Bundesgericht
Tribunal fédéral
Tribunale federale
Tribunal federal

6B 568/2018

Arrêt du 29 août 2018

Cour de droit pénal

Composition
MM. et Mme les Juges fédéraux Denys, Président,
Jacquemoud-Rossari et Rüedi.
Greffier : M. Graa.

Participants à la procédure
X.________,
représenté par Me Vincent Spira, avocat,
recourant,

contre

1. Ministère public de la République et canton de Genève,
2. A.________ SA,
représentée par Me Pierre-Xavier Luciani, avocat,
3. B.________ SA,
représentée par Me André Malek-Asghar, avocat,
intimés.

Objet
Arbitraire,

recours contre l'arrêt de la Cour de justice de la République et canton de Genève, Chambre pénale d'appel et de révision, du 5 avril 2018 (P/15545/2010 AARP/117/2018).

Faits :

A.
Par jugement du 29 juin 2017, le Tribunal de police de la République et canton de Genève a condamné X.________, pour instigation à faux dans les titres et infraction à la loi fédérale contre la concurrence déloyale (LCD; RS 241), à une peine pécuniaire de 60 jours-amende à 300 fr. le jour, avec sursis durant deux ans.

B.
Par arrêt du 5 avril 2018, la Chambre pénale d'appel et de révision de la Cour de justice genevoise, statuant notamment sur l'appel formé par X.________ contre ce jugement, a réformé celui-ci en ce sens que le prénommé est libéré du chef de prévention d'infraction à la LCD et qu'il est condamné, pour instigation à faux dans les titres, à une peine pécuniaire de 40 jours-amende à 300 fr. le jour, avec sursis durant deux ans.

La cour cantonale a retenu les faits suivants.

C.________ a été l'employé de la société D.________ SA (ci-après : D.________, devenue par la suite B.________ SA). En juin 2010, il a résilié son contrat de travail, avec effet au 31 août 2010. A la même époque, il a été engagé par E.________ SA (ci-après : E.________), dès le 1er août 2010 à un taux de 50%, puis à 100% depuis le 1er septembre 2010.

En juillet 2010, C.________ a contacté la société A.________ SA, en utilisant l'adresse électronique d'un stagiaire de D.________, F.________, tout en se faisant passer pour celui-ci. Il a ainsi demandé une offre relative à un audit de sécurité pour le compte de D.________. Par la suite, l'intéressé a également demandé à A.________ SA la remise d'un "rapport type anonymisé" afin de compléter l'offre envoyée.

Ces démarches avaient été suggérées à C.________ par X.________, dirigeant et actionnaire majoritaire de E.________, ce dernier lui ayant demandé d'obtenir des informations concernant A.________ SA, société concurrente de la sienne.

En vue de la fourniture d'un rapport d'audit anonymisé, A.________ SA a demandé à C.________ - qui se faisait toujours passer pour F.________ - de signer un accord de confidentialité. X.________ a alors suggéré à l'intéressé de signer ce document au nom de F.________, au moyen d'une signature de fantaisie, puis de faire disparaître la version originale. C.________ s'est exécuté le 5 août 2010 et a ainsi reçu, quelques jours plus tard, deux rapports d'audit anonymisés de la part de A.________ SA. Ces documents ont par la suite été remis à X.________.

C.
X.________ forme un recours en matière pénale au Tribunal fédéral contre l'arrêt du 5 avril 2018, en concluant, avec suite de frais et dépens, principalement à sa réforme en ce sens qu'il est acquitté et, subsidiairement, à son annulation et au renvoi de la cause à l'autorité précédente pour nouvelle décision.

Considérant en droit :

1.
Le recourant reproche à la cour cantonale d'avoir apprécié les preuves et établi les faits de manière arbitraire. Il se plaint en outre, à cet égard, d'une violation du principe "in dubio pro reo".

