Bundesgericht
Tribunal fédéral
Tribunale federale
Tribunal federal

1B 447/2019

Arrêt du 30 décembre 2019

Ire Cour de droit public

Composition
MM. les Juges fédéraux Chaix, Président,
Kneubühler et Haag.
Greffière : Mme Arn.

Participants à la procédure
A.________,
représenté par Maîtres Charles Poncet et Philippe A. Grumbach, avocats,
recourant,

contre

Sabina Mascotto, Tribunal pénal, rue des Chaudronniers 9, case postale 3715, 1211 Genève 3,
intimée.

Objet
procédure pénale; récusation,

recours contre l'arrêt de la Cour de justice de la République et canton de Genève, Chambre pénale de recours, du 25 juillet 2019 (ACPR/567/2019 PS/24/2019).

Faits :

A.
Par acte d'accusation du 12 mars 2019, A.________ a été renvoyé en jugement devant le Tribunal correctionnel de la République et canton de Genève des chefs de faux dans les titres et tentative d'escroquerie au procès (procédure xxx). Il lui est reproché d'avoir, entre 2009 et 2017, dans le canton de Vaud, alors qu'il s'occupait de la gestion et de la location des immeubles appartenant à sa soeur et à la société B.________ SA, falsifié des baux et formules officielles pour tromper des nouveaux locataires sur les loyers payés par les locataires précédents, permettant ainsi l'encaissement de loyers plus élevés, ainsi que d'avoir produit une partie de ces documents dans le cadre d'une procédure devant le Tribunal des baux du canton de Vaud en 2017.

B.
Par courrier envoyé par téléfax le 18 mars 2019 et signé par Sabina Mascotto en qualité de présidente du Tribunal correctionnel, les parties ont été informées que les débats auraient lieu les 27 et 28 août 2019.

Par lettre du 25 avril 2019, A.________ a fait part de ses inquiétudes en raison du fait que Sabina Mascotto avait été pendant des années avocate spécialisée dans la défense des locataires et membre actif de l'Asloca, association très impliquée dans la procédure dirigée contre lui. L'un des locataires était représenté par Me C.________, vice-présidente de l'Asloca-Vaud, dont le président s'était exprimé sur ce dossier dans les journaux télévisés de la RTS, les 18 et 30 octobre 2018. Il souhaitait en outre être renseigné sur les liens actuels et passés de Sabina Mascotto avec ladite association, ainsi qu'avec toute autre organisation spécialisée dans la défense des locataires.

Par courrier du 29 avril 2019, Sabina Mascotto a informé A.________ qu'aucun motif de récusation n'était réalisé. Elle a exposé que, de 1990 à 2003, elle avait exercé comme avocate-conseil auprès de l'Asloca-Genève, parallèlement à son activité d'avocate au barreau. De 1994 à 1997, elle avait été secrétaire adjointe du Rassemblement pour une politique sociale du logement (ci-après: RPSL) et, de 2002 à 2007, juge assesseure à la Chambre d'appel en matière de baux et loyers de la Cour de justice de Genève. Elle n'avait exercé aucune activité au sein d'Asloca-Vaud, ni n'avait eu de contacts avec celle-ci, ni ne connaissait aucun des avocats vaudois cités dans le courrier de A.________. Enfin, elle n'avait plus de lien avec l'Asloca-Genève ni avec le RPSL.
Par acte du 3 mai 2019, A.________ a demandé la récusation de Sabina Mascotto. Il a expliqué avoir été confronté à des locataires représentés par l'Asloca dans plusieurs procédures de baux et loyers. Il avait également été opposé à Genève à l'Asloca et à des squatters, dans le cadre d'une procédure d'évacuation d'un squat d'un de ses immeubles. Le mouvement de défense des squats était alors soutenu par l'Asloca notamment au travers de sa publication " Droit au logement ", revue à laquelle Sabina Mascotto avait contribué à quatre reprises au moins. Cette dernière avait en outre signé en 2008 le soutien public à un candidat au poste de Procureur général, qui s'était prononcé contre les évacuations de squatters. Enfin, la magistrate avait été membre du conseil de la Fondation Cité Nouvelle II, ancêtre de l'actuelle fondation pour la promotion du logement bon marché et de l'habitat coopératif, dont le but principal était de promouvoir la création de logements HLM.

