Bundesstrafgericht Tribunal pénal fédéral Tribunale penale federale Tribunal penal federal
Numéro de dossier: BP.2016.58-59 (Procédure principale: BB.2016.347-348)
Ordonnance du 6 octobre 2016 Cour des plaintes
Composition
Le juge pénal fédéral Patrick Robert-Nicoud, juge rapporteur, le greffier David Bouverat
Parties
A., représenté par Me Christophe Emonet, avocat, et Me Pierre de Preux, avocat,
B., représentée par Me Jean-Marie Crettaz,
requérants
contre
1. Ministère public de la Confédération,
2. Institution C., représentée par Mes Jean-Pierre Jacquemoud et Guy Stanislas, avocats, et Mes Philippe Neyroud et Gabriel Aubert, avocats,
intimés
Objet
Effet suspensif (art. 387
SR 312.0 Schweizerische Strafprozessordnung vom 5. Oktober 2007 (Strafprozessordnung, StPO) - Strafprozessordnung StPO Art. 387 Aufschiebende Wirkung - Rechtsmittel haben keine aufschiebende Wirkung; vorbehalten bleiben abweichende Bestimmungen dieses Gesetzes oder Anordnungen der Verfahrensleitung der Rechtsmittelinstanz. |
Le juge rapporteur, vu:
la procédure pénale SV.12.0530 ouverte le 1er mai 2012 par le Ministère public de la Confédération (ci-après: MPC) à l'encontre des dénommés A. et B., des chefs de gestion déloyale (art. 158
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 158 - 1. Wer aufgrund des Gesetzes, eines behördlichen Auftrages oder eines Rechtsgeschäfts damit betraut ist, Vermögen eines andern zu verwalten oder eine solche Vermögensverwaltung zu beaufsichtigen, und dabei unter Verletzung seiner Pflichten bewirkt oder zulässt, dass der andere am Vermögen geschädigt wird, wird mit Freiheitsstrafe bis zu drei Jahren oder Geldstrafe bestraft. |
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1 | Wer aufgrund des Gesetzes, eines behördlichen Auftrages oder eines Rechtsgeschäfts damit betraut ist, Vermögen eines andern zu verwalten oder eine solche Vermögensverwaltung zu beaufsichtigen, und dabei unter Verletzung seiner Pflichten bewirkt oder zulässt, dass der andere am Vermögen geschädigt wird, wird mit Freiheitsstrafe bis zu drei Jahren oder Geldstrafe bestraft. |
2 | Wer in der Absicht, sich oder einen andern unrechtmässig zu bereichern, die ihm durch das Gesetz, einen behördlichen Auftrag oder ein Rechtsgeschäft eingeräumte Ermächtigung, jemanden zu vertreten, missbraucht und dadurch den Vertretenen am Vermögen schädigt, wird mit Freiheitsstrafe bis zu fünf Jahren oder Geldstrafe bestraft. |
3 | Die ungetreue Geschäftsbesorgung zum Nachteil eines Angehörigen oder Familiengenossen wird nur auf Antrag verfolgt. |
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 138 - 1. Wer sich eine ihm anvertraute fremde bewegliche Sache aneignet, um sich oder einen andern damit unrechtmässig zu bereichern, |
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1 | Wer sich eine ihm anvertraute fremde bewegliche Sache aneignet, um sich oder einen andern damit unrechtmässig zu bereichern, |
2 | Wer die Tat als Mitglied einer Behörde, als Beamter, Vormund, Beistand, berufsmässiger Vermögensverwalter oder bei Ausübung eines Berufes, Gewerbes oder Handelsgeschäftes, zu der er durch eine Behörde ermächtigt ist, begeht, wird mit Freiheitsstrafe bis zu zehn Jahren oder Geldstrafe196 bestraft. |
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 314 - Mitglieder einer Behörde oder Beamte, die bei einem Rechtsgeschäft die von ihnen zu wahrenden öffentlichen Interessen schädigen, um sich oder einem andern einen unrechtmässigen Vorteil zu verschaffen, werden mit Freiheitsstrafe bis zu fünf Jahren oder mit Geldstrafe bestraft. |
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937 StGB Art. 305bis - 1. Wer eine Handlung vornimmt, die geeignet ist, die Ermittlung der Herkunft, die Auffindung oder die Einziehung von Vermögenswerten zu vereiteln, die, wie er weiss oder annehmen muss, aus einem Verbrechen oder aus einem qualifizierten Steuervergehen herrühren, wird mit Freiheitsstrafe bis zu drei Jahren oder Geldstrafe bestraft.421 |
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1 | Wer eine Handlung vornimmt, die geeignet ist, die Ermittlung der Herkunft, die Auffindung oder die Einziehung von Vermögenswerten zu vereiteln, die, wie er weiss oder annehmen muss, aus einem Verbrechen oder aus einem qualifizierten Steuervergehen herrühren, wird mit Freiheitsstrafe bis zu drei Jahren oder Geldstrafe bestraft.421 |
2 | In schweren Fällen ist die Strafe Freiheitsstrafe bis zu fünf Jahren oder Geldstrafe.425 |