1.1. Le Tribunal fédéral n'est pas une autorité d'appel, auprès de laquelle les faits pourraient être rediscutés librement. Il est lié par les constatations de fait de la décision entreprise (art. 105 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 105 Massgebender Sachverhalt - 1 Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
1    Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
2    Es kann die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz von Amtes wegen berichtigen oder ergänzen, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht.
3    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so ist das Bundesgericht nicht an die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz gebunden.96
LTF), à moins qu'elles n'aient été établies en violation du droit ou de manière manifestement inexacte au sens des art. 97 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 97 Unrichtige Feststellung des Sachverhalts - 1 Die Feststellung des Sachverhalts kann nur gerügt werden, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht und wenn die Behebung des Mangels für den Ausgang des Verfahrens entscheidend sein kann.
1    Die Feststellung des Sachverhalts kann nur gerügt werden, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht und wenn die Behebung des Mangels für den Ausgang des Verfahrens entscheidend sein kann.
2    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so kann jede unrichtige oder unvollständige Feststellung des rechtserheblichen Sachverhalts gerügt werden.87
et 105 al. 2
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 105 Massgebender Sachverhalt - 1 Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
1    Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
2    Es kann die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz von Amtes wegen berichtigen oder ergänzen, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht.
3    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so ist das Bundesgericht nicht an die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz gebunden.96
LTF, à savoir, pour l'essentiel, de façon arbitraire au sens de l'art. 9
SR 101 Bundesverfassung der Schweizerischen Eidgenossenschaft vom 18. April 1999
BV Art. 9 Schutz vor Willkür und Wahrung von Treu und Glauben - Jede Person hat Anspruch darauf, von den staatlichen Organen ohne Willkür und nach Treu und Glauben behandelt zu werden.
Cst. Une décision n'est pas arbitraire du seul fait qu'elle apparaît discutable ou même critiquable; il faut qu'elle soit manifestement insoutenable et cela non seulement dans sa motivation mais aussi dans son résultat (ATF 143 IV 241 consid. 2.3.1 p. 244). En matière d'appréciation des preuves et d'établissement des faits, il n'y a arbitraire que lorsque l'autorité ne prend pas en compte, sans aucune raison sérieuse, un élément de preuve propre à modifier la décision, lorsqu'elle se trompe manifestement sur son sens et sa portée, ou encore lorsque, en se fondant sur les éléments recueillis, elle en tire des conclusions insoutenables (ATF 143 IV 500 consid. 1.1 p. 503; 140 III 264 consid. 2.3 p. 266 et les références citées). Le Tribunal fédéral n'entre ainsi pas en matière sur les critiques de nature appellatoire
(ATF 142 III 364 consid. 2.4 p. 368). La présomption d'innocence, garantie par les art. 10
SR 312.0 Schweizerische Strafprozessordnung vom 5. Oktober 2007 (Strafprozessordnung, StPO) - Strafprozessordnung
StPO Art. 10 Unschuldsvermutung und Beweiswürdigung - 1 Jede Person gilt bis zu ihrer rechtskräftigen Verurteilung als unschuldig.
1    Jede Person gilt bis zu ihrer rechtskräftigen Verurteilung als unschuldig.
2    Das Gericht würdigt die Beweise frei nach seiner aus dem gesamten Verfahren gewonnenen Überzeugung.
3    Bestehen unüberwindliche Zweifel an der Erfüllung der tatsächlichen Voraussetzungen der angeklagten Tat, so geht das Gericht von der für die beschuldigte Person günstigeren Sachlage aus.
CPP, 32 al. 1 Cst., 14 par. 2 Pacte ONU II et 6 par. 2 CEDH, ainsi que son corollaire, le principe "in dubio pro reo", concernent tant le fardeau de la preuve que l'appréciation des preuves (ATF 127 I 38 consid. 2a p. 40 s.). Lorsque l'appréciation des preuves et la constatation des faits sont critiquées en référence au principe "in dubio pro reo", celui-ci n'a pas de portée plus large que l'interdiction de l'arbitraire (ATF 138 V 74 consid. 7 p. 82; arrêt 6B 804/2017 du 23 mai 2018 consid. 2.2.3 destiné à la publication).

Déterminer ce qu'une personne a su, voulu, envisagé ou accepté relève de l'établissement des faits (cf. ATF 141 IV 369 consid. 6.3 p. 375; 135 IV 152 consid. 2.3.2 p. 156).