C.
Par arrêt du 25 juillet 2019, la Chambre pénale de recours de la Cour de justice de la République et canton de Genève a déclaré irrecevable la demande de récusation de A.________, estimant qu'elle était tardive. A titre subsidiaire, elle a considéré que les motifs invoqués n'imposaient pas la récusation de la magistrate intimée.

D.
Par mémoire du 16 septembre 2019, A.________ forme un recours en matière pénale par lequel il demande l'annulation de l'arrêt cantonal, la récusation de la magistrate Sabina Mascotto et l'annulation de tous les actes de procédure auxquels a participé cette dernière. A titre subsidiaire, il conclut au renvoi de la cause pour nouvelle décision dans le sens des considérants.

L'autorité précédente se réfère aux considérants de son arrêt. La magistrate intimée conclut au rejet du recours, dans la mesure de sa recevabilité. Le recourant réplique.

Considérant en droit :

1.
Conformément aux art. 78
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 78 Grundsatz - 1 Das Bundesgericht beurteilt Beschwerden gegen Entscheide in Strafsachen.
1    Das Bundesgericht beurteilt Beschwerden gegen Entscheide in Strafsachen.
2    Der Beschwerde in Strafsachen unterliegen auch Entscheide über:
a  Zivilansprüche, wenn diese zusammen mit der Strafsache zu behandeln sind;
b  den Vollzug von Strafen und Massnahmen.
et 92 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 92 Vor- und Zwischenentscheide über die Zuständigkeit und den Ausstand
1    Gegen selbständig eröffnete Vor- und Zwischenentscheide über die Zuständigkeit und über Ausstandsbegehren ist die Beschwerde zulässig.
2    Diese Entscheide können später nicht mehr angefochten werden.
LTF, une décision relative à la récusation d'un magistrat peut faire immédiatement l'objet d'un recours en matière pénale. Le recourant a qualité pour recourir (art. 81 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 81 Beschwerderecht - 1 Zur Beschwerde in Strafsachen ist berechtigt, wer:
1    Zur Beschwerde in Strafsachen ist berechtigt, wer:
a  vor der Vorinstanz am Verfahren teilgenommen hat oder keine Möglichkeit zur Teilnahme erhalten hat; und
b  ein rechtlich geschütztes Interesse an der Aufhebung oder Änderung des angefochtenen Entscheids hat, insbesondere:
b1  die beschuldigte Person,
b2  ihr gesetzlicher Vertreter oder ihre gesetzliche Vertreterin,
b3  die Staatsanwaltschaft, ausser bei Entscheiden über die Anordnung, die Verlängerung und die Aufhebung der Untersuchungs- und Sicherheitshaft,
b4  ...
b5  die Privatklägerschaft, wenn der angefochtene Entscheid sich auf die Beurteilung ihrer Zivilansprüche auswirken kann,
b6  die Person, die den Strafantrag stellt, soweit es um das Strafantragsrecht als solches geht,
b7  die Staatsanwaltschaft des Bundes und die beteiligte Verwaltung in Verwaltungsstrafsachen nach dem Bundesgesetz vom 22. März 197455 über das Verwaltungsstrafrecht.
2    Eine Bundesbehörde ist zur Beschwerde berechtigt, wenn das Bundesrecht vorsieht, dass ihr der Entscheid mitzuteilen ist.56
3    Gegen Entscheide nach Artikel 78 Absatz 2 Buchstabe b steht das Beschwerderecht auch der Bundeskanzlei, den Departementen des Bundes oder, soweit das Bundesrecht es vorsieht, den ihnen unterstellten Dienststellen zu, wenn der angefochtene Entscheid die Bundesgesetzgebung in ihrem Aufgabenbereich verletzen kann.
LTF). Pour le surplus, le recours a été interjeté en temps utile (art. 100 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 100 Beschwerde gegen Entscheide - 1 Die Beschwerde gegen einen Entscheid ist innert 30 Tagen nach der Eröffnung der vollständigen Ausfertigung beim Bundesgericht einzureichen.
1    Die Beschwerde gegen einen Entscheid ist innert 30 Tagen nach der Eröffnung der vollständigen Ausfertigung beim Bundesgericht einzureichen.
