Bundesverwaltungsgericht
Tribunal administratif fédéral
Tribunale amministrativo federale
Tribunal administrativ federal


Cour V

E-3889/2019

Arrêt du 5 juillet 2021

William Waeber (président du collège),

Composition David R. Wenger, Grégory Sauder, juges,

Lucas Pellet, greffier.

A._______, né le (...),

Colombie,
Parties
représenté par Guillaume Bégert,

recourant,

contre

Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM),

Quellenweg 6, 3003 Berne,

autorité inférieure.

Asile et renvoi ;
Objet
décision du SEM du 28 juin 2019 / N (...).

Faits :

A.
Le 14 mai 2018, A._______ (ci-après aussi : le requérant, le recourant ou l'intéressé) a déposé une demande d'asile en Suisse.

B.

B.a Entendu les 16 mai (audition sur les données personnelles) et 13 juin 2018 (audition sur les motifs d'asile), le requérant a indiqué être originaire de B._______, où il aurait toujours vécu, notamment avec sa grand-mère paternelle et l'un de ses oncles ; son frère y vivrait encore, ainsi que sa mère, dans un village à proximité. Son père serait décédé. Célibataire et sans enfant, il aurait obtenu le baccalauréat puis, en 2016, un diplôme en (...). Dès 2015, il aurait été engagé en tant que journaliste politique et éditeur digital - sans bénéficier d'une formation spécifique - auprès du quotidien « C._______ », édité par l'« (...) », propriété d'un de ses oncles, le dénommé D._______, également directeur de celui-ci. Ce journal local politiquement « alternatif », employant douze personnes, dont le frère du recourant, disponible sur Internet et tiré à 2'000 exemplaires par jour en moyenne, aurait soutenu l'opposition lors des élections législatives du 11 mars 2018 et présidentielles du mois de mai 2018. Dans le cadre de ce travail, le requérant aurait été amené à écrire des articles sur les candidats et leur programme, soit notamment E._______, candidat aux élections présidentielles pour le parti alternatif d'opposition « (...) ». Sympathisant de la gauche colombienne, le requérant aurait toujours soutenu cette mouvance et ce candidat, tant au travers de son travail qu'en dehors de celui-ci, par ses publications sur Facebook, en participant à des réunions et en distribuant des flyers, sans toutefois avoir jamais adhéré à un parti.

B.b Dans ce contexte, depuis le début de l'année 2018, le quotidien précité aurait reçu des messages de menaces via sa page Facebook, qualifiant notamment ses collaborateurs de « guerilleros » et de « socialistes ».

B.c Le 9 mars 2018, un individu non identifié, prétendant appartenir à un groupe paramilitaire ou au (...), se serait présenté dans les locaux du journal et aurait demandé à parler au requérant. Reçu par ce dernier, l'inconnu l'aurait traité de « fils de pute » et, sur un ton très agressif, aurait menacé de le tuer s'il continuait de publier des articles défavorables à l'extrême droite et à son candidat. Il aurait ajouté que le requérant allait payer cher sa sympathie pour le parti de gauche précité. Une collègue de l'intéressé aurait également été prise à partie par l'individu, qui lui aurait demandé de l'argent. Après avoir longuement « raconté des conneries » et « semé la panique » dans les locaux, l'intrus aurait finalement quitté les lieux, le requérant ayant annoncé qu'il allait appeler la police (cf. lettre du 9 mars 2018, pièce SEM A17/33).

B.d Le 20 mars 2018, la grand-mère du requérant l'aurait informé qu'en son absence, deux individus s'étaient présentés à son domicile et lui auraient posé des questions à son sujet, prétextant faussement qu'il leur devait de l'argent. Celle-ci ayant refusé de répondre, les individus auraient dit qu'ils allaient revenir. Selon l'intéressé, cette visite aurait été directement liée aux faits du 9 mars 2018. En outre, le requérant aurait constaté que des personnes étrangères à son quartier surveillaient régulièrement les alentours, ce qui l'aurait contraint à changer sa routine et, en particulier, ses horaires.

B.e Après les élections législatives, A._______et sa collègue précitée auraient entrepris de déposer plainte pour les faits du 9 mars 2018. Ainsi, le (...) avril 2018 (cf. pièce SEM A17/33 : « Le [...] avril 2019 [recte : 2018] [...]), ils se seraient rendus auprès de l'Ombudsman (« Defensoria Del Pueblo ») et du Médiateur municipal de B._______ (« Personeria Municipal »), deux organismes de défense des droits de l'homme, où ils auraient été renvoyés à s'adresser - préalablement, s'agissant de l'Ombudsman - au Bureau du Procureur (« Fiscalia »). S'étant adressés à cette instance, les prénommés auraient été invités à passer d'abord à l'Unité de Réaction Immédiate (« Unidad de Reaccion Inmediata » ; ci-après : URI). Sur place, la personne compétente aurait néanmoins refusé d'enregistrer la plainte du requérant, lui signifiant en substance que les faits n'étaient pas assez graves. L'intéressé aurait rapporté la situation à la direction du journal par courrier daté - de manière probablement erronée - du 9 mars 2018 (cf. pièce SEM A17/33). Cette dernière en aurait à son tour fait part à l'Ombudsman, au Médiateur municipal de B._______, au Bureau du Procureur général et au Ministère public régional (« Procuraduria ») par lettre du (...) avril 2018 (cf. idem), demandant que la « négligence » de ces entités ainsi que les faits dont auraient été victimes le requérant et sa collègue fassent l'objet d'une enquête. Depuis lors, le journal aurait reçu quotidiennement des menaces via Facebook (cf. procès-verbal de l'audition sur les motifs d'asile, R45). Le Médiateur municipal de B._______ aurait répondu par courrier du (...) avril 2018 (cf. pièce SEM A17/33)que le courrier du (...) avril 2018 avait été transmis comme objet de leur compétence au directeur de section du Bureau du procureur, au chef de la police métropolitaine, au chef du Bureau de la paix et des droits de l'homme municipal et à la coordinatrice de l'Unité Nationale de Protection (« Unidad Nacional de Protección » ; ci-après : UNP), indiquant que les réponses reçues de ces autorités seraient envoyées à « C._______ ». Le Médiateur municipal de B._______ n'aurait pas donné d'autre suite au courrier du (...) avril 2018. L'Ombudsman n'en aurait donné aucune (cf. procès-verbal de l'audition sur les motifs d'asile, R90). Néanmoins, le 25 avril 2018, deux policiers, mandatés par la « Procuraduria », se seraient présentés au siège du journal pour s'entretenir avec le directeur et interroger les employés, dont le requérant (cf. ibidem, R72 ss. et pièce SEM A17/33). Selon ce dernier, les agents se seraient pour le surplus contentés de prodiguer des conseils généraux en matière de sécurité. L'un des policiers, en aparté, aurait mis en garde le requérant, lui
recommandant de cesser ses activités, sous peine de voir les menaces des paramilitaires se réaliser, ce qu'il aurait interprété comme une menace.

B.f Le 4 mai 2018, l'intéressé aurait assisté, à titre professionnel et par intérêt personnel, à un discours public de E._______ à B._______. Il y aurait notamment pris des photos. Le jour même, un individu aurait posté des injures et menaces sur la page Facebook du journal, traitant notamment ses collaborateurs de « fils de pute » et leur signifiant qu'ils allaient payer très cher leur soutien au « guerillero » E._______. Informée de ce message, la police aurait dit en connaître l'auteur, sans toutefois indiquer l'avoir interpellé, et se serait contentée de donner quelques conseils.

B.g Le 6 mai 2018, l'intéressé aurait reçu sur son téléphone portable un message de menaces d'un inconnu le traitant à nouveau de « fils de pute » et de « guerillero » et lui faisant savoir qu'il était identifié et qu'il allait « voir les conséquences » quand ils allaient le prendre, ce que le requérant aurait assimilé à des menaces de mort (cf. ibidem, R47). Craignant pour sa vie, l'intéressé aurait quitté B._______ en voiture le jour même pour se rendre à F._______, où il aurait informé la Fondation pour la liberté de la presse de sa situation. Le lendemain, il aurait quitté le pays légalement par la voie des airs, ralliant Paris, puis Zurich et Genève, où il est arrivé le 8 mai 2018, et où il aurait été pris en charge par un de ses oncles qui l'aurait amené à G._______. Le requérant serait alors resté quelques jours auprès de celui-ci avant de déposer sa demande d'asile en Suisse, où vivent également deux de ses oncles, une de ses tantes et trois de ses cousins.

B.h A l'appui de sa demande d'asile, le requérant a produit son passeport colombien, sa carte professionnelle (échue le 31 mars 2018), la lettre qu'il aurait adressée le (...) mars 2018 au directeur de « C._______ » et au représentant légal de l'agence, la lettre de ces derniers du (...) avril 2018 adressée à l'Ombudsman, au Médiateur municipal de B._______, au Bureau du Procureur général et au Ministère public régional, la réponse du Médiateur municipal de B._______ du (...) avril 2018 adressée au directeur de « C._______ » et au représentant légal de l'agence, une lettre de la police métropolitaine de B._______ du (...) avril 2018 adressée au directeur du quotidien et attestant la visite de la police du même jour au siège du journal, une lettre de la Fondation pour la liberté de la presse du (...) juin 2018, plusieurs captures d'écran de messages adressés à « C._______ » via Facebook et d'un message téléphonique lui ayant été adressé ainsi que trois articles écrits par lui dans le cadre de sa profession (cf. pièces SEM A1/2 et A17/33).