1.2. La cour cantonale a exposé que C.________ avait admis qu'il se voyait mal signer l'accord de confidentialité de A.________ SA à la place de F.________ et s'en était ouvert au recourant. Ce dernier lui avait suggéré d'apposer une signature fantaisiste sur le document. Selon l'autorité précédente, C.________ avait, depuis son audition de février 2014 par le ministère public puis durant le reste de la procédure, maintenu sa version des faits sans déviance notable quant au déroulement des événements. Le prénommé s'apprêtait, à l'époque des faits, à débuter une activité professionnelle chez E.________. Il se trouvait alors en contact depuis plusieurs mois avec le recourant, lequel avait pour sa part un intérêt certain à connaître certains aspects de l'activité d'une société concurrente. A la mise en cause du recourant par C.________ s'ajoutait un échange de courriers électroniques du 20 juillet 2010, qui avait la teneur suivante :

"[C.________, par l'adresse C.________@D.________.ch] : Hello, j'ai eu A.________ SA au téléphone pendant 15 minutes. Il me prépare une offre générale et complète sur les test externe et interne que j'ai demandé, ce qui soi disant les différencies de la concurrence... j'attends l'offre pour la fin de la semaine A+

[Le recourant, par l'adresse X.________@E.________.ch] : ok "

Selon la cour cantonale, cet échange contredisait les dénégations du recourant, qui avait prétendu ne pas avoir été informé de la moindre démarche concernant A.________ SA. Le recourant avait par ailleurs servi diverses explications à ce propos. Devant les prud'hommes, il avait ainsi exposé ne pas avoir compris le sens du courrier électronique du 20 juillet 2010 envoyé par C.________. Devant la police, il avait en revanche indiqué qu'il s'agissait d'un montage. Enfin, au ministère public, le recourant avait expliqué ne pas se souvenir de l'échange du 20 juillet 2010. Selon la cour cantonale, la théorie du "montage" était invalidée par la chronologie de la procédure. En effet, l'échange en question avait été produit dans la procédure par D.________, en 2010. Les messages concernés avaient été découverts dans la machine utilisée par C.________ au sein de cette entreprise. Il n'était pas vraisemblable que le prénommé - qui avait commencé par nier tous les faits devant la police puis le ministère public - eût anticipé la suite de la procédure en fabriquant de toutes pièces un échange de courriers électroniques pour appuyer une version des événements présentée pour la première fois en 2014, soit après la dégradation de ses relations
avec le recourant. Il n'était pas davantage plausible que D.________ eût d'emblée créé un faux échange de messages afin de corroborer de futures déclarations de C.________ concernant ses contacts avec A.________ SA. En définitive, la cour cantonale a estimé que les déclarations du prénommé étaient crédibles et a retenu que le recourant l'avait incité à se présenter sous le nom de F.________ ainsi qu'à signer un accord de confidentialité, en vue d'obtenir des informations relatives à une société concurrente de E.________.

1.3. Le recourant développe une argumentation purement appellatoire et, partant, irrecevable, par laquelle il rediscute librement l'appréciation des preuves à laquelle s'est livrée la cour cantonale, sans démontrer en quoi celle-ci serait arbitraire.

Celui-ci reproche tout d'abord à l'autorité précédente d'avoir retenu qu'il avait incité C.________ à se présenter sous le nom de F.________, dont il affirme ne pas avoir connu le nom. Durant son audition du 13 février 2014, C.________ a déclaré ce qui suit au ministère public (cf. procès-verbal du 13 février 2014, p. 2) :

"[Le recourant] m'a notamment demandé de faire un appel d'offre en me faisant passer pour l'assistant M. F.________, il ne le connaissait pas mais il m'a suggéré de passer par quelqu'un dont je pouvait emprunter l'identité informatique d'une manière assez simple et il m'a donné les conseils permettant d'utiliser son nom à titre de couverture.