2    Die Beschwerdefrist beträgt zehn Tage:
a  bei Entscheiden der kantonalen Aufsichtsbehörden in Schuldbetreibungs- und Konkurssachen;
b  bei Entscheiden auf den Gebieten der internationalen Rechtshilfe in Strafsachen und der internationalen Amtshilfe in Steuersachen;
c  bei Entscheiden über die Rückgabe eines Kindes nach dem Europäischen Übereinkommen vom 20. Mai 198089 über die Anerkennung und Vollstreckung von Entscheidungen über das Sorgerecht für Kinder und die Wiederherstellung des Sorgerechts oder nach dem Übereinkommen vom 25. Oktober 198090 über die zivilrechtlichen Aspekte internationaler Kindesentführung;
d  bei Entscheiden des Bundespatentgerichts über die Erteilung einer Lizenz nach Artikel 40d des Patentgesetzes vom 25. Juni 195492.
3    Die Beschwerdefrist beträgt fünf Tage:
a  bei Entscheiden der kantonalen Aufsichtsbehörden in Schuldbetreibungs- und Konkurssachen im Rahmen der Wechselbetreibung;
b  bei Entscheiden der Kantonsregierungen über Beschwerden gegen eidgenössische Abstimmungen.
4    Bei Entscheiden der Kantonsregierungen über Beschwerden gegen die Nationalratswahlen beträgt die Beschwerdefrist drei Tage.
5    Bei Beschwerden wegen interkantonaler Kompetenzkonflikte beginnt die Beschwerdefrist spätestens dann zu laufen, wenn in beiden Kantonen Entscheide getroffen worden sind, gegen welche beim Bundesgericht Beschwerde geführt werden kann.
6    ...93
7    Gegen das unrechtmässige Verweigern oder Verzögern eines Entscheids kann jederzeit Beschwerde geführt werden.
LTF) contre une décision rendue en instance cantonale unique (art. 80 al. 2
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 80 Vorinstanzen - 1 Die Beschwerde ist zulässig gegen Entscheide letzter kantonaler Instanzen und gegen Entscheide der Beschwerdekammer und der Berufungskammer des Bundesstrafgerichts.48
1    Die Beschwerde ist zulässig gegen Entscheide letzter kantonaler Instanzen und gegen Entscheide der Beschwerdekammer und der Berufungskammer des Bundesstrafgerichts.48
2    Die Kantone setzen als letzte kantonale Instanzen obere Gerichte ein. Diese entscheiden als Rechtsmittelinstanzen. Ausgenommen sind die Fälle, in denen nach der Strafprozessordnung vom 5. Oktober 200749 (StPO) ein Zwangsmassnahmegericht oder ein anderes Gericht als einzige kantonale Instanz entscheidet.50
in fine LTF) et les conclusions prises sont recevables (art. 107 al. 2
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 107 Entscheid - 1 Das Bundesgericht darf nicht über die Begehren der Parteien hinausgehen.
1    Das Bundesgericht darf nicht über die Begehren der Parteien hinausgehen.
2    Heisst das Bundesgericht die Beschwerde gut, so entscheidet es in der Sache selbst oder weist diese zu neuer Beurteilung an die Vorinstanz zurück. Es kann die Sache auch an die Behörde zurückweisen, die als erste Instanz entschieden hat.
3    Erachtet das Bundesgericht eine Beschwerde auf dem Gebiet der internationalen Rechtshilfe in Strafsachen oder der internationalen Amtshilfe in Steuersachen als unzulässig, so fällt es den Nichteintretensentscheid innert 15 Tagen seit Abschluss eines allfälligen Schriftenwechsels. Auf dem Gebiet der internationalen Rechtshilfe in Strafsachen ist es nicht an diese Frist gebunden, wenn das Auslieferungsverfahren eine Person betrifft, gegen deren Asylgesuch noch kein rechtskräftiger Endentscheid vorliegt.96
4    Über Beschwerden gegen Entscheide des Bundespatentgerichts über die Erteilung einer Lizenz nach Artikel 40d des Patentgesetzes vom 25. Juni 195497 entscheidet das Bundesgericht innerhalb eines Monats nach Anhebung der Beschwerde.98
LTF). Partant, il y a lieu d'entrer en matière.