a | als Mitglied einer kriminellen oder terroristischen Organisation (Art. 260ter) handelt; |
b | als Mitglied einer Bande handelt, die sich zur fortgesetzten Ausübung der Geldwäscherei zusammengefunden hat; |
c | durch gewerbsmässige Geldwäscherei einen grossen Umsatz oder einen erheblichen Gewinn erzielt. |
3 | Der Täter wird auch bestraft, wenn die Haupttat im Ausland begangen wurde und diese auch am Begehungsort strafbar ist.427 |
la "[d]écision relative à la qualité de partie et à l'accès au dossier" rendue par le MPC en date du 19 mai 2016, et par laquelle cette autorité a reconnu la qualité de partie plaignante à l’"Institution C.", et dit que "[l]'utilisation par la partie plaignante des moyens de preuve dans les procédures à l'étranger doit respecter le principe de spécialité" (act. 1.0a),
le recours déposé par les prévenus devant la Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral sur la question de l'accès au dossier, laquelle autorité l'a déclaré irrecevable dès lors que le dispositif de la décision du MPC ne contenait aucune disposition relative à l'accès au dossier ou à ses modalités (décision BB.2016.114-115 du 9 août 2016),
la "[d]écision relative à la qualité de partie et à l'accès au dossier" rendue par le MPC en date du 31 août 2016, dont le dispositif est le suivant:
"1. Constate qu'en sa qualité de partie plaignante, l’institution C. bénéficie du droit d'accès au dossier pénal;
2. Constate qu'il n'existe aucun motif justifiant une restriction d'accès;
3. Dit que l'utilisation par la partie plaignante des moyens de preuve dans des procédures à l'étranger doit respecter le principe de spécialité."
le recours formé le 12 septembre 2016 par A. et B. devant la Cour des plaintes du Tribunal pénal fédéral à l'encontre de cette dernière décision, concluant en substance à l'annulation de celle-ci et, préalablement, à l'octroi de l'effet suspensif,
les déterminations de l’institution C. au sujet de la requête d'effet suspensif dont il ressort que cette dernière "ne s'oppose pas à l'effet suspensif du recours dans la mesure où celui-ci conclut seulement à ce que notre mandante ne soit autorisée 'qu'à consulter le dossier, sans possibilité de lever copie des pièces ni d'emporter les différentes notes prises lors des consultations'" (procédure BP.2016.58-59, act. 3),
l'absence de déterminations du MPC sur la question de l'effet suspensif,
et considérant:
que, selon l’art. 387
SR 312.0 Schweizerische Strafprozessordnung vom 5. Oktober 2007 (Strafprozessordnung, StPO) - Strafprozessordnung StPO Art. 387 Aufschiebende Wirkung - Rechtsmittel haben keine aufschiebende Wirkung; vorbehalten bleiben abweichende Bestimmungen dieses Gesetzes oder Anordnungen der Verfahrensleitung der Rechtsmittelinstanz. |
qu'en principe, l'effet suspensif est accordé s'il est demandé et que les autres parties à la procédure ne s'y opposent pas ou que l'autorité renonce à s'exprimer dans le délai imparti, et qu'en revanche, il y a lieu de procéder à la pesée des intérêts lorsque l'autorité concernée s'en remet à justice ou s'oppose à l'octroi de l'effet suspensif (ATF 107 Ia 269 consid. 1);
qu'en l'espèce, l'autorité intimée a renoncé à s'exprimer sur la question;
que si la partie plaignante indique pour sa part ne pas s'opposer à l'effet suspensif du recours, elle ne le fait que "dans la mesure" des conclusions prises au fond par les requérants (act. 3);
qu'il faut comprendre de pareille formulation qu'elle s'oppose en réalité à l'octroi de l'effet suspensif requis, étant rappelé qu'une telle mesure a pour effet d'éviter que la décision querellée ne déploie ses effets juridiques, la situation étant figée au stade existant juste avant qu'elle ne soit rendue (CORBOZ, in Commentaire de la LTF, Corboz/Wurzburger/Ferrari/Frésard/Aubry Girardin [éd.], 2e éd. 2014, no 11 ad art. 103), soit, en l'espèce celui au cours duquel l’institution C. n'avait aucunement accès au dossier de la procédure;
que dans ces conditions, il convient de déterminer si les particularités du cas d'espèce et de la pesée des intérêts en présence (ATF 107 Ia 269 consid. 1) justifient de figer la situation juridique ayant prévalu jusqu'à l'acte ici attaqué;