[...] Lorsque [A.________ SA] a fait parvenir un accord de confidentialité qui devait être signé par celui qu'il pensait être leur interlocuteur soit M. F.________, j'ai soumis ce problème [au recourant] en lui disant que je me voyais mal signer à la place de M. F.________. [Le recourant] a écarté cette difficulté en me conseillant de signer avec une simple signature de fantaisie. "

Au vu de ce qui précède, on ne voit pas en quoi il aurait été insoutenable - pour la cour cantonale - de retenir, sur la base des déclarations de C.________, que le recourant l'avait poussé à se présenter sous le nom de F.________. Au demeurant, dès lors que le recourant a incité l'intéressé à se présenter auprès de A.________ SA en utilisant l'identité de l'un de ses collègues dont il pouvait emprunter l'identité informatique, on voit mal en quoi une éventuelle absence de précision s'agissant du nom de celui-ci pourrait influer d'une quelconque manière sur le sort de la cause (cf. art. 97 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 97 Unrichtige Feststellung des Sachverhalts - 1 Die Feststellung des Sachverhalts kann nur gerügt werden, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht und wenn die Behebung des Mangels für den Ausgang des Verfahrens entscheidend sein kann.
1    Die Feststellung des Sachverhalts kann nur gerügt werden, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht und wenn die Behebung des Mangels für den Ausgang des Verfahrens entscheidend sein kann.
2    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so kann jede unrichtige oder unvollständige Feststellung des rechtserheblichen Sachverhalts gerügt werden.87
LTF), le recourant ne l'expliquant pour sa part aucunement.

Le recourant affirme en outre qu'aucun élément au dossier ne permettrait de retenir qu'il a eu connaissance de la nécessité de signer un accord de confidentialité avec A.________ SA. Or, il ressort des déclarations de C.________ précitées que tel a bien été le cas, puisque le recourant a dû vaincre les réticences du prénommé à cet égard. On ne voit pas en quoi la cour cantonale aurait, sur ce point, versé dans l'arbitraire, étant rappelé que le principe de libre appréciation des preuves (cf. art. 10 al. 2
SR 312.0 Schweizerische Strafprozessordnung vom 5. Oktober 2007 (Strafprozessordnung, StPO) - Strafprozessordnung
StPO Art. 10 Unschuldsvermutung und Beweiswürdigung - 1 Jede Person gilt bis zu ihrer rechtskräftigen Verurteilung als unschuldig.
1    Jede Person gilt bis zu ihrer rechtskräftigen Verurteilung als unschuldig.
2    Das Gericht würdigt die Beweise frei nach seiner aus dem gesamten Verfahren gewonnenen Überzeugung.
3    Bestehen unüberwindliche Zweifel an der Erfüllung der tatsächlichen Voraussetzungen der angeklagten Tat, so geht das Gericht von der für die beschuldigte Person günstigeren Sachlage aus.
CPP) permet notamment au juge de fonder son intime conviction sur les déclarations d'un témoin, même si celui-ci a fait l'objet d'une condamnation dans le cadre du même complexe de faits, dès lors que le juge a motivé son appréciation (cf. arrêts 6B 110/2017 du 12 octobre 2017 consid. 1.2.2; 6B 10/2010 du 10 mai 2010 consid. 1.2).

Le recourant soutient encore que C.________ aurait pu agir "de son propre chef" afin "d'impressionner" son futur employeur. Outre qu'il s'agit en l'occurrence d'une pure conjecture, on ne voit pas pourquoi, dans cette hypothèse, le prénommé en aurait référé au recourant, notamment par le courrier électronique du 20 juillet 2010, auquel ce dernier a répondu.

Enfin, le recourant reproche à l'autorité précédente d'avoir retenu que son intérêt à connaître "certains aspects de la concurrence" était "plausible". L'intéressé en déduit que la cour cantonale n'aurait pas eu de certitudes à cet égard. Il ressort toutefois de l'arrêt attaqué que A.________ SA était la concurrente de E.________ et que le recourant avait demandé à C.________ de se procurer des informations concernant cette première société avant que celui-ci ne rejoigne la seconde. On ne perçoit pas quel aurait pu être l'intérêt du recourant, lequel a incité le prénommé à usurper l'identité de l'un de ses collègues pour obtenir des offres et rapports d'audit de A.________ SA, sinon celui de chercher à tirer avantage des informations obtenues dans un cadre concurrentiel. L'intéressé ne l'explique d'ailleurs aucunement. Contrairement à ce qu'il suggère - en se référant à un arrêt 6B 364/2011 du 24 octobre 2011 dont il ne précise pas ce qu'il conviendrait de déduire -, il n'était pas arbitraire, compte tenu de ce qui précède, de retenir qu'il avait agi de la sorte - soit qu'il avait incité un tiers à créer un faux matériel - afin de découvrir les méthodes et travaux d'une société concurrente à la sienne.