2.
Le recourant se plaint d'arbitraire dans la constatation des faits et l'appréciation des preuves.

2.1. Le Tribunal fédéral statue sur la base des faits établis par l'autorité précédente (art. 105 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 105 Massgebender Sachverhalt - 1 Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
1    Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
2    Es kann die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz von Amtes wegen berichtigen oder ergänzen, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht.
3    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so ist das Bundesgericht nicht an die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz gebunden.95
LTF), hormis dans les cas visés à l'art. 105 al. 2
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 105 Massgebender Sachverhalt - 1 Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
1    Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
2    Es kann die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz von Amtes wegen berichtigen oder ergänzen, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht.
3    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so ist das Bundesgericht nicht an die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz gebunden.95
LTF. Selon l'art. 97 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 97 Unrichtige Feststellung des Sachverhalts - 1 Die Feststellung des Sachverhalts kann nur gerügt werden, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht und wenn die Behebung des Mangels für den Ausgang des Verfahrens entscheidend sein kann.
1    Die Feststellung des Sachverhalts kann nur gerügt werden, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht und wenn die Behebung des Mangels für den Ausgang des Verfahrens entscheidend sein kann.
2    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so kann jede unrichtige oder unvollständige Feststellung des rechtserheblichen Sachverhalts gerügt werden.86
LTF, le recours ne peut critiquer les faits que si ceux-ci ont été établis de façon manifestement inexacte - notion qui correspond à celle d'arbitraire - ou en violation du droit au sens de l'art. 95
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 95 Schweizerisches Recht - Mit der Beschwerde kann die Verletzung gerügt werden von:
a  Bundesrecht;
b  Völkerrecht;
c  kantonalen verfassungsmässigen Rechten;
d  kantonalen Bestimmungen über die politische Stimmberechtigung der Bürger und Bürgerinnen und über Volkswahlen und -abstimmungen;
e  interkantonalem Recht.
LTF et si la correction du vice est susceptible d'influer sur le sort de la cause (ATF 142 II 355 consid. 6 p. 358; 139 II 373 consid. 1.6 p. 377). La partie recourante doit expliquer de manière circonstanciée en quoi ces conditions seraient réalisées (cf. art. 106 al. 2
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 106 Rechtsanwendung - 1 Das Bundesgericht wendet das Recht von Amtes wegen an.
1    Das Bundesgericht wendet das Recht von Amtes wegen an.
2    Es prüft die Verletzung von Grundrechten und von kantonalem und interkantonalem Recht nur insofern, als eine solche Rüge in der Beschwerde vorgebracht und begründet worden ist.
LTF). A défaut, il n'est pas possible de tenir compte d'un état de fait qui diverge de celui retenu dans l'acte attaqué. En particulier, le Tribunal fédéral n'entre pas en matière sur des critiques de type appellatoire portant sur l'état de fait ou sur l'appréciation des preuves (ATF 140 III 264 consid. 2.3 p. 266; 139 II 404 consid. 10.1 p. 445; 137 II 353 consid. 5.1 p. 356).

