possession d'un bâton tactile télescopique, engin assimilé à une matraque simple.
C.
A.________ forme un recours en matière pénale au Tribunal fédéral contre le jugement de la Cour d'appel pénale. Il conclut, avec suite de frais et dépens, à la modification du jugement du Tribunal correctionnel de l'arrondissement de l'Est vaudois en ce sens, principalement, qu'il est acquitté des infractions de séquestration et enlèvement aggravés ainsi que de toute prétention pécuniaire en faveur de B.B.________ et, subsidiairement, qu'il est condamné à une peine fixée selon la libre appréciation du juge, mais au maximum à une peine privative de liberté de 24 mois avec sursis. Plus subsidiairement, il conclut au renvoi de la cause à l'autorité inférieure pour nouvelle décision. Il sollicite par ailleurs l'assistance judiciaire.
Considérant en droit :
1.
Conformément à l'art. 80
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SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire LTF Art. 80 Autorités précédentes - 1 Le recours est recevable contre les décisions prises par les autorités cantonales de dernière instance ou par la Cour des plaintes et la Cour d'appel du Tribunal pénal fédéral.50 |
|
1 | Le recours est recevable contre les décisions prises par les autorités cantonales de dernière instance ou par la Cour des plaintes et la Cour d'appel du Tribunal pénal fédéral.50 |
2 | Les cantons instituent des tribunaux supérieurs comme autorités cantonales de dernière instance. Ces tribunaux statuent sur recours. Sont exceptés les cas dans lesquels le code de procédure pénale (CPP)51 prévoit un tribunal supérieur ou un tribunal des mesures de contrainte comme instance unique.52 |
2.
Le recourant soutient que la cour cantonale a constaté les faits de manière manifestement inexacte. Il lui reproche de n'avoir pris en considération que la version de l'intimée.
2.1. Le Tribunal fédéral n'est pas une autorité d'appel, auprès de laquelle les faits pourraient être rediscutés librement. Il est lié par les constatations de fait de la décision entreprise (art. 105 al. 1
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SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire LTF Art. 105 Faits déterminants - 1 Le Tribunal fédéral statue sur la base des faits établis par l'autorité précédente. |
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1 | Le Tribunal fédéral statue sur la base des faits établis par l'autorité précédente. |
2 | Il peut rectifier ou compléter d'office les constatations de l'autorité précédente si les faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95. |
3 | Lorsque la décision qui fait l'objet d'un recours concerne l'octroi ou le refus de prestations en espèces de l'assurance-accidents ou de l'assurance militaire, le Tribunal fédéral n'est pas lié par les faits établis par l'autorité précédente.100 |
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SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire LTF Art. 97 Établissement inexact des faits - 1 Le recours ne peut critiquer les constatations de fait que si les faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95, et si la correction du vice est susceptible d'influer sur le sort de la cause. |
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1 | Le recours ne peut critiquer les constatations de fait que si les faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95, et si la correction du vice est susceptible d'influer sur le sort de la cause. |
2 | Si la décision qui fait l'objet d'un recours concerne l'octroi ou le refus de prestations en espèces de l'assurance-accidents ou de l'assurance militaire, le recours peut porter sur toute constatation incomplète ou erronée des faits.90 |
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SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire LTF Art. 105 Faits déterminants - 1 Le Tribunal fédéral statue sur la base des faits établis par l'autorité précédente. |
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1 | Le Tribunal fédéral statue sur la base des faits établis par l'autorité précédente. |
2 | Il peut rectifier ou compléter d'office les constatations de l'autorité précédente si les faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95. |
3 | Lorsque la décision qui fait l'objet d'un recours concerne l'octroi ou le refus de prestations en espèces de l'assurance-accidents ou de l'assurance militaire, le Tribunal fédéral n'est pas lié par les faits établis par l'autorité précédente.100 |
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SR 101 Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999 Cst. Art. 9 Protection contre l'arbitraire et protection de la bonne foi - Toute personne a le droit d'être traitée par les organes de l'État sans arbitraire et conformément aux règles de la bonne foi. |