Le grief doit être rejeté dans la mesure où il est recevable.

2.
Le recourant reproche par ailleurs à la cour cantonale d'avoir fait une application arbitraire de l'art. 251
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937
StGB Art. 251 - 1. Wer in der Absicht, jemanden am Vermögen oder an andern Rechten zu schädigen oder sich oder einem andern einen unrechtmässigen Vorteil zu verschaffen,
1    Wer in der Absicht, jemanden am Vermögen oder an andern Rechten zu schädigen oder sich oder einem andern einen unrechtmässigen Vorteil zu verschaffen,
2    ...332
CP.

C'est cependant en vain que l'on cherche, dans son mémoire de recours, une argumentation recevable - répondant aux exigences de motivation découlant de l'art. 42 al. 2
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 42 Rechtsschriften - 1 Rechtsschriften sind in einer Amtssprache abzufassen und haben die Begehren, deren Begründung mit Angabe der Beweismittel und die Unterschrift zu enthalten.
1    Rechtsschriften sind in einer Amtssprache abzufassen und haben die Begehren, deren Begründung mit Angabe der Beweismittel und die Unterschrift zu enthalten.
1bis    Wurde in einer Zivilsache das Verfahren vor der Vorinstanz in englischer Sprache geführt, so können Rechtsschriften in dieser Sprache abgefasst werden.14
2    In der Begründung ist in gedrängter Form darzulegen, inwiefern der angefochtene Akt Recht verletzt. Ist eine Beschwerde nur unter der Voraussetzung zulässig, dass sich eine Rechtsfrage von grundsätzlicher Bedeutung stellt oder aus anderen Gründen ein besonders bedeutender Fall vorliegt, so ist auszuführen, warum die jeweilige Voraussetzung erfüllt ist. 15 16
3    Die Urkunden, auf die sich die Partei als Beweismittel beruft, sind beizulegen, soweit die Partei sie in Händen hat; richtet sich die Rechtsschrift gegen einen Entscheid, so ist auch dieser beizulegen.
4    Bei elektronischer Einreichung muss die Rechtsschrift von der Partei oder ihrem Vertreter beziehungsweise ihrer Vertreterin mit einer qualifizierten elektronischen Signatur gemäss Bundesgesetz vom 18. März 201617 über die elektronische Signatur versehen werden. Das Bundesgericht bestimmt in einem Reglement:
a  das Format der Rechtsschrift und ihrer Beilagen;
b  die Art und Weise der Übermittlung;
c  die Voraussetzungen, unter denen bei technischen Problemen die Nachreichung von Dokumenten auf Papier verlangt werden kann.18
5    Fehlen die Unterschrift der Partei oder ihrer Vertretung, deren Vollmacht oder die vorgeschriebenen Beilagen oder ist die Vertretung nicht zugelassen, so wird eine angemessene Frist zur Behebung des Mangels angesetzt mit der Androhung, dass die Rechtsschrift sonst unbeachtet bleibt.
6    Unleserliche, ungebührliche, unverständliche, übermässig weitschweifige oder nicht in einer Amtssprache verfasste Rechtsschriften können in gleicher Weise zur Änderung zurückgewiesen werden.
7    Rechtsschriften, die auf querulatorischer oder rechtsmissbräuchlicher Prozessführung beruhen, sind unzulässig.
LTF - fondée sur l'état de fait de la cour cantonale, par lequel le Tribunal fédéral est lié (cf. art. 105 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 105 Massgebender Sachverhalt - 1 Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
1    Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
2    Es kann die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz von Amtes wegen berichtigen oder ergänzen, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht.
3    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so ist das Bundesgericht nicht an die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz gebunden.96
LTF) et dont il n'a pas démontré l'arbitraire (cf. consid. 1 supra), concernant une éventuelle violation de l'art. 251
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937
StGB Art. 251 - 1. Wer in der Absicht, jemanden am Vermögen oder an andern Rechten zu schädigen oder sich oder einem andern einen unrechtmässigen Vorteil zu verschaffen,
1    Wer in der Absicht, jemanden am Vermögen oder an andern Rechten zu schädigen oder sich oder einem andern einen unrechtmässigen Vorteil zu verschaffen,
2    ...332
CP. L'argumentation du recourant se résume en effet à contester avoir souhaité - par ses incitations à l'égard de C.________ - obtenir des informations relatives à A.________ SA dans une optique concurrentielle. Or, l'autorité précédente a précisément constaté que l'intéressé avait poussé le prénommé à signer l'accord de confidentialité 5 août 2010 en vue de procurer à celui-ci des rapports d'audit anonymisés émanant de A.________ SA pour en connaître certains aspects.