2.2. Le recourant reproche en premier lieu à l'instance précédente d'avoir certes énuméré les faits allégués à l'appui de sa demande de récusation, mais de ne pas avoir indiqué ceux qu'elle juge suffisamment vraisemblables, invoquant dans ce contexte une violation de son droit d'être entendu. Cette critique peut être écartée. En effet, une lecture attentive de l'arrêt entrepris, en particulier des considérants en droit, permet de distinguer les éléments de fait décisifs retenus par l'instance précédente. L'instance précédente n'avait en particulier pas à discuter tous les faits et moyens de preuve invoqués par le recourant, mais elle pouvait se limiter aux éléments qui, sans arbitraire, pouvaient être tenus pour pertinents. Dans le cas d'espèce, le recourant était en mesure d'apprécier correctement les motifs de la décision et de l'attaquer à bon escient.
Le recourant fait ensuite grief à l'instance précédente d'avoir retenu qu'il n'avait pas allégué que la juge intimée avait des liens avec l'Asloca-Vaud. Il ne démontre cependant pas que ce constat serait arbitraire. Le simple fait que des articles de la magistrate intimée ont été publiés dans le journal romand de l'Asloca en même temps que ceux de membres de l'Asloca-Vaud, en particulier de C.________, ne permet pas de retenir que la magistrate avait des liens avec l'Asloca-Vaud.

Le recourant reproche encore à l'instance précédente de ne pas avoir mentionné le but du RPSL. Il ne démontre cependant pas, et on ne voit pas d'emblée, en quoi un complément de l'arrêt sur ce point serait susceptible d'influer sur le sort de la cause. Quant à son allégué censé démontrer que sa demande de récusation n'était pas tardive, il n'est pas déterminant dès lors que cette problématique peut rester indécise (consid. 3). Enfin, le recourant soutient en vain que l'arrêt entrepris n'indiquerait pas que la magistrate intimée a exercé la charge de juge assesseur à la Chambre d'appel des baux et loyers de la Cour de justice pendant plusieurs années, en qualité de représentante des locataires; en effet, l'arrêt mentionne clairement que la juge a manifesté son soutien à la défense des locataires, notamment par sa fonction auprès de la Chambre d'appel des baux et loyers (cf. arrêt entrepris, consid. 3.2 ci-dessous). Il n'y a dès lors pas lieu de compléter l'arrêt entrepris sur ces points.

2.3. Le grief d'arbitraire dans la constatation des faits et l'appréciation des preuves soulevé par le recourant doit être rejeté dans la mesure où il est recevable.

3.
Le recourant conteste la tardiveté de sa demande de récusation. Cette question peut toutefois demeurer indécise dès lors que l'instance précédente s'est également prononcée, à titre subsidiaire, sur le fond de la demande de récusation et que les considérations émises à ce sujet, également contestées par le recourant, peuvent être confirmées.