C.

C.a Par décision du 28 juin 2019 (ci-après aussi : la décision querellée), le SEM a dénié au requérantla qualité de réfugié, rejeté sa demande d'asile, prononcé son renvoi de Suisse et ordonné l'exécution de cette mesure, considérée comme licite, raisonnablement exigible et possible.

C.b A l'appui de sa décision, le SEM a considéré que les déclarations de l'intéressé ne satisfaisaient pas aux conditions requises pour la reconnaissance de la qualité de réfugié au sens de l'art. 3
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 3 Definizione del termine «rifugiato» - 1 Sono rifugiati le persone che, nel Paese di origine o di ultima residenza, sono esposte a seri pregiudizi a causa della loro razza, religione, nazionalità, appartenenza a un determinato gruppo sociale o per le loro opinioni politiche, ovvero hanno fondato timore di essere esposte a tali pregiudizi.
LAsi (RS 142.31), dès lors qu'il lui était possible d'obtenir une protection adéquate des autorités de son pays contre d'éventuels risques de représailles du (...) et qu'en outre, rien ne l'empêchait d'aller séjourner ailleurs en Colombie. L'autorité inférieure a également retenu que l'exécution de son renvoi en Colombie était licite, considérant notamment que quoi qu'il en soit des menaces qu'il aurait reçues, les éléments au dossier ne permettaient pas de conclure à l'existence d'un véritable risque concret de mauvais traitements au sens de la jurisprudence relative à l'art. 3
IR 0.101 Convenzione del 4 novembre 1950 per la salvaguardia dei diritti dell'uomo e delle libertà fondamentali (CEDU)
CEDU Art. 3 Divieto di tortura - Nessuno può essere sottoposto a tortura né a pene o trattamento inumani o degradanti.
CEDH en cas de retour au pays. Le SEM a également retenu que cette mesure était raisonnablement exigible, compte tenu en particulier de la situation politique actuelle en Colombie, et possible.

D.

D.a Par mémoire du 31 juillet 2019, A._______ a interjeté recours auprès du Tribunal administratif fédéral (ci-après : le Tribunal), concluant, principalement, à la reconnaissance de la qualité de réfugié ainsi qu'à l'octroi de l'asile, subsidiairement à être mis au bénéfice de l'admission provisoire et, plus subsidiairement, à l'annulation et au renvoi de la cause au SEM pour instruction complémentaire. En sus, le recourant a requis d'être dispensé de l'avance des frais de procédure et sollicité l'assistance judiciaire « totale ».

D.b S'agissant des faits de la cause, le recourant a ajouté qu'après sa fuite de Colombie en mai 2018, le journal « C._______ » avait continué de recevoir des messages haineux et menaçants notamment sur sa page Facebook, que les autorités colombiennes n'avaient mis en oeuvre aucune mesure de protection en faveur de ses collègues, ni fait part d'une quelconque avancée concernant l'enquête pénale visant à déterminer qui était derrière les menaces dont il aurait fait l'objet en raison de ses activités de journaliste, qu'il avait lui-même été reconnu pour son statut de journaliste en Colombie et qu'il avait reçu le soutien de la Fondation pour la liberté de la presse. A l'appui de ces allégations, l'intéressé a joint à son recours plusieurs documents en espagnol, soit des captures d'écran de messages - postérieurs à son départ du pays, excepté une série de messages du 4 mai 2018 déjà produits - postés sur la page Facebook de « C._______ », une lettre reçue du directeur du journal du 25 juillet 2019 constatant l'inaction des autorités et une lettre de la Fondation pour la liberté de la presse du (...)juin 2018 - déjà produite - confirmant les faits dénoncés.

D.c Le recourant a d'abord reproché au SEM d'avoir violé son droit d'être entendu en instruisant et motivant insuffisamment la question de savoir si les autorités colombiennes étaient disposées et en mesure de protéger leurs citoyens de l'activité des groupes mafieux ainsi qu'en retenant que l'exécution de son renvoi était licite au regard de l'art. 3
IR 0.101 Convenzione del 4 novembre 1950 per la salvaguardia dei diritti dell'uomo e delle libertà fondamentali (CEDU)
CEDU Art. 3 Divieto di tortura - Nessuno può essere sottoposto a tortura né a pene o trattamento inumani o degradanti.
CEDH sans examiner la réalité des menaces alléguées, le contexte dans lequel elles se seraient inscrites et la possibilité d'obtenir une protection adéquate contre celles-ci.

D.d Sur le fond, le recourant a fait grief à l'autorité inférieure d'avoir violé l'art. 3
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 3 Definizione del termine «rifugiato» - 1 Sono rifugiati le persone che, nel Paese di origine o di ultima residenza, sono esposte a seri pregiudizi a causa della loro razza, religione, nazionalità, appartenenza a un determinato gruppo sociale o per le loro opinioni politiche, ovvero hanno fondato timore di essere esposte a tali pregiudizi.
LAsi en lui déniant la qualité de réfugié. Eu égard au contexte de violence politique et à l'influence des groupes paramilitaires en Colombie, et compte tenu des risques spécifiques qu'il encourrait en tant que journaliste en faveur de l'opposition, il nourrirait en effet une crainte fondée que les menaces de mort proférées à son encontre soient mises à exécution en cas de retour au pays. En outre, l'Etat colombien n'aurait pas la volonté de lui offrir une protection effective. Les différentes procédures initiées par lui-même et par le directeur de « C._______ » n'auraient abouti à aucune mesure concrète visant à identifier les auteurs des faits ou à garantir sa sécurité. Au contraire, le fonctionnaire de la « Fiscalia » aurait refusé d'enregistrer sa plainte lors de sa première visite, arguant que les faits en question n'étaient pas si graves. La visite de la police du 25 mars 2018 dans les locaux du journal ne saurait s'apparenter à une réelle et effective mesure de protection. Le recourant aurait de plus perçu comme une menace la « recommandation » qu'un policier lui aurait alors faite de cesser ses activités de journalisme. Les autorités colombiennes n'auraient pas non plus démontré leur capacité à protéger l'intéressé. A cet égard, il ressortirait de deux rapports de l'OSAR des 5 novembre 2018 et 15 juillet 2019, joints au recours, que l'UNP, chargée de mettre en place des mesures de protection pour les personnes en situation de risque, ne fonctionnerait pas de manière satisfaisante, faute de ressources suffisantes, les mesures offertes étant au demeurant souvent inadaptées, inefficaces, et mises en oeuvre tardivement. Le recourant a également reproché au SEM d'avoir violé les art. 83 al. 3
SR 142.20 Legge federale del 16 dicembre 2005 sugli stranieri e la loro integrazione (LStrI)
LStrI Art. 83 Decisione d'ammissione provvisoria - 1 Se l'esecuzione dell'allontanamento non è possibile, ammissibile o ragionevolmente esigibile, la SEM dispone l'ammissione provvisoria.253
LEI (RS 142.20), 3 CEDH et 3 de la convention du 10 décembre 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (Conv. torture, RS 0.105) en prononçant l'exécution de son renvoi, laquelle serait illicite, subsidiairement inexigible, dès lors qu'il aurait démontré à satisfaction qu'il existerait un véritable risque concret et sérieux d'être victime de tortures ou de traitements inhumains et dégradants en cas de renvoi dans son pays.

D.e En sus des documents précités, A._______ a joint une attestation d'indigence à son recours.

E.
Par décision incidente du 13 août 2019, le juge instructeur a renoncé à percevoir une avance de frais de procédure. Il a en outre relevé que la demande d'assistance « totale » du recourant devait en l'état être considérée comme une demande d'assistance judiciaire partielle au sens de l'art. 65 al. 1
SR 172.021 Legge federale del 20 dicembre 1968 sulla procedura amministrativa (PA)
PA Art. 65 - 1 Se una parte non dispone dei mezzi necessari e le sue conclusioni non sembrano prive di probabilità di successo, l'autorità di ricorso, il suo presidente o il giudice dell'istruzione la dispensa, a domanda, dopo il deposito del ricorso, dal pagamento delle spese processuali.110
1    Se una parte non dispone dei mezzi necessari e le sue conclusioni non sembrano prive di probabilità di successo, l'autorità di ricorso, il suo presidente o il giudice dell'istruzione la dispensa, a domanda, dopo il deposito del ricorso, dal pagamento delle spese processuali.110
2    Se è necessario per tutelare i diritti di tale parte, l'autorità di ricorso, il suo presidente o il giudice dell'istruzione le designa inoltre un avvocato.111
3    L'onorario e le spese d'avvocato sono messi a carico conformemente all'articolo 64 capoversi 2 a 4.
4    La parte, ove cessi d'essere nel bisogno, deve rimborsare l'onorario e le spese d'avvocato all'ente o all'istituto autonomo che li ha pagati.
5    Il Consiglio federale disciplina la determinazione degli onorari e delle spese.112 Sono fatti salvi l'articolo 16 capoverso 1 lettera a della legge del 17 giugno 2005113 sul Tribunale amministrativo federale e l'articolo 73 della legge del 19 marzo 2010114 sull'organizzazione delle autorità penali.115
PA, soit une demande de dispense des frais de procédure, dès lors que l'intéressé n'avait pas demandé que lui soit désigné un mandataire, ni affirmé ne pas être en mesure de défendre ses intérêts, son recours étant par ailleurs déposé dans la forme et le délai prescrits par la loi et dûment motivé. Le juge instructeur a ajouté que si le recourant n'était pas d'accord avec cette appréciation, il lui appartenait de solliciter expressément et nommément la désignation d'un mandataire d'office pour la suite de la procédure. Il a dit qu'il serait statué ultérieurement sur la demande de dispense de frais de procédure.