3.
Le recours doit être rejeté dans la mesure où il est recevable. Le recourant, qui succombe, supportera les frais judiciaires (art. 66 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 66 Erhebung und Verteilung der Gerichtskosten - 1 Die Gerichtskosten werden in der Regel der unterliegenden Partei auferlegt. Wenn die Umstände es rechtfertigen, kann das Bundesgericht die Kosten anders verteilen oder darauf verzichten, Kosten zu erheben.
1    Die Gerichtskosten werden in der Regel der unterliegenden Partei auferlegt. Wenn die Umstände es rechtfertigen, kann das Bundesgericht die Kosten anders verteilen oder darauf verzichten, Kosten zu erheben.
2    Wird ein Fall durch Abstandserklärung oder Vergleich erledigt, so kann auf die Erhebung von Gerichtskosten ganz oder teilweise verzichtet werden.
3    Unnötige Kosten hat zu bezahlen, wer sie verursacht.
4    Dem Bund, den Kantonen und den Gemeinden sowie mit öffentlich-rechtlichen Aufgaben betrauten Organisationen dürfen in der Regel keine Gerichtskosten auferlegt werden, wenn sie in ihrem amtlichen Wirkungskreis, ohne dass es sich um ihr Vermögensinteresse handelt, das Bundesgericht in Anspruch nehmen oder wenn gegen ihre Entscheide in solchen Angelegenheiten Beschwerde geführt worden ist.
5    Mehrere Personen haben die ihnen gemeinsam auferlegten Gerichtskosten, wenn nichts anderes bestimmt ist, zu gleichen Teilen und unter solidarischer Haftung zu tragen.
LTF). Les intimées, qui n'ont pas été invitées à se déterminer, ne sauraient prétendre à des dépens.

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce :

1.
Le recours est rejeté dans la mesure où il est recevable.

2.
Les frais judiciaires, arrêtés à 3'000 fr., sont mis à la charge du recourant.

3.
Le présent arrêt est communiqué aux parties et à la Cour de justice de la République et canton de Genève, Chambre pénale d'appel et de révision.

Lausanne, le 29 août 2018

Au nom de la Cour de droit pénal
du Tribunal fédéral suisse

Le Président : Denys

Le Greffier : Graa
Information de décision   •   DEFRITEN
Document : 6B_568/2018
Date : 29. August 2018
Publié : 16. September 2018
Source : Bundesgericht
Statut : Unpubliziert
Domaine : Strafprozess
Objet : Arbitraire