3.1. Un magistrat est récusable, selon l'art. 56 let. f
SR 312.0 Schweizerische Strafprozessordnung vom 5. Oktober 2007 (Strafprozessordnung, StPO) - Strafprozessordnung
StPO Art. 56 Ausstandsgründe - Eine in einer Strafbehörde tätige Person tritt in den Ausstand, wenn sie:
a  in der Sache ein persönliches Interesse hat;
b  in einer anderen Stellung, insbesondere als Mitglied einer Behörde, als Rechtsbeistand einer Partei, als Sachverständige oder Sachverständiger, als Zeugin oder Zeuge, in der gleichen Sache tätig war;
c  mit einer Partei, ihrem Rechtsbeistand oder einer Person, die in der gleichen Sache als Mitglied der Vorinstanz tätig war, verheiratet ist, in eingetragener Partnerschaft lebt oder eine faktische Lebensgemeinschaft führt;
d  mit einer Partei in gerader Linie oder in der Seitenlinie bis und mit dem dritten Grad verwandt oder verschwägert ist;
e  mit dem Rechtsbeistand einer Partei oder einer Person, die in der gleichen Sache als Mitglied der Vorinstanz tätig war, in gerader Linie oder in der Seitenlinie bis und mit dem zweiten Grad verwandt oder verschwägert ist;
f  aus anderen Gründen, insbesondere wegen Freundschaft oder Feindschaft mit einer Partei oder deren Rechtsbeistand, befangen sein könnte.
CPP, " lorsque d'autres motifs, notamment un rapport d'amitié étroit ou d'inimitié avec une partie ou son conseil, sont de nature à le rendre suspect de prévention ". Cette disposition a la portée d'une clause générale recouvrant tous les motifs de récusation non expressément prévus aux lettres précédentes. Elle correspond à la garantie d'un tribunal indépendant et impartial instituée par les art. 30 al. 1
SR 101 Bundesverfassung der Schweizerischen Eidgenossenschaft vom 18. April 1999
BV Art. 30 Gerichtliche Verfahren - 1 Jede Person, deren Sache in einem gerichtlichen Verfahren beurteilt werden muss, hat Anspruch auf ein durch Gesetz geschaffenes, zuständiges, unabhängiges und unparteiisches Gericht. Ausnahmegerichte sind untersagt.
1    Jede Person, deren Sache in einem gerichtlichen Verfahren beurteilt werden muss, hat Anspruch auf ein durch Gesetz geschaffenes, zuständiges, unabhängiges und unparteiisches Gericht. Ausnahmegerichte sind untersagt.
2    Jede Person, gegen die eine Zivilklage erhoben wird, hat Anspruch darauf, dass die Sache vom Gericht des Wohnsitzes beurteilt wird. Das Gesetz kann einen anderen Gerichtsstand vorsehen.
3    Gerichtsverhandlung und Urteilsverkündung sind öffentlich. Das Gesetz kann Ausnahmen vorsehen.
Cst. et 6 par. 1 CEDH. Elle n'impose pas la récusation seulement lorsqu'une prévention effective du magistrat est établie; il suffit que les circonstances donnent l'apparence de la prévention et fassent redouter une activité partiale du magistrat. Seules les circonstances constatées objectivement doivent être prises en considération. Les impressions purement individuelles d'une des parties au procès ne sont pas décisives (ATF 143 IV 69 consid. 3.2 p. 74). Le fait qu'un juge a précédemment exercé une activité d'avocat ne suffit en général pas pour justifier sa récusation, sauf si les circonstances objectives permettent de penser qu'il pourrait, en raison de son activité passée, être tenté d'avantager une partie (cf. ATF 138 I 1 consid. 2.3 p. 4 concernant un magistrat
précédemment avocat de l'Asloca).

3.2. La Cour de justice a, aux termes de son arrêt, considéré que les éléments invoqués n'imposaient pas la récusation de la magistrate intimée, appelée à statuer sur la culpabilité du recourant accusé d'avoir falsifié des baux au détriment de locataires. L'instance précédente a relevé que le recourant ne soutenait pas que la magistrate avait agi contre lui ou l'une de ses sociétés immobilières, comme avocate de l'Asloca-Genève, notamment lors des procédures d'évacuation du squat de l'immeuble D.________ en 2008. Il n'avait pas non plus allégué qu'elle avait des liens avec des parties à la procédure pénale, ni avec l'Asloca-Vaud, qui représentait une ou plusieurs parties plaignantes. Elle a ensuite relevé que le seul fait que la magistrate intimée a été employée par l'Asloca il y a plus de 15 ans - soit jusqu'en 2003 - ne justifiait pas sa récusation. Par ailleurs, le fait qu'elle a manifesté, par ses activités, articles et fonctions accessoires (au sein du RPSL, de la Fondation Cité Nouvelle II et de la Chambre d'appel des baux et loyers), son soutien à la défense des locataires - voire des squatters - jusqu'en 2007, date de son accession au Secrétariat général du Département des finances de la Ville de Genève, n'est pas non plus
pertinent, vu le temps écoulé depuis lors. Le temps écoulé depuis la fin des liens dénoncés par le recourant ne permettait pas de retenir, sous l'angle de l'apparence, un doute légitime de prévention de la part de la magistrate, qui a mis un terme à sa fonction au sein du RPSL en 1997, n'est plus employée par l'Asloca depuis 2003, n'en est pas membre, a quitté le Barreau depuis 2007 et occupe la fonction de juge titulaire depuis plus de neuf ans.