F.
Invité à se déterminer sur le recours interjeté par A._______, le SEM a conclu à son rejet dans sa réponse du 27 août 2019, considérant que le mémoire ne contenait aucun élément ou moyen de preuve nouveau susceptible de modifier son point de vue.

G.
Par courrier du 9 novembre 2020, Guillaume Bégert, juriste auprès de (...), a informé le Tribunal avoir été mandaté par le recourant pour défendre ses intérêts dans le cadre de la présente procédure et a produit une procuration.

H.

H.a Par courrier de son mandataire du 10 février 2021, le recourant a communiqué au Tribunal des informations et documents complémentaires.

H.b Il a d'abord produit (annexe 1) un article en espagnol du 28 août 2019, paru sur le portail (...), dans lequel il expose notamment son parcours de journaliste, son engagement professionnel pour le compte de « C._______ » et les raisons pour lesquelles il aurait été contraint de quitter la Colombie. Il a ensuite produit deux captures d'écran (annexes 2 et 3) de messages de menaces en argot espagnol typique de Colombie, qu'il aurait reçus respectivement le 12 octobre et le 3 novembre 2020 sur sa messagerie Facebook, soit un message d'un dénommé « H._______ » le traitant de « fils de pute », lui reprochant de parler en mal de l'ancien président colombien Alvaro Uribe Velez et lui indiquant qu'il était « attendu » le jour où il rentrerait en Colombie ainsi qu'un message d'un dénommé « I._______» l'insultant et le menaçant, indiquant qu'ils « se reverront » s'il continuait de faire ses « trucs de pédé ». Le recourant a également produit un article en espagnol publié le 21 janvier 2021 par « C._______ » (annexe 4) exposant la situation d'un de ses collègues journalistes, le dénommé J._______, lequel aurait été et serait victime de menaces et de pressions notamment du groupe criminel des « (...) », ainsi que la photographie partielle d'une lettre de menaces de ces derniers à l'encontre du précité du 17 juin 2020 (annexe 5), qui l'aurait obligé à interrompre ses activités de journalisme. Dès lors, et compte tenu du fait qu'il aurait été contraint de quitter la Colombie dans le contexte d'une intensification des mesures d'intimidation à l'encontre des médias avant les élections présidentielles de 2018, l'hypothèse selon laquelle il aurait été victime de menaces et de pressions de la part de groupes criminels tels que les « (...) » serait fortement crédibilisée. L'intéressé a à cet égard soumis au Tribunal un rapport de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) du (...) consacré aux « (...) » (annexe 6), selon lequel ce groupe, notamment composé d'ex-paramilitaires, dont les autorités colombiennes tendraient à nier l'existence, exercerait en toute impunité, dans tout le pays, des menaces et pressions à l'encontre des opposants au gouvernement, notamment des journalistes, en particulier par voie téléphonique ou via Facebook. Les mesures d'intimidation subies par le recourant s'inscriraient pleinement dans ce contexte, quand bien même il ne serait pas en mesure de confirmer qu'elles émanent des «(...)». Les nouveaux éléments précités mettraient en lumière les risques accrus encourus par l'intéressé en cas de retour en Colombie.

H.c A cela s'ajouterait le fait que la situation politique et sécuritaire en Colombie se serait fortement dégradée depuis le départ du recourant en 2018, plusieurs organisations de défense des droits humains ayant notamment dénoncé l'augmentation, depuis 2019, des violences à l'encontre de différents types de profil à risque, notamment les journalistes.

H.d Enfin, le recourant a reproché au SEM de s'être contenté d'indiquer que rien ne l'empêchait de se rendre ailleurs en Colombie, sans recourir à un examen des conditions posées par la jurisprudence (cf. ATAF 2011/51 consid. 8, en particulier 8.5.3 ss).

I.
Les autres faits et arguments seront examinés en tant que de besoin dans les considérants en droit.

Droit :

1.

1.1 Le Tribunal, en vertu de l'art. 31
SR 173.32 Legge del 17 giugno 2005 sul Tribunale amministrativo federale (LTAF)
LTAF Art. 31 Principio - Il Tribunale amministrativo federale giudica i ricorsi contro le decisioni ai sensi dell'articolo 5 della legge federale del 20 dicembre 196819 sulla procedura amministrativa (PA).
LTAF, connaît des recours contre les décisions au sens de l'art. 5
SR 172.021 Legge federale del 20 dicembre 1968 sulla procedura amministrativa (PA)
PA Art. 5 - 1 Sono decisioni i provvedimenti delle autorità nel singolo caso, fondati sul diritto pubblico federale e concernenti:
1    Sono decisioni i provvedimenti delle autorità nel singolo caso, fondati sul diritto pubblico federale e concernenti:
a  la costituzione, la modificazione o l'annullamento di diritti o di obblighi;
b  l'accertamento dell'esistenza, dell'inesistenza o dell'estensione di diritti o di obblighi;
c  il rigetto o la dichiarazione d'inammissibilità d'istanze dirette alla costituzione, alla modificazione, all'annullamento o all'accertamento di diritti o di obblighi.
2    Sono decisioni anche quelle in materia d'esecuzione (art. 41 cpv. 1 lett. a e b), le decisioni incidentali (art. 45 e 46), le decisioni su opposizione (art. 30 cpv. 2 lett. b e 74), le decisioni su ricorso (art. 61), le decisioni in sede di revisione (art. 68) e l'interpretazione (art. 69).24
3    Le dichiarazioni di un'autorità che rifiuta o solleva pretese da far valere mediante azione non sono considerate decisioni.
PA prises par les autorités mentionnées à l'art. 33
SR 173.32 Legge del 17 giugno 2005 sul Tribunale amministrativo federale (LTAF)
LTAF Art. 33 Autorità inferiori - Il ricorso è ammissibile contro le decisioni:
LTAF.