Répertoire des lois
CP: 251
SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937
CP Art. 251 - 1. Quiconque, dans le dessein de porter atteinte aux intérêts pécuniaires ou aux droits d'autrui, ou de se procurer ou de procurer à un tiers un avantage illicite,
1    Quiconque, dans le dessein de porter atteinte aux intérêts pécuniaires ou aux droits d'autrui, ou de se procurer ou de procurer à un tiers un avantage illicite,
2    Abrogé
CPP: 10
SR 312.0 Code de procédure pénale suisse du 5 octobre 2007 (Code de procédure pénale, CPP) - Code de procédure pénale
CPP Art. 10 Présomption d'innocence et appréciation des preuves - 1 Toute personne est présumée innocente tant qu'elle n'est pas condamnée par un jugement entré en force.
1    Toute personne est présumée innocente tant qu'elle n'est pas condamnée par un jugement entré en force.
2    Le tribunal apprécie librement les preuves recueillies selon l'intime conviction qu'il retire de l'ensemble de la procédure.
3    Lorsque subsistent des doutes insurmontables quant aux éléments factuels justifiant une condamnation, le tribunal se fonde sur l'état de fait le plus favorable au prévenu.
Cst: 9
SR 101 Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999
Cst. Art. 9 Protection contre l'arbitraire et protection de la bonne foi - Toute personne a le droit d'être traitée par les organes de l'État sans arbitraire et conformément aux règles de la bonne foi.
LTF: 42 
SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire
LTF Art. 42 Mémoires - 1 Les mémoires doivent être rédigés dans une langue officielle, indiquer les conclusions, les motifs et les moyens de preuve, et être signés.
1    Les mémoires doivent être rédigés dans une langue officielle, indiquer les conclusions, les motifs et les moyens de preuve, et être signés.
1bis    Lorsqu'une procédure en matière civile a été menée en anglais devant l'autorité précédente, les mémoires peuvent être rédigés en anglais.15
2    Les motifs doivent exposer succinctement en quoi l'acte attaqué viole le droit. Si le recours n'est recevable que lorsqu'il soulève une question juridique de principe ou qu'il porte sur un cas particulièrement important pour d'autres motifs, il faut exposer en quoi l'affaire remplit la condition exigée.16 17
3    Les pièces invoquées comme moyens de preuve doivent être jointes au mémoire, pour autant qu'elles soient en mains de la partie; il en va de même de la décision attaquée si le mémoire est dirigé contre une décision.
4    En cas de transmission électronique, le mémoire doit être muni de la signature électronique qualifiée de la partie ou de son mandataire au sens de la loi du 18 mars 2016 sur la signature électronique18. Le Tribunal fédéral détermine dans un règlement:
a  le format du mémoire et des pièces jointes;
b  les modalités de la transmission;
c  les conditions auxquelles il peut exiger, en cas de problème technique, que des documents lui soient adressés ultérieurement sur papier.19
5    Si la signature de la partie ou de son mandataire, la procuration ou les annexes prescrites font défaut, ou si le mandataire n'est pas autorisé, le Tribunal fédéral impartit un délai approprié à la partie pour remédier à l'irrégularité et l'avertit qu'à défaut le mémoire ne sera pas pris en considération.
6    Si le mémoire est illisible, inconvenant, incompréhensible ou prolixe ou qu'il n'est pas rédigé dans une langue officielle, le Tribunal fédéral peut le renvoyer à son auteur; il impartit à celui-ci un délai approprié pour remédier à l'irrégularité et l'avertit qu'à défaut le mémoire ne sera pas pris en considération.
7    Le mémoire de recours introduit de manière procédurière ou à tout autre égard abusif est irrecevable.
66 
SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire
LTF Art. 66 Recouvrement des frais judiciaires - 1 En règle générale, les frais judiciaires sont mis à la charge de la partie qui succombe. Si les circonstances le justifient, le Tribunal fédéral peut les répartir autrement ou renoncer à les mettre à la charge des parties.
1    En règle générale, les frais judiciaires sont mis à la charge de la partie qui succombe. Si les circonstances le justifient, le Tribunal fédéral peut les répartir autrement ou renoncer à les mettre à la charge des parties.
2    Si une affaire est liquidée par un désistement ou une transaction, les frais judiciaires peuvent être réduits ou remis.
3    Les frais causés inutilement sont supportés par celui qui les a engendrés.
4    En règle générale, la Confédération, les cantons, les communes et les organisations chargées de tâches de droit public ne peuvent se voir imposer de frais judiciaires s'ils s'adressent au Tribunal fédéral dans l'exercice de leurs attributions officielles sans que leur intérêt patrimonial soit en cause ou si leurs décisions font l'objet d'un recours.
5    Sauf disposition contraire, les frais judiciaires mis conjointement à la charge de plusieurs personnes sont supportés par elles à parts égales et solidairement.
97 
SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire
LTF Art. 97 Établissement inexact des faits - 1 Le recours ne peut critiquer les constatations de fait que si les faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95, et si la correction du vice est susceptible d'influer sur le sort de la cause.
1    Le recours ne peut critiquer les constatations de fait que si les faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95, et si la correction du vice est susceptible d'influer sur le sort de la cause.
2    Si la décision qui fait l'objet d'un recours concerne l'octroi ou le refus de prestations en espèces de l'assurance-accidents ou de l'assurance militaire, le recours peut porter sur toute constatation incomplète ou erronée des faits.90
105
SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire
LTF Art. 105 