Le Tribunal fédéral n'entre en matière sur les moyens fondés sur la violation de droits fondamentaux que s'ils ont été invoqués et motivés de manière précise (art. 106 al. 2
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SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire LTF Art. 106 Application du droit - 1 Le Tribunal fédéral applique le droit d'office. |
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1 | Le Tribunal fédéral applique le droit d'office. |
2 | Il n'examine la violation de droits fondamentaux ainsi que celle de dispositions de droit cantonal et intercantonal que si ce grief a été invoqué et motivé par le recourant. |
2.2. Contrairement à ce que soutient le recourant, la cour cantonale a mentionné plusieurs éléments de preuve, à savoir divers témoignages, les aveux partiels du père de l'intimée, une analyse toxicologique des cheveux de cette dernière, les explications des policiers qui ont effectué des démarches au Kosovo, une perquisition ainsi que des contrôles téléphoniques, qui corroborent la version des faits de l'intimée (voir jugement attaqué consid. 3.2 p. 19 ss). C'est donc en vain qu'il lui reproche de s'être fondée uniquement sur les déclarations de l'intimée.
Pour le surplus, l'argumentation du recourant est de nature essentiellement appellatoire et ne contient aucun élément satisfaisant aux exigences de motivation de l'art. 106 al. 2
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SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire LTF Art. 106 Application du droit - 1 Le Tribunal fédéral applique le droit d'office. |
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1 | Le Tribunal fédéral applique le droit d'office. |
2 | Il n'examine la violation de droits fondamentaux ainsi que celle de dispositions de droit cantonal et intercantonal que si ce grief a été invoqué et motivé par le recourant. |
3.
Le recourant conteste que la circonstance aggravante de l'art. 184
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 184 - La séquestration et l'enlèvement sont punis d'une peine privative de liberté d'un an au moins |
Conformément à cette disposition, l'infraction est punie d'une peine privative de liberté d'un an au moins notamment si la privation de liberté a duré plus de dix jours. Pour que la circonstance aggravante soit réalisée, la durée doit être atteinte sur les plans objectif et subjectif (D ELNON/RÜDY, in Basler Kommentar, Strafrecht II, 4e éd., 2019, n° 21 ad art. 184; BERNARD CORBOZ, Les infractions en droit suisse vol. I, 3e éd. 2010, n° 93 ad art. 183
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 183 - 1. Quiconque, sans droit, arrête une personne, la retient prisonnière, ou, de toute autre manière, la prive de sa liberté, |
|
1 | Quiconque, sans droit, arrête une personne, la retient prisonnière, ou, de toute autre manière, la prive de sa liberté, |
2 | Encourt la même peine quiconque enlève une personne incapable de discernement ou de résistance ou âgée de moins de 16 ans. |
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 184 - La séquestration et l'enlèvement sont punis d'une peine privative de liberté d'un an au moins |
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 184 - La séquestration et l'enlèvement sont punis d'une peine privative de liberté d'un an au moins |
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 184 - La séquestration et l'enlèvement sont punis d'une peine privative de liberté d'un an au moins |
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 184 - La séquestration et l'enlèvement sont punis d'une peine privative de liberté d'un an au moins |
suffisant (DELNON/RÜDY, op.cit., loc. cit.; MARTIN SCHUBARTH, Kommentar zum schweizerischen Strafrecht, partie spéciale, vol. 3, 1984, n° 14 ad art. 184
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 184 - La séquestration et l'enlèvement sont punis d'une peine privative de liberté d'un an au moins |
Il ressort des constatations de la cour cantonale que le recourant a joué un rôle essentiel dans l'enlèvement de l'intimée, dont le but était de la priver de sa liberté au moins aussi longtemps qu'il le faudrait pour qu'elle renonce à poursuivre sa relation amoureuse. Le recourant, qui savait parfaitement à quelles fins sa nièce avait été emmenée de force au Kosovo, ne pouvait qu'accepter l'hypothèse que la privation de liberté ait une durée supérieure à dix jours, ce qui justifie sa condamnation en vertu de l'art. 184
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 184 - La séquestration et l'enlèvement sont punis d'une peine privative de liberté d'un an au moins |
Dans la mesure où le recourant prétend avoir uniquement profité du voyage pour aller rendre visite à son père malade, son argumentation repose sur un élément de fait qui n'a pas été retenu par la cour cantonale et n'est, partant, pas recevable.