3.3. Le recourant conteste cette appréciation. Il soutient que l'intimée ne serait pas impartiale, en raison de son engagement politique et juridique intense en faveur des locataires. Il affirme que l'écoulement du temps ne permettrait pas de recréer une apparence d'impartialité, compte tenu de la longueur et de l'intensité de l'engagement de l'intimée. Il reprend les éléments invoqués dans sa demande de récusation, à savoir que l'intimée a été avocate salariée de l'Asloca à Genève pendant treize ans et secrétaire du RPSL, qu'elle a publié des articles dans le journal romand de l'Asloca, que l'Asloca-Rive défendait les associations de squatters en 2008, qu'elle a soutenu la même année un candidat au poste de procureur général qui défendait la position des squatters, qu'elle a siégé comme juge assesseur à la Chambre des baux et loyer, en qualité de représentant des locataires et que l'Asloca aurait un intérêt politique et médiatique direct à l'issue de la procédure pénale en cours.

Les arguments invoqués par le recourant ne permettent cependant pas de remettre en cause l'appréciation convaincante de l'instance précédente. En effet, conformément à la jurisprudence rappelée ci-dessus, le fait qu'un juge a précédemment exercé une activité d'avocat au sein de l'Asloca ne suffit en général pas pour justifier sa récusation (cf. ATF 138 I 1 consid. 2.3 p. 4; arrêt 4P.147/1997 du 24 novembre 1997 consid. 3b/bb et cc). Contrairement à ce que soutient le recourant, cette jurisprudence s'applique également dans le cadre d'une procédure relevant de la juridiction pénale. En l'occurrence, les activités précédentes déployées par la magistrate intimée en faveur des locataires remontent à plus d'une dizaine d'années, voire même à plus de quinze ans pour son activité d'avocate salariée de l'Asloca, association avec laquelle elle n'a gardé aucun lien selon les faits établis par l'instance précédente. On ne saurait dès lors, en l'absence d'éléments objectifs concrets plus récents, mettre en doute l'impartialité de la magistrate dans la présente cause. Le recourant n'avance en effet aucun motif objectif permettant de penser que la magistrate intimée, élue à la fonction de juge titulaire depuis plus de neuf ans, ne serait pas en
mesure de garder la distance suffisante avec ses engagements passés en faveur des locataires. Le fait qu'elle a déclaré, dans ses observations devant l'instance précédente, avoir exercé il y a quinze ans ses activités de défense des droits des locataires " avec conviction et engagement " ne permet pas une autre appréciation.
Partant, l'instance précédente n'a pas violé le droit fédéral en rejetant la requête de récusation formée par le recourant, faute de motifs de récusation.