que, selon la jurisprudence et la doctrine, il appartient au requérant de démontrer qu’il est sur le point de subir un préjudice important et – sinon irréparable – à tout le moins difficilement réparable (v. notamment les ordonnances présidentielles du Tribunal pénal fédéral BP.2011.69 du 21 novembre 2011, ainsi que BP.2010.6 et BP.2010.18-23 des 10 février et 11 juin 2010; JdT 2008 IV 66, no 312 p. 161; KOLLY, Le pourvoi en nullité à la Cour de cassation pénale du Tribunal fédéral: un aperçu de la pratique, Berne 2004, p. 58 s. no 5.3.6; CORBOZ, op. cit., nos 26 et 28 ad art. 103; DONZALLAZ, Loi sur le Tribunal fédéral – Commentaire, 2008, no 4166);
que la décision entreprise octroie à la partie plaignante l’institution C. un accès entier au dossier de la procédure SV.12.0530;
qu'en l'espèce, refuser l'effet suspensif au recours reviendrait à autoriser l’institution C. à consulter le dossier de la procédure SV.12.0530;
que pareille solution aurait pour conséquence de vider le recours de sa substance et de causer aux requérants un préjudice difficilement réparable dès lors que ledit recours porte précisément sur la question du droit d'accès au dossier par la partie plaignante;
que, partant, et au vu des considérations qui précèdent, l’intérêt public à ne pas laisser l’institution C. prendre connaissance du dossier de la procédure jusqu’à droit connu sur le sort de la cause au fond l’emporte sur son intérêt privé à y avoir accès à titre provisoire;
que, pour le surplus, même si les requérants ne s'opposent pas – dans leurs conclusions au fond – à un droit d'accès restreint en faveur de la partie plaignante, il n'en demeure pas moins que la Cour des plaintes n'est – de lege – pas liée par les conclusions des parties (art. 391 al. 1
SR 312.0 Schweizerische Strafprozessordnung vom 5. Oktober 2007 (Strafprozessordnung, StPO) - Strafprozessordnung StPO Art. 391 Entscheid - 1 Die Rechtsmittelinstanz ist bei ihrem Entscheid nicht gebunden an: |
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1 | Die Rechtsmittelinstanz ist bei ihrem Entscheid nicht gebunden an: |
a | die Begründungen der Parteien; |
b | die Anträge der Parteien, ausser wenn sie Zivilklagen beurteilt. |
2 | Sie darf Entscheide nicht zum Nachteil der beschuldigten oder verurteilten Person abändern, wenn das Rechtsmittel nur zu deren Gunsten ergriffen worden ist. Vorbehalten bleibt eine strengere Bestrafung aufgrund von Tatsachen, die dem erstinstanzlichen Gericht nicht bekannt sein konnten. |
3 | Sie darf Entscheide im Zivilpunkt nicht zum Nachteil der Privatklägerschaft abändern, wenn nur von dieser ein Rechtsmittel ergriffen worden ist. |
qu'il incombe en d'autres termes à l'autorité de céans de vérifier si l'accès au dossier octroyé par le MPC à la partie plaignante l'a été dans le respect des règles légales et jurisprudentielles applicables en la matière, étant rappelé que ladite matière fait l'objet d'une jurisprudence fournie, au détour de laquelle le Tribunal fédéral a notamment insisté sur l'importance "de trouver des solutions praticables en tenant compte de l'ensemble des circonstances" (arrêt 1C_368/2014 du 7 octobre 2014, consid. 2.1 et les références citées);
que l'examen de la conformité de la décision entreprise avec les règles topiques se fera dans le cadre de la décision que la Cour sera amenée à rendre sur le fond;
que la question de la mise en œuvre d'éventuelles conditions de consultation telles que suggérées par les requérants dépend d'abord de celle de savoir si, sur le principe, l'accès au dossier peut être octroyé à la partie plaignante sans violer les règles susmentionnées;
que pareille question ne pourra être tranchée que dans le cadre de la décision au fond;
que dans ces conditions, il y a lieu d’admettre la requête d'effet suspensif, avec pour conséquence que l’institution C. n’est aucunement autorisée à consulter le dossier de la procédure SV.12.0530 jusqu'à droit connu sur le fond du recours;
que l'octroi de l'effet suspensif ne préjuge en rien de la décision au fond et ne lui enlève nullement toute efficacité, au cas où celle-ci devait être confirmée;
que le sort des frais suivra celui de la cause au fond.
Ordonne:
1. L'effet suspensif au recours est accordé au sens des considérants.
2. Le sort des frais suivra celui de la cause au fond.
Bellinzone, le 6 octobre 2016
Au nom de la Cour des plaintes
du Tribunal pénal fédéral
Le juge rapporteur: Le greffier:
Distribution
- Me Christophe Emonet, avocat
- Me Jean-Marie Crettaz, avocat
- Ministère public de la Confédération
- Mes Jean-Pierre Jacquemoud, Guy Stanislas, Philippe Neyroud et Gabriel Aubert, avocats
Indication des voies de recours
Il n’existe pas de voie de recours ordinaire contre la présente ordonnance.