4.
Le recourant s'en prend en outre à la quotité de la peine qui lui a été infligée. Selon lui, le jugement attaqué ne permet pas de comprendre l'écart important entre sa propre peine et celle de 24 mois avec sursis prononcée à l'encontre de son comparse, à savoir le père de l'intimée.
4.1. Les règles générales relatives à la fixation de la peine (art. 47
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 47 - 1 Le juge fixe la peine d'après la culpabilité de l'auteur. Il prend en considération les antécédents et la situation personnelle de ce dernier ainsi que l'effet de la peine sur son avenir. |
|
1 | Le juge fixe la peine d'après la culpabilité de l'auteur. Il prend en considération les antécédents et la situation personnelle de ce dernier ainsi que l'effet de la peine sur son avenir. |
2 | La culpabilité est déterminée par la gravité de la lésion ou de la mise en danger du bien juridique concerné, par le caractère répréhensible de l'acte, par les motivations et les buts de l'auteur et par la mesure dans laquelle celui-ci aurait pu éviter la mise en danger ou la lésion, compte tenu de sa situation personnelle et des circonstances extérieures. |
En bref, le juge dispose d'un large pouvoir d'appréciation dans la fixation de la peine. Le Tribunal fédéral n'intervient que lorsque l'autorité cantonale a fixé une peine en dehors du cadre légal, si elle s'est fondée sur des critères étrangers à l'art. 47
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 47 - 1 Le juge fixe la peine d'après la culpabilité de l'auteur. Il prend en considération les antécédents et la situation personnelle de ce dernier ainsi que l'effet de la peine sur son avenir. |
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1 | Le juge fixe la peine d'après la culpabilité de l'auteur. Il prend en considération les antécédents et la situation personnelle de ce dernier ainsi que l'effet de la peine sur son avenir. |
2 | La culpabilité est déterminée par la gravité de la lésion ou de la mise en danger du bien juridique concerné, par le caractère répréhensible de l'acte, par les motivations et les buts de l'auteur et par la mesure dans laquelle celui-ci aurait pu éviter la mise en danger ou la lésion, compte tenu de sa situation personnelle et des circonstances extérieures. |
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SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937 CP Art. 50 - Si le jugement doit être motivé, le juge indique dans les motifs les circonstances pertinentes pour la fixation de la peine et leur importance. |
4.2. Contrairement à ce qu'allègue le recourant, la cour cantonale a dûment exposé les éléments qu'elle a pris en considération pour fixer la peine. Elle a notamment noté la lourde culpabilité du recourant ainsi que sa participation majeure à l'infraction, dans la réalisation de laquelle il a joué un rôle de premier plan. Elle a par ailleurs relevé que, contrairement à son beau-frère et coaccusé, qui avait fini par reconnaître sa culpabilité, le recourant a persisté à dénigrer l'intimée et à nier l'évidence, malgré toutes les preuves accumulées contre lui, ce qui montre qu'il n'a pas changé de mentalité et effectué aucune prise de conscience. Cette motivation, qui ne prête pas le flanc à la critique, est suffisante pour permettre à la cour de constater que la peine a été fixée dans le respect des principes rappelés au considérant 4.1 ci-dessus.
Le recourant se prévaut par ailleurs de son droit de ne pas s'auto-incriminer. Comme il le relève au demeurant lui-même, selon une jurisprudence constante, le droit de ne pas s'auto-incriminer n'exclut pas la possibilité de considérer comme un facteur aggravant de la peine le comportement du prévenu qui rend plus difficile l'enquête pénale par des dénégations opiniâtres, dont on peut déduire une absence de remords et de prise de conscience de sa faute (cf. ATF 141 IV 61 consid. 6.1.1 p. 66 s.; 129 IV 6 consid. 6.1 p. 20; voir également l'arrêt 6B 637/2018 du 10 octobre 2018 consid. 2.3). C'est donc sans violer le droit fédéral que la cour cantonale a considéré que les dénégations du recourant dénotaient une absence totale de prise conscience, circonstance pertinente pour fixer la peine.
Pour le surplus, l'argumentation du recourant consiste à nier une fois encore les faits retenus à son encontre; elle est donc irrecevable dans cette mesure.
5.
Mal fondé, le recours doit être rejeté dans la mesure où il est recevable. Comme il était dénué de chances de succès, la demande d'assistance judiciaire doit être rejetée (art. 64 al. 1
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SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire LTF Art. 64 Assistance judiciaire - 1 Si une partie ne dispose pas de ressources suffisantes et si ses conclusions ne paraissent pas vouées à l'échec, le Tribunal fédéral la dispense, à sa demande, de payer les frais judiciaires et de fournir des sûretés en garantie des dépens. |
|
1 | Si une partie ne dispose pas de ressources suffisantes et si ses conclusions ne paraissent pas vouées à l'échec, le Tribunal fédéral la dispense, à sa demande, de payer les frais judiciaires et de fournir des sûretés en garantie des dépens. |
2 | Il attribue un avocat à cette partie si la sauvegarde de ses droits le requiert. L'avocat a droit à une indemnité appropriée versée par la caisse du tribunal pour autant que les dépens alloués ne couvrent pas ses honoraires. |
3 | La cour statue à trois juges sur la demande d'assistance judiciaire. Les cas traités selon la procédure simplifiée prévue à l'art. 108 sont réservés. Le juge instructeur peut accorder lui-même l'assistance judiciaire si les conditions en sont indubitablement remplies. |
4 | Si la partie peut rembourser ultérieurement la caisse, elle est tenue de le faire. |
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SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire LTF Art. 66 Recouvrement des frais judiciaires - 1 En règle générale, les frais judiciaires sont mis à la charge de la partie qui succombe. Si les circonstances le justifient, le Tribunal fédéral peut les répartir autrement ou renoncer à les mettre à la charge des parties. |
|
1 | En règle générale, les frais judiciaires sont mis à la charge de la partie qui succombe. Si les circonstances le justifient, le Tribunal fédéral peut les répartir autrement ou renoncer à les mettre à la charge des parties. |
2 | Si une affaire est liquidée par un désistement ou une transaction, les frais judiciaires peuvent être réduits ou remis. |
3 | Les frais causés inutilement sont supportés par celui qui les a engendrés. |
4 | En règle générale, la Confédération, les cantons, les communes et les organisations chargées de tâches de droit public ne peuvent se voir imposer de frais judiciaires s'ils s'adressent au Tribunal fédéral dans l'exercice de leurs attributions officielles sans que leur intérêt patrimonial soit en cause ou si leurs décisions font l'objet d'un recours. |
5 | Sauf disposition contraire, les frais judiciaires mis conjointement à la charge de plusieurs personnes sont supportés par elles à parts égales et solidairement. |
Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce :
1.
Le recours est rejeté dans la mesure où il est recevable.
2.
La demande d'assistance judiciaire est rejetée.
3.
Les frais judiciaires, arrêtés à 1'200 fr., sont mis à la charge du recourant.
4.
Le présent arrêt est communiqué aux parties et à la Cour d'appel pénale du Tribunal cantonal vaudois.
Lausanne, le 10 juin 2020
Au nom de la Cour de droit pénal
du Tribunal fédéral suisse
Le Président : Denys
La Greffière : Paquier-Boinay