En particulier, les décisions rendues par le SEM concernant l'asile peuvent être contestées devant le Tribunal (cf. art. 33 let. d
SR 173.32 Legge del 17 giugno 2005 sul Tribunale amministrativo federale (LTAF)
LTAF Art. 33 Autorità inferiori - Il ricorso è ammissibile contro le decisioni:
LTAF, applicable par renvoi de l'art. 105
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 105 Ricorsi contro le decisioni della SEM - Contro le decisioni della SEM può essere interposto ricorso secondo la legge federale del 17 giugno 2005365 sul Tribunale amministrativo federale.
LAsi), lequel statue alors définitivement, sauf demande d'extradition déposée par l'Etat dont le requérant cherche à se protéger (cf. art. 83 let. d ch. 1
SR 173.110 Legge del 17 giugno 2005 sul Tribunale federale (LTF) - Organizzazione giudiziaria
LTF Art. 83 Eccezioni - Il ricorso è inammissibile contro:
a  le decisioni in materia di sicurezza interna o esterna del Paese, neutralità, protezione diplomatica e altri affari esteri, in quanto il diritto internazionale non conferisca un diritto al giudizio da parte di un tribunale;
b  le decisioni in materia di naturalizzazione ordinaria;
c  le decisioni in materia di diritto degli stranieri concernenti:
c1  l'entrata in Svizzera,
c2  i permessi o autorizzazioni al cui ottenimento né il diritto federale né il diritto internazionale conferiscono un diritto,
c3  l'ammissione provvisoria,
c4  l'espulsione fondata sull'articolo 121 capoverso 2 della Costituzione federale e l'allontanamento,
c5  le deroghe alle condizioni d'ammissione,
c6  la proroga del permesso per frontalieri, il cambiamento di Cantone, il cambiamento d'impiego del titolare di un permesso per frontalieri, nonché il rilascio di documenti di viaggio a stranieri privi di documenti;
d  le decisioni in materia d'asilo pronunciate:
d1  dal Tribunale amministrativo federale, salvo quelle che concernono persone contro le quali è pendente una domanda d'estradizione presentata dallo Stato che hanno abbandonato in cerca di protezione,
d2  da un'autorità cantonale inferiore e concernenti un permesso o un'autorizzazione al cui ottenimento né il diritto federale né il diritto internazionale conferiscono un diritto;
e  le decisioni concernenti il rifiuto dell'autorizzazione a procedere penalmente contro membri di autorità o contro agenti della Confederazione;
f  le decisioni in materia di appalti pubblici se:
fbis  le decisioni del Tribunale amministrativo federale concernenti decisioni secondo l'articolo 32i della legge del 20 marzo 200964 sul trasporto di viaggiatori;
f1  non si pone alcuna questione di diritto d'importanza fondamentale; sono fatti salvi i ricorsi contro gli appalti del Tribunale amministrativo federale, del Tribunale penale federale, del Tribunale federale dei brevetti, del Ministero pubblico della Confederazione e delle autorità giudiziarie cantonali superiori, o
f2  il valore stimato della commessa non raggiunge il valore soglia determinante secondo l'articolo 52 capoverso 1 in combinato disposto con l'allegato 4 numero 2 della legge federale del 21 giugno 201962 sugli appalti pubblici;
g  le decisioni in materia di rapporti di lavoro di diritto pubblico, in quanto concernano una controversia non patrimoniale, ma non la parità dei sessi;
h  le decisioni concernenti l'assistenza amministrativa internazionale, eccettuata l'assistenza amministrativa in materia fiscale;
i  le decisioni in materia di servizio militare, civile o di protezione civile;
j  le decisioni in materia di approvvigionamento economico del Paese adottate in situazioni di grave penuria;
k  le decisioni concernenti i sussidi al cui ottenimento la legislazione non conferisce un diritto;
l  le decisioni concernenti l'imposizione di dazi operata in base alla classificazione tariffaria o al peso delle merci;
m  le decisioni concernenti il condono o la dilazione del pagamento di tributi; in deroga alla presente disposizione, il ricorso è ammissibile contro le decisioni concernenti il condono dell'imposta federale diretta o dell'imposta cantonale o comunale sul reddito e sull'utile se concerne una questione di diritto di importanza fondamentale o se si tratta per altri motivi di un caso particolarmente importante;
n  le decisioni in materia di energia nucleare concernenti:
n1  l'esigenza di un nulla osta o la modifica di un'autorizzazione o di una decisione,
n2  l'approvazione di un piano d'accantonamenti per le spese di smaltimento antecedenti lo spegnimento di un impianto nucleare,
n3  i nulla osta;
o  le decisioni in materia di circolazione stradale concernenti l'omologazione del tipo di veicoli;
p  le decisioni del Tribunale amministrativo federale in materia di traffico delle telecomunicazioni, radiotelevisione e poste concernenti:69
p1  concessioni oggetto di una pubblica gara,
p2  controversie secondo l'articolo 11a della legge del 30 aprile 199770 sulle telecomunicazioni;
p3  controversie secondo l'articolo 8 della legge del 17 dicembre 201072 sulle poste;
q  le decisioni in materia di medicina dei trapianti concernenti:
q1  l'iscrizione nella lista d'attesa,
q2  l'attribuzione di organi;
r  le decisioni in materia di assicurazione malattie pronunciate dal Tribunale amministrativo federale in virtù dell'articolo 3473 della legge del 17 giugno 200574 sul Tribunale amministrativo federale (LTAF);
s  le decisioni in materia di agricoltura concernenti:
s1  ...
s2  la delimitazione delle zone nell'ambito del catasto della produzione;
t  le decisioni concernenti l'esito di esami e di altre valutazioni della capacità, segnatamente nei settori della scuola, della formazione continua e dell'esercizio della professione;
u  le decisioni in materia di offerte pubbliche di acquisto (art. 125-141 della L del 19 giu. 201578 sull'infrastruttura finanziaria);
v  le decisioni del Tribunale amministrativo federale concernenti divergenze d'opinione tra autorità in materia di assistenza amministrativa o giudiziaria a livello nazionale;
w  le decisioni in materia di diritto dell'elettricità concernenti l'approvazione dei piani di impianti elettrici a corrente forte e di impianti elettrici a corrente debole e l'espropriazione dei diritti necessari per la costruzione o l'esercizio di siffatti impianti, se non si pone alcuna questione di diritto d'importanza fondamentale;
x  le decisioni concernenti la concessione di contributi di solidarietà ai sensi della legge federale del 30 settembre 201682 sulle misure coercitive a scopo assistenziale e i collocamenti extrafamiliari prima del 1981, tranne se si pone una questione di diritto di importanza fondamentale o si tratta di un caso particolarmente importante per altri motivi;
y  le decisioni pronunciate dal Tribunale amministrativo federale nelle procedure amichevoli per evitare un'imposizione non conforme alla convenzione internazionale applicabile in ambito fiscale;
z  le decisioni concernenti le autorizzazioni edilizie di impianti eolici d'interesse nazionale secondo l'articolo 71c capoverso 1 lettera b della legge federale del 30 settembre 201685 sull'energia e le autorizzazioni di competenza cantonale a esse necessariamente connesse, se non si pone alcuna questione di diritto d'importanza fondamentale.
LTF), exception non réalisée en l'espèce. Le Tribunal est dès lors compétent pour connaître du recours.

1.2 La présente procédure est soumise à l'ancien droit (cf. dispositions transitoires de la modification du 25 septembre 2015, al. 1 LAsi).

1.3 A._______ a qualité pour recourir. Présenté dans la forme et le délai prescrits par la loi, le recours est recevable (cf. art. 48
SR 172.021 Legge federale del 20 dicembre 1968 sulla procedura amministrativa (PA)
PA Art. 48 - 1 Ha diritto di ricorrere chi:
1    Ha diritto di ricorrere chi:
a  ha partecipato al procedimento dinanzi all'autorità inferiore o è stato privato della possibilità di farlo;
b  è particolarmente toccato dalla decisione impugnata; e
c  ha un interesse degno di protezione all'annullamento o alla modificazione della stessa.
2    Ha inoltre diritto di ricorrere ogni persona, organizzazione o autorità cui un'altra legge federale riconosce tale diritto.
et 52
SR 172.021 Legge federale del 20 dicembre 1968 sulla procedura amministrativa (PA)
PA Art. 52 - 1 L'atto di ricorso deve contenere le conclusioni, i motivi, l'indicazione dei mezzi di prova e la firma del ricorrente o del suo rappresentante; devono essere allegati la decisione impugnata e i documenti indicati come mezzi di prova, se sono in possesso del ricorrente.
1    L'atto di ricorso deve contenere le conclusioni, i motivi, l'indicazione dei mezzi di prova e la firma del ricorrente o del suo rappresentante; devono essere allegati la decisione impugnata e i documenti indicati come mezzi di prova, se sono in possesso del ricorrente.
2    Se il ricorso non soddisfa a questi requisiti o se le conclusioni o i motivi del ricorrente non sono sufficientemente chiari, e il ricorso non sembra manifestamente inammissibile, l'autorità di ricorso assegna al ricorrente un breve termine suppletorio per rimediarvi.
3    Essa gli assegna questo termine con la comminatoria che, decorrendo infruttuoso, deciderà secondo l'inserto o, qualora manchino le conclusioni, i motivi oppure la firma, non entrerà nel merito del ricorso.
PA et anc. art. 108 al. 1
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 108 Termini di ricorso - 1 Nella procedura celere, il ricorso contro una decisione secondo l'articolo 31a capoverso 4 deve essere interposto entro sette giorni lavorativi o, se si tratta di decisioni incidentali, entro cinque giorni dalla notificazione della decisione.
LAsi).

2.

2.1 Sont des réfugiés les personnes qui, dans leur Etat d'origine ou dans le pays de leur dernière résidence, sont exposées à de sérieux préjudices ou craignent à juste titre de l'être en raison de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social déterminé ou de leurs opinions politiques. Sont notamment considérées comme de sérieux préjudices la mise en danger de la vie, de l'intégrité corporelle ou de la liberté, de même que les mesures qui entraînent une pression psychique insupportable. Il y a lieu de tenir compte des motifs de fuite spécifiques aux femmes (art. 3 al. 1
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 3 Definizione del termine «rifugiato» - 1 Sono rifugiati le persone che, nel Paese di origine o di ultima residenza, sono esposte a seri pregiudizi a causa della loro razza, religione, nazionalità, appartenenza a un determinato gruppo sociale o per le loro opinioni politiche, ovvero hanno fondato timore di essere esposte a tali pregiudizi.
et 2
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 3 Definizione del termine «rifugiato» - 1 Sono rifugiati le persone che, nel Paese di origine o di ultima residenza, sono esposte a seri pregiudizi a causa della loro razza, religione, nazionalità, appartenenza a un determinato gruppo sociale o per le loro opinioni politiche, ovvero hanno fondato timore di essere esposte a tali pregiudizi.
LAsi ; cf. ATAF 2007/31 consid. 5.2 5.6).

2.2 La crainte face à de sérieux préjudices à venir, telle que comprise à l'art. 3
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 3 Definizione del termine «rifugiato» - 1 Sono rifugiati le persone che, nel Paese di origine o di ultima residenza, sono esposte a seri pregiudizi a causa della loro razza, religione, nazionalità, appartenenza a un determinato gruppo sociale o per le loro opinioni politiche, ovvero hanno fondato timore di essere esposte a tali pregiudizi.
LAsi, contient un élément objectif, au regard d'une situation ancrée dans les faits, et intègre également dans sa définition un élément subjectif. Sera reconnu comme réfugié, celui qui a de bonnes raisons, c'est-à-dire des raisons objectivement reconnaissables pour un tiers (élément objectif), de craindre (élément subjectif) d'avoir à subir selon toute vraisemblance et dans un avenir prochain une persécution.

3.
Il y a lieu d'examiner, à titre liminaire, le grief formel tiré de la violation du droit d'être entendu formulé par A._______ (cf. supra, Faits D.c).

3.1 La jurisprudence a notamment déduit du droit d'être entendu, garanti à l'art. 29 al. 2
SR 101 Costituzione federale della Confederazione Svizzera del 18 aprile 1999
Cost. Art. 29 Garanzie procedurali generali - 1 In procedimenti dinanzi ad autorità giudiziarie o amministrative, ognuno ha diritto alla parità ed equità di trattamento, nonché ad essere giudicato entro un termine ragionevole.
Cst. (RS 101) et concrétisé par l'art. 35
SR 172.021 Legge federale del 20 dicembre 1968 sulla procedura amministrativa (PA)
PA Art. 35 - 1 Le decisioni scritte, anche se notificate in forma di lettera, devono essere designate come tali, motivate, e indicare il rimedio giuridico.
1    Le decisioni scritte, anche se notificate in forma di lettera, devono essere designate come tali, motivate, e indicare il rimedio giuridico.
2    L'indicazione del rimedio giuridico deve menzionare il rimedio giuridico ordinario ammissibile, l'autorità competente e il termine per interporlo.
3    L'autorità può rinunciare a indicare i motivi e il rimedio giuridico allorché la decisione sia interamente conforme alle domande delle parti e nessuna parte chieda la motivazione.
PA, l'obligation pour l'autorité de motiver sa décision, afin que le destinataire puisse la comprendre, l'attaquer utilement s'il y a lieu et que l'autorité de recours puisse exercer son contrôle. Pour répondre à ces exigences, il suffit que l'autorité mentionne, au moins brièvement, les motifs qui l'ont guidée et sur lesquels elle a fondé sa décision, de manière à ce que l'intéressé puisse se rendre compte de la portée de celle-ci et l'attaquer en connaissance de cause ; l'autorité n'a pas l'obligation d'exposer et de discuter tous les faits, moyens de preuve et griefs invoqués par les parties, mais elle peut au contraire se limiter à ceux qui lui paraissent pertinents (cf. ATF 138 I 232 consid. 5.1 et jurisp. cit.). L'étendue de l'obligation de motiver dépend des circonstances du cas particulier (cf. ATAF 2013/56 consid. 3.1 ; voir aussi arrêt du Tribunal fédéral 2A.496/2006 et 2A.497/2006 du 15 octobre 2007 consid. 5.1.1; ATF 112 Ia 107 consid. 2b p. 107). Lorsque l'on peut discerner les motifs qui fondent une décision, le droit à une décision motivée est respecté, même si la motivation retenue est erronée (cf. arrêts du Tribunal fédéral 1B_195/2010 du 13 juillet 2010 consid. 2.2 et 1C_35/2009 du 29 mai 2009 consid. 3).

3.2 En l'espèce, le Tribunal constate que le SEM a exposé, bien que de manière relativement succincte, les raisons qui l'ont amené à conclure que le recourant pouvait bénéficier d'une protection adéquate de la part des autorités colombiennes (cf. décision querellée, p. 3, §2), et que son renvoi n'enfreignait pas l'art. 3
IR 0.101 Convenzione del 4 novembre 1950 per la salvaguardia dei diritti dell'uomo e delle libertà fondamentali (CEDU)
CEDU Art. 3 Divieto di tortura - Nessuno può essere sottoposto a tortura né a pene o trattamento inumani o degradanti.
CEDH (cf. ibidem, p. 4, § 3 s.). La motivation du recours montre que l'intéressé a compris ces raisons. En invoquant une violation du devoir d'instruction et de motivation du SEM, l'intéressé conteste en réalité le bien-fondé de la décision, qu'il a pu attaquer en toute connaissance de cause, tandis que le Tribunal est à même d'exercer son contrôle.

3.3 Sur le vu de ce qui précède, le grief tiré d'une violation du droit d'être entendu s'avère mal fondé.

4.
Il convient ensuite d'examiner la pertinence des motifs d'asile du recourant.

4.1 A._______ a allégué en substance être menacé par des tiers. Il aurait notamment été pris à partie et menacé de mort par un individu se réclamant, selon les propos tenus lors de l'audition du 13 juin 2018, du (...).

4.2 Une persécution non étatique peut être pertinente en droit d'asile (cf. jurisprudence et information de la commission suisse de recours en matière d'asile [JICRA]2006 n° 18). Les persécutions ou la crainte d'actes de représailles de la part de tiers ne revêtent toutefois un caractère déterminant pour la reconnaissance de la qualité de réfugié que si l'Etat n'accorde pas la protection nécessaire, comme il en a la capacité et l'obligation. Selon le principe de la subsidiarité de la protection internationale par rapport à la protection nationale, consacré à l'art. 1 de la Convention relative au statut des réfugiés du 28 juillet 1951 (Conv. réfugiés, RS 0.142.30), on peut exiger d'un requérant d'asile qu'il ait épuisé, dans son propre pays, les possibilités de protection contre d'éventuelles persécutions non étatiques avant de solliciter celle d'un Etat tiers (cf. ATAF 2013/11 consid. 5.1 et réf. cit ; 2011/51 consid. 6.1).

4.3 Comme le Tribunal a déjà eu l'occasion de le préciser, la Colombie dispose en principe, par l'intermédiaire de la mise en place notamment d'un programme de protection des témoins, de structures visant à protéger ses citoyens, en particulier d'un appareil policier et d'un système judiciaire relativement adéquats (cf. arrêts du Tribunal E-6883/2019 du 12 février 2020 consid. 4.4 et E-306/2019 du 9 septembre 2019 consid. 3.3). Les griefs du recourant à l'encontre de l'UNP et les rapports produits ne sont pas, sur le principe toujours, de nature à modifier cette appréciation.

4.4

4.4.1 S'agissant de la volonté de protection manifestée par les autorités colombiennes, le SEM a relevé que, de manière générale, celles-ci combattent les activités des dissidents et des groupes mafieux (cf. décision querellée, p. 3, §2 ; sur ce point, cf. notamment : www.letemps.ch/monde/dix-dissidents-farc-tues-un-bombardement-larmee-colombie, lien consulté le 25 mai 2021).

4.4.2 Dans le cas d'espèce, on ne saurait d'abord reprocher auxdites autorités de s'être « renvoyé la balle » face aux plaintes du recourant, comme mentionné dans le courrier précité du directeur de « C._______ » du (...) avril 2018 (cf. pièce SEM A17/33). Dès lors que l'intéressé entendait rapporter une infraction, le fait que l'Ombudsman et le Médiateur municipal de B._______ l'aient renvoyé à s'adresser à une autorité de poursuite pénale ne paraît pas surprenant. On peut en revanche s'étonner, vu le grave danger qu'il prétendait courir, de la facilité avec laquelle le recourant se serait senti « un peu découragé par toutes ces démarches » (cf. pièce SEM A17/33) lorsqu'il aurait été invité par le Bureau du Procureur à s'adresser à l'URI, cette dernière en faisant apparemment partie intégrante et se situant en outre à la même adresse (cf. http://www.legalapp.gov.co/buscador-gsa?q=GENERAL+DE+GENERAL+DE+&inmeta=departamento!HUILA, lien consulté le 25 mai 2021).

4.4.3 On ne peut ensuite tirer aucune conclusion définitive du fait que la plainte que le recourant souhaitait déposer le (...) avril 2018 relativement aux faits du (...) mars précédent n'aurait pas été enregistrée par le fonctionnaire de l'URI - ce dernier ayant expliqué à l'intéressé la raison de son refus, soit le fait qu'il n'y avait pas eu d'« attaque » à proprement parler - sans qu'on puisse au surplus se prononcer sur le bien-fondé ou la licéité de ce refus à l'aune des règles et pratiques de cette autorité. Il est permis de supposer que le fait que la dénonciation intervienne près d'un mois après l'intrusion rapportée dans les bureaux du journal, sans que l'individu n'ait réitéré directement ses menaces ou tenté de les mettre à exécution dans l'intervalle, a pu conforter le fonctionnaire précité dans son appréciation. C'est le lieu de souligner que, selon toute vraisemblance, ce type d'intimidations et de menaces est fortement répandu dans le pays et que, du point de vue des autorités de police, l'intéressé ne présentait certainement pas un profil particulièrement à risque.

4.4.4 En outre, il ne peut être exclu que le passage du recourant dans les locaux de l'URI, quand bien même sa plainte n'aurait pas été formellement enregistrée, ait suffi pour que le Ministère public ordonne la visite de police du 25 avril 2018 dans les locaux de « C._______ », indépendamment de la lettre du directeur du journal du (...) avril 2018 (cf. pièce SEM A17/33). A tout le moins, il n'est pas démontré que « plusieurs courriers » du directeur auraient été nécessaires pour obtenir cette visite, comme le mentionne l'intéressé (cf. mémoire de recours, p. 5, avant-dernier §). Par ailleurs, le fait que seul le Médiateur municipal aurait répondu au courrier précité n'apparaît pas déterminant.

4.4.5 Quoi qu'il en soit, la visite de police du 25 avril 2018 témoigne d'une prise en compte par les autorités compétentes des problèmes que le recourant aurait rencontrés. Les employés et l'intéressé auraient été interrogés sur les faits dénoncés (cf. notamment mémoire de recours, p. 15, dernier §). Les recommandations formulées par la police dans le cadre de la visite, bien que générales, ne paraissent pas a priori inadéquates, cela toujours en regard des pratiques en Colombie. De plus, la lettre de confirmation adressée le même jour au directeur du journal suggère que des contrôles de police subséquents auraient été agendés (cf. pièce SEM A17/33). La lettre du directeur de « C._______ » du 25 juillet 2019, annexée au recours, fait d'ailleurs état d'un second passage de la police dans les locaux (point 1). Au vu des circonstances, il n'apparaît pas de prime abord que des mesures supplémentaires, notamment de protection rapprochée du recourant, eussent été manifestement nécessaires. Par ailleurs, aucun élément concret ne corrobore le fait que la mise en garde du policier envers le recourant lors de cette visite puisse être assimilée à une menace.

4.4.6 Il n'est pour le surplus pas établi que les autorités colombiennes n'aient pas entrepris d'investigations visant à identifier les auteurs des menaces alléguées ou y aient mis fin de manière injustifiée. Rien n'indique que le recourant ou le directeur du journal aient activement cherché à obtenir des renseignements à ce sujet. La lettre du directeur du journal du 25 juillet 2019, jointe au recours, ne fait qu'attester qu'aucune information n'aurait été spontanément communiquée par la police à ce sujet. Au demeurant, le lien de famille existant entre les protagonistes exige de relativiser la valeur probante de cette attestation, possiblement rédigée à la demande du recourant. Outre qu'il n'est en rien étayé, le fait que la police aurait déclaré à ce dernier connaître l'auteur du message de menaces posté sur Facebook le 4 mai 2018 (cf. supra, Faits B.f), sans mentionner son éventuelle interpellation (cf. procès-verbal de l'audition sur les motifs d'asile, R47), ne suffit pas à établir que les autorités seraient à tort restées inactives. De plus, s'il estimait que tel était le cas, rien n'empêchait l'intéressé de se plaindre, le cas échéant, aux autorités supérieures, ce qu'il n'indique pas avoir fait.

4.4.7 Par conséquent, le recourant n'a pas rendu crédible que l'Etat colombien n'aurait pas la capacité, ni qu'il aurait refusé de le protéger contre les représailles qu'il dit risquer de la part de tiers, soit notamment de groupes criminels.

4.5 Au vu de ce qui précède, même à admettre la vraisemblance des faits allégués, les motifs d'asile du recourant ne sont pas pertinents, faute pour lui d'avoir épuisé les possibilités de protection dans son pays d'origine avant de solliciter celle d'un Etat tiers.

Il ne serait dès lors pas nécessaire d'examiner la possibilité pour l'intéressé de s'établir dans une région de Colombie autre que celle où il était domicilié. On relèvera néanmoins qu'il est jeune, en bonne santé, au bénéfice d'une expérience professionnelle, et donc en mesure de s'installer, si nécessaire, dans une autre partie du pays sans rencontrer de difficultés excessives.

Il n'y a pas non plus lieu d'examiner ses autres arguments tendant selon lui à établir l'existence d'une crainte fondée et actuelle de persécution en cas de retour dans son pays, ni les documents censés l'attester. On soulignera toutefois que les rapports et articles produits par l'intéressé, dans la mesure où ils se rapportent aux persécutions visant les journalistes en Colombie, ne permettent pas de retenir qu'il serait lui-même exposé à un tel risque. Les développements contenus dans le mémoire de recours au sujet des « (...) », organisation que le recourant n'a pas mentionnée lors de ses auditions, peuvent a fortiori être écartés. Le Tribunal ne nie en rien les risques liés à certaines activités en Colombie, en particulier celles de journalistes engagés ou d'autres personnes travaillant au sein d'organismes d'influence. En l'occurrence, si le recourant a fait état de menaces à son encontre et à celui d'autres journalistes de « C._______ », il n'en est, apparemment, point que leurs auteurs auraient tenté de mettre à exécution.

5.
Sur le vu de ce qui précède, c'est à juste titre que le SEM a dénié au recourant la qualité de réfugié.

Il s'ensuit que le recours, en tant qu'il conteste le refus de l'asile, doit être rejeté.

6.
Lorsqu'il rejette la demande d'asile ou qu'il refuse d'entrer en matière à ce sujet, le SEM prononce, en règle générale, le renvoi de Suisse et en ordonne l'exécution.

Aucune exception à la règle générale du renvoi, énoncée à l'art. 32 al. 1
SR 142.311 Ordinanza 1 dell' 11 agosto 1999 sull'asilo relativa a questioni procedurali (Ordinanza 1 sull'asilo, OAsi 1) - Ordinanza 1 sull'asilo
OAsi-1 Art. 32 Astensione dalla pronuncia dell'allontanamento - (art. 44 LAsi)96
1    L'allontanamento non è deciso se il richiedente l'asilo:97
a  possiede un permesso di soggiorno o di dimora valido;
b  è colpito da una decisione di estradizione;
c  è colpito da una decisione di espulsione secondo l'articolo 121 capoverso 2 della Costituzione federale99 o l'articolo 68 LStrI100; o
d  è colpito da una decisione di espulsione ai sensi dell'articolo 66a o 66abis del Codice penale102 oppure dell'articolo 49a o 49abis del Codice penale militare del 13 giugno 1927103 (espulsione giudiziaria) passata in giudicato.
2    Nei casi di cui al capoverso 1 lettere c e d, l'autorità cantonale può sentire il parere della SEM circa eventuali impedimenti all'esecuzione.104
de l'ordonnance 1 du 11 août 1999 sur l'asile relative à la procédure (OA 1, RS 142.311), n'étant en l'occurrence réalisée, le Tribunal est tenu, de par la loi, de confirmer cette mesure.

7.

7.1 L'exécution du renvoi est ordonnée si elle est licite, raisonnablement exigible et possible. Si ces conditions ne sont pas réunies, l'admission provisoire doit être prononcée. Celle-ci est réglée par l'art. 83
SR 142.20 Legge federale del 16 dicembre 2005 sugli stranieri e la loro integrazione (LStrI)
LStrI Art. 83 Decisione d'ammissione provvisoria - 1 Se l'esecuzione dell'allontanamento non è possibile, ammissibile o ragionevolmente esigibile, la SEM dispone l'ammissione provvisoria.253
LEI.

7.2 L'exécution n'est pas licite lorsque le renvoi de l'étranger dans son Etat d'origine ou de provenance ou dans un Etat tiers est contraire aux engagements de la Suisse relevant du droit international (art. 83 al. 3
SR 142.20 Legge federale del 16 dicembre 2005 sugli stranieri e la loro integrazione (LStrI)
LStrI Art. 83 Decisione d'ammissione provvisoria - 1 Se l'esecuzione dell'allontanamento non è possibile, ammissibile o ragionevolmente esigibile, la SEM dispone l'ammissione provvisoria.253
LEI). Aucune personne ne peut être contrainte, de quelque manière que ce soit, à se rendre dans un pays où sa vie, son intégrité corporelle ou sa liberté serait menacée pour l'un des motifs mentionnés à l'art. 3 al. 1
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 3 Definizione del termine «rifugiato» - 1 Sono rifugiati le persone che, nel Paese di origine o di ultima residenza, sono esposte a seri pregiudizi a causa della loro razza, religione, nazionalità, appartenenza a un determinato gruppo sociale o per le loro opinioni politiche, ovvero hanno fondato timore di essere esposte a tali pregiudizi.
LAsi, ou encore d'où elle risquerait d'être astreinte à se rendre dans un tel pays (art. 5 al. 1
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 5 Divieto di respingimento - 1 Nessuno può essere costretto in alcun modo a recarsi in un Paese dove la sua vita, la sua integrità fisica o la sua libertà sarebbero minacciate per uno dei motivi menzionati nell'articolo 3 capoverso 1, o dal quale rischierebbe d'essere costretto a recarsi in un Paese di tal genere.
LAsi). Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants (art. 3
IR 0.101 Convenzione del 4 novembre 1950 per la salvaguardia dei diritti dell'uomo e delle libertà fondamentali (CEDU)
CEDU Art. 3 Divieto di tortura - Nessuno può essere sottoposto a tortura né a pene o trattamento inumani o degradanti.
CEDH).

7.3 L'exécution du renvoi ne peut pas être raisonnablement exigée si le renvoi ou l'expulsion de l'étranger dans son pays d'origine ou de provenance le met concrètement en danger, par exemple en cas de guerre, de guerre civile, de violence généralisée ou de nécessité médicale (art. 83 al. 4
SR 142.20 Legge federale del 16 dicembre 2005 sugli stranieri e la loro integrazione (LStrI)
LStrI Art. 83 Decisione d'ammissione provvisoria - 1 Se l'esecuzione dell'allontanamento non è possibile, ammissibile o ragionevolmente esigibile, la SEM dispone l'ammissione provvisoria.253
LEI).

7.4 L'exécution n'est pas possible lorsque l'étranger ne peut pas quitter la Suisse pour son Etat d'origine, son Etat de provenance ou un Etat tiers, ni être renvoyé dans un de ces Etats (art. 83 al. 2
SR 142.20 Legge federale del 16 dicembre 2005 sugli stranieri e la loro integrazione (LStrI)
LStrI Art. 83 Decisione d'ammissione provvisoria - 1 Se l'esecuzione dell'allontanamento non è possibile, ammissibile o ragionevolmente esigibile, la SEM dispone l'ammissione provvisoria.253
LEI).

8.

8.1 L'exécution du renvoi est illicite, lorsque la Suisse, pour des raisons de droit international public, ne peut contraindre un étranger à se rendre dans un pays donné ou qu'aucun autre Etat, respectant le principe du non-refoulement, ne se déclare prêt à l'accueillir ; il s'agit d'abord de l'étranger reconnu réfugié, mais soumis à une clause d'exclusion de l'asile, et ensuite de l'étranger pouvant démontrer qu'il serait exposé à un traitement prohibé par l'art. 3
IR 0.101 Convenzione del 4 novembre 1950 per la salvaguardia dei diritti dell'uomo e delle libertà fondamentali (CEDU)
CEDU Art. 3 Divieto di tortura - Nessuno può essere sottoposto a tortura né a pene o trattamento inumani o degradanti.
CEDH ou encore l'art. 3
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 3 Definizione del termine «rifugiato» - 1 Sono rifugiati le persone che, nel Paese di origine o di ultima residenza, sono esposte a seri pregiudizi a causa della loro razza, religione, nazionalità, appartenenza a un determinato gruppo sociale o per le loro opinioni politiche, ovvero hanno fondato timore di essere esposte a tali pregiudizi.
Conv. torture.

8.2 L'exécution du renvoi ne contrevient pas au principe de non-refoulement de l'art. 5
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 5 Divieto di respingimento - 1 Nessuno può essere costretto in alcun modo a recarsi in un Paese dove la sua vita, la sua integrità fisica o la sua libertà sarebbero minacciate per uno dei motivi menzionati nell'articolo 3 capoverso 1, o dal quale rischierebbe d'essere costretto a recarsi in un Paese di tal genere.
LAsi. Comme exposé plus haut (consid. 4.5), le recourant, faute d'avoir épuisé les possibilité de protection offertes dans pays d'origine, n'a pas rendu vraisemblable qu'il serait exposé à de sérieux préjudices au sens de l'art. 3
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 3 Definizione del termine «rifugiato» - 1 Sono rifugiati le persone che, nel Paese di origine o di ultima residenza, sono esposte a seri pregiudizi a causa della loro razza, religione, nazionalità, appartenenza a un determinato gruppo sociale o per le loro opinioni politiche, ovvero hanno fondato timore di essere esposte a tali pregiudizi.
LAsi en cas de retour.

8.3 En ce qui concerne les autres engagements de la Suisse relevant du droit international, il sied d'examiner particulièrement si l'art. 3
IR 0.101 Convenzione del 4 novembre 1950 per la salvaguardia dei diritti dell'uomo e delle libertà fondamentali (CEDU)
CEDU Art. 3 Divieto di tortura - Nessuno può essere sottoposto a tortura né a pene o trattamento inumani o degradanti.
CEDH, qui interdit la torture, les peines ou traitements inhumains, trouve application dans le présent cas d'espèce.

8.4 Si l'interdiction de la torture, des peines et traitements inhumains (ou dégradants) s'applique indépendamment de la reconnaissance de la qualité de réfugié, cela ne signifie pas encore qu'un renvoi ou une extradition serait prohibée par le seul fait que dans le pays concerné des violations de l'art. 3
IR 0.101 Convenzione del 4 novembre 1950 per la salvaguardia dei diritti dell'uomo e delle libertà fondamentali (CEDU)
CEDU Art. 3 Divieto di tortura - Nessuno può essere sottoposto a tortura né a pene o trattamento inumani o degradanti.
CEDH devraient être constatées ; une simple possibilité de subir des mauvais traitements ne suffit pas. Il faut au contraire que la personne qui invoque cette disposition démontre à satisfaction qu'il existe pour elle un véritable risque concret et sérieux d'être victime de tortures, ou de traitements inhumains ou dégradants en cas de renvoi dans son pays. Il en ressort qu'une situation de guerre, de guerre civile, de troubles intérieurs graves ou de tension grave accompagnée de violations des droits de l'homme ne suffit pas à justifier la mise en oeuvre de la protection issue de l'art. 3
IR 0.101 Convenzione del 4 novembre 1950 per la salvaguardia dei diritti dell'uomo e delle libertà fondamentali (CEDU)
CEDU Art. 3 Divieto di tortura - Nessuno può essere sottoposto a tortura né a pene o trattamento inumani o degradanti.
CEDH, tant que la personne concernée ne peut rendre hautement probable qu'elle serait visée personnellement - et non pas simplement du fait d'un hasard malheureux - par des mesures incompatibles avec la disposition en question (cf. ATAF 2014/28 consid. 11).

8.5 En l'occurrence, le recourant, pour les raisons déjà évoquées (cf. consid. 4.5 et 8.2), n'a pas démontré à satisfaction de droit qu'il existerait pour lui un risque réel, fondé sur des motifs sérieux et avérés, d'être victime de torture ou encore d'un traitement inhumain ou dégradant au sens de l'art. 3
IR 0.101 Convenzione del 4 novembre 1950 per la salvaguardia dei diritti dell'uomo e delle libertà fondamentali (CEDU)
CEDU Art. 3 Divieto di tortura - Nessuno può essere sottoposto a tortura né a pene o trattamento inumani o degradanti.
CEDH en cas d'exécution du renvoi dans son pays d'origine.

8.6 Par conséquent, l'exécution du renvoi du recourant ne transgresse aucun engagement de la Suisse relevant du droit international, de sorte qu'elle s'avère licite (art. 44
SR 142.31 Legge del 26 giugno 1998 sull'asilo (LAsi)
LAsi Art. 44 Allontanamento e ammissione provvisoria - Se respinge la domanda d'asilo o non entra nel merito, la SEM pronuncia, di norma, l'allontanamento dalla Svizzera e ne ordina l'esecuzione; tiene però conto del principio dell'unità della famiglia. All'esecuzione dell'allontanamento si applicano inoltre gli articoli 83 e 84 LStrI133.
LAsi et art. 83 al. 3
SR 142.20 Legge federale del 16 dicembre 2005 sugli stranieri e la loro integrazione (LStrI)
LStrI Art. 83 Decisione d'ammissione provvisoria - 1 Se l'esecuzione dell'allontanamento non è possibile, ammissibile o ragionevolmente esigibile, la SEM dispone l'ammissione provvisoria.253
LEI).

9.

9.1 Selon l'art. 83 al. 4
SR 142.20 Legge federale del 16 dicembre 2005 sugli stranieri e la loro integrazione (LStrI)
LStrI Art. 83 Decisione d'ammissione provvisoria - 1 Se l'esecuzione dell'allontanamento non è possibile, ammissibile o ragionevolmente esigibile, la SEM dispone l'ammissione provvisoria.253
LEI, l'exécution de la décision peut ne pas être raisonnablement exigée si le renvoi ou l'expulsion de l'étranger dans son pays d'origine ou de provenance le met concrètement en danger, par exemple en cas de guerre, de guerre civile, de violence généralisée ou de nécessité médicale. Cette disposition s'applique en premier lieu aux « réfugiés de la violence », soit aux étrangers qui ne remplissent pas les conditions de la qualité de réfugié parce qu'ils ne sont pas personnellement persécutés, mais qui fuient des situations de guerre, de guerre civile ou de violence généralisée, et ensuite aux personnes pour qui un retour reviendrait à les mettre concrètement en danger, notamment parce qu'elles ne pourraient plus recevoir les soins dont elles ont besoin (cf. ATAF 2014/26 consid. 7.3-7.10 ; 2011/50 consid. 8.1 8.3).

9.2 En dépit des événements survenus depuis le départ du pays du recourant, soit notamment l'annonce d'un réarmement d'une partie des FARC en septembre 2019, la Colombie ne connaît pas une situation de guerre, de guerre civile ou de violence généralisée qui permettrait d'emblée - et indépendamment des circonstances du cas d'espèce - de présumer, à propos de tous les ressortissants du pays, l'existence d'une mise en danger concrète au sens de l'art. 83 al. 4
SR 142.20 Legge federale del 16 dicembre 2005 sugli stranieri e la loro integrazione (LStrI)
LStrI Art. 83 Decisione d'ammissione provvisoria - 1 Se l'esecuzione dell'allontanamento non è possibile, ammissibile o ragionevolmente esigibile, la SEM dispone l'ammissione provvisoria.253
LEI (cf. arrêt du Tribunal E-1226/2021 du 22 avril 2021 consid. 8.3.3).

9.3 En outre, il ne ressort du dossier aucun élément dont on pourrait inférer que l'exécution du renvoi impliquerait une mise en danger concrète du recourant. A cet égard, l'autorité de céans rappelle que le recourant est jeune, au bénéfice d'une expérience professionnelle et n'a pas allégué de problème de santé. Au demeurant, l'intéressé dispose d'un réseau familial et social dans son pays, sur lequel il pourra compter à son retour.

9.4 Pour ces motifs, l'exécution du renvoi doit être considérée comme raisonnablement exigible.

10.

10.1 Le recourant est en possession de documents suffisants pour rentrer dans son pays ou, à tout le moins, est en mesure d'entreprendre toute démarche nécessaire auprès de la représentation de son pays d'origine en vue de l'obtention de documents de voyage lui permettant de quitter la Suisse. L'exécution du renvoi ne se heurte donc pas à des obstacles insurmontables d'ordre technique et s'avère également possible (cf. ATAF 2008/34 consid. 12).

10.2 La situation actuelle liée à la propagation dans le monde de la maladie à coronavirus (Covid-19) ne justifie pas de surseoir au présent prononcé. Si cette situation devait, dans le cas d'espèce, retarder momentanément l'exécution du renvoi, celle-ci interviendrait nécessairement plus tard, en temps appropriés (voir notamment à ce sujet les arrêts du Tribunal E-6856/2017 du 6 avril 2020 consid. 9, D-5461/2019 du 26 mars 2020 p. 7 et D-1282/2020 du 25 mars 2020 consid. 5.5).

11.
En conséquence, le recours, mal fondé, est rejeté également en tant qu'il porte sur les questions du renvoi et de son exécution.

12.

12.1 Au vu de l'issue de la cause, il y aurait lieu de mettre les frais de procédure à la charge du recourant, conformément à l'art. 63 al. 1
SR 172.021 Legge federale del 20 dicembre 1968 sulla procedura amministrativa (PA)
PA Art. 63 - 1 L'autorità di ricorso mette nel dispositivo le spese processuali, consistenti in una tassa di decisione nelle tasse di cancelleria e negli sborsi, di regola a carico della parte soccombente. Se questa soccombe solo parzialmente, le spese processuali sono ridotte. Per eccezione, si possono condonare le spese processuali.
1    L'autorità di ricorso mette nel dispositivo le spese processuali, consistenti in una tassa di decisione nelle tasse di cancelleria e negli sborsi, di regola a carico della parte soccombente. Se questa soccombe solo parzialmente, le spese processuali sono ridotte. Per eccezione, si possono condonare le spese processuali.
2    Nessuna spesa processuale è messa a carico dell'autorità inferiore ne delle autorità federali, che promuovano il ricorso e soccombano; se l'autorità ricorrente, che soccombe, non è un'autorità federale, le spese processuali le sono addossate in quanto la causa concerna interessi pecuniari di enti o d'istituti autonomi.
3    Alla parte vincente possono essere addossate solo le spese processuali che abbia cagionato violando le regole di procedura.
4    L'autorità di ricorso, il suo presidente o il giudice dell'istruzione esige dal ricorrente un anticipo equivalente alle presunte spese processuali. Stabilisce un congruo termine per il pagamento con la comminatoria che altrimenti non entrerà nel merito. Se sussistono motivi particolari, può rinunciare interamente o in parte a esigere l'anticipo.100
4bis    La tassa di decisione è stabilita in funzione dell'ampiezza e della difficoltà della causa, del modo di condotta processuale e della situazione finanziaria delle parti. Il suo importo oscilla:
a  da 100 a 5000 franchi nelle controversie senza interesse pecuniario;
b  da 100 a 50 000 franchi nelle altre controversie.101
5    Il Consiglio federale disciplina i dettagli relativi alla determinazione delle tasse.102 Sono fatti salvi l'articolo 16 capoverso 1 lettera a della legge del 17 giugno 2005103 sul Tribunale amministrativo federale e l'articolo 73 della legge del 19 marzo 2010104 sull'organizzazione delle autorità penali.105
PA et aux art. 2
SR 173.320.2 Regolamento del 21 febbraio 2008 sulle tasse e sulle spese ripetibili nelle cause dinanzi al Tribunale amministrativo federale (TS-TAF)
TS-TAF Art. 2 Calcolo della tassa di giustizia - 1 La tassa di giustizia è calcolata in funzione dell'ampiezza e della difficoltà della causa, del modo di condotta processuale e della situazione finanziaria delle parti. Sono fatte salve le norme in materia di tasse e spese previste da leggi speciali.
1    La tassa di giustizia è calcolata in funzione dell'ampiezza e della difficoltà della causa, del modo di condotta processuale e della situazione finanziaria delle parti. Sono fatte salve le norme in materia di tasse e spese previste da leggi speciali.
2    Il Tribunale può aumentare la tassa di giustizia al di là degli importi massimi previsti dagli articoli 3 e 4 se particolari motivi, segnatamente un procedimento temerario o necessitante un lavoro fuori dall'ordinario, lo giustificano.2
3    In caso di procedimenti che hanno causato un lavoro trascurabile, la tassa di giustizia può essere ridotta se si tratta di decisioni concernenti le misure provvisionali, la ricusazione, la restituzione di un termine, la revisione o l'interpretazione, come pure di ricorsi contro le decisioni incidentali. L'importo minimo previsto dall'articolo 3 o dall'articolo 4 deve essere rispettato.
et 3
SR 173.320.2 Regolamento del 21 febbraio 2008 sulle tasse e sulle spese ripetibili nelle cause dinanzi al Tribunale amministrativo federale (TS-TAF)
TS-TAF Art. 3 Tassa di giustizia nelle cause senza interesse pecuniario - Nelle cause senza interesse pecuniario, la tassa di giustizia varia:
a  tra 200 e 3000 franchi se la causa è giudicata da un giudice unico;
b  tra 200 e 5000 franchi negli altri casi.
du règlement du 21 février 2008 concernant les frais, dépens et indemnités fixés par le Tribunal administratif fédéral (FITAF, RS173.320.2). Toutefois, compte tenu du fait que le recours n'était pas d'emblée voué à l'échec lors de son dépôt, et vu l'indigence du recourant, actuelle au vu des renseignements en possession du Tribunal, il y a lieu d'admettre sa demande d'assistance judiciaire partielle, en application de l'art. 65 al. 1
SR 172.021 Legge federale del 20 dicembre 1968 sulla procedura amministrativa (PA)
PA Art. 65 - 1 Se una parte non dispone dei mezzi necessari e le sue conclusioni non sembrano prive di probabilità di successo, l'autorità di ricorso, il suo presidente o il giudice dell'istruzione la dispensa, a domanda, dopo il deposito del ricorso, dal pagamento delle spese processuali.110
1    Se una parte non dispone dei mezzi necessari e le sue conclusioni non sembrano prive di probabilità di successo, l'autorità di ricorso, il suo presidente o il giudice dell'istruzione la dispensa, a domanda, dopo il deposito del ricorso, dal pagamento delle spese processuali.110
2    Se è necessario per tutelare i diritti di tale parte, l'autorità di ricorso, il suo presidente o il giudice dell'istruzione le designa inoltre un avvocato.111
3    L'onorario e le spese d'avvocato sono messi a carico conformemente all'articolo 64 capoversi 2 a 4.
4    La parte, ove cessi d'essere nel bisogno, deve rimborsare l'onorario e le spese d'avvocato all'ente o all'istituto autonomo che li ha pagati.
5    Il Consiglio federale disciplina la determinazione degli onorari e delle spese.112 Sono fatti salvi l'articolo 16 capoverso 1 lettera a della legge del 17 giugno 2005113 sul Tribunale amministrativo federale e l'articolo 73 della legge del 19 marzo 2010114 sull'organizzazione delle autorità penali.115
PA, et de statuer par conséquent sans frais.

(dispositif page suivante)

Par ces motifs, le Tribunal administratif fédéral prononce :

1.
Le recours est rejeté.

2.
La demande d'assistance judiciaire partielle est admise.

3.
Il n'est pas perçu de frais de procédure.

4.
Le présent arrêt est adressé au recourant, au SEM et à l'autorité cantonale.

Le président du collège : Le greffier :

William Waeber Lucas Pellet