4.
Il s'ensuit que le recours est rejeté, dans la mesure de sa recevabilité. Le recourant, qui succombe, supporte les frais de la procédure fédérale (art. 66 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 66 Erhebung und Verteilung der Gerichtskosten - 1 Die Gerichtskosten werden in der Regel der unterliegenden Partei auferlegt. Wenn die Umstände es rechtfertigen, kann das Bundesgericht die Kosten anders verteilen oder darauf verzichten, Kosten zu erheben.
1    Die Gerichtskosten werden in der Regel der unterliegenden Partei auferlegt. Wenn die Umstände es rechtfertigen, kann das Bundesgericht die Kosten anders verteilen oder darauf verzichten, Kosten zu erheben.
2    Wird ein Fall durch Abstandserklärung oder Vergleich erledigt, so kann auf die Erhebung von Gerichtskosten ganz oder teilweise verzichtet werden.
3    Unnötige Kosten hat zu bezahlen, wer sie verursacht.
4    Dem Bund, den Kantonen und den Gemeinden sowie mit öffentlich-rechtlichen Aufgaben betrauten Organisationen dürfen in der Regel keine Gerichtskosten auferlegt werden, wenn sie in ihrem amtlichen Wirkungskreis, ohne dass es sich um ihr Vermögensinteresse handelt, das Bundesgericht in Anspruch nehmen oder wenn gegen ihre Entscheide in solchen Angelegenheiten Beschwerde geführt worden ist.
5    Mehrere Personen haben die ihnen gemeinsam auferlegten Gerichtskosten, wenn nichts anderes bestimmt ist, zu gleichen Teilen und unter solidarischer Haftung zu tragen.
LTF). Il n'est pas alloué de dépens (art. 68 al. 3
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 68 Parteientschädigung - 1 Das Bundesgericht bestimmt im Urteil, ob und in welchem Mass die Kosten der obsiegenden Partei von der unterliegenden zu ersetzen sind.
1    Das Bundesgericht bestimmt im Urteil, ob und in welchem Mass die Kosten der obsiegenden Partei von der unterliegenden zu ersetzen sind.
2    Die unterliegende Partei wird in der Regel verpflichtet, der obsiegenden Partei nach Massgabe des Tarifs des Bundesgerichts alle durch den Rechtsstreit verursachten notwendigen Kosten zu ersetzen.
3    Bund, Kantonen und Gemeinden sowie mit öffentlich-rechtlichen Aufgaben betrauten Organisationen wird in der Regel keine Parteientschädigung zugesprochen, wenn sie in ihrem amtlichen Wirkungskreis obsiegen.
4    Artikel 66 Absätze 3 und 5 ist sinngemäss anwendbar.
5    Der Entscheid der Vorinstanz über die Parteientschädigung wird vom Bundesgericht je nach Ausgang des Verfahrens bestätigt, aufgehoben oder geändert. Dabei kann das Gericht die Entschädigung nach Massgabe des anwendbaren eidgenössischen oder kantonalen Tarifs selbst festsetzen oder die Festsetzung der Vorinstanz übertragen.
LTF).

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce :

1.
Le recours est rejeté dans la mesure où il est recevable.

2.
Les frais judiciaires, fixés à 2'000 fr., sont mis à la charge du recourant.

3.
Le présent arrêt est communiqué aux parties et à la Cour de justice de la République et canton de Genève, Chambre pénale de recours.

Lausanne, le 30 décembre 2019

Au nom de la Ire Cour de droit public
du Tribunal fédéral suisse

Le Président : Chaix

La Greffière : Arn
Decision information   •   DEFRITEN
Document : 1B_447/2019
Date : 30. Dezember 2020
Published : 21. Januar 2020
Source : Bundesgericht
Status : Unpubliziert
Subject area : Strafprozess
Subject : procédure pénale; récusation


Legislation register
BGG: 66  68  78  80  81  92  95  97  100  105  106  107
BV: 30
StPO: 56
BGE-register
137-II-353 • 138-I-1 • 139-II-373 • 139-II-404 • 140-III-264 • 142-II-355 • 143-IV-69
Weitere Urteile ab 2000
1B_447/2019 • 4P.147/1997
Keyword index
Sorted by frequency or alphabet
vaud • federal court • consideration of evidence • criminal proceedings • criminal court • appeal concerning criminal matters • public law • candidate • finding of facts by the court • comment • doubt • decision • certificate • encashment • infringement of a right • calculation • party in the proceeding • misstatement • accused • member of a religious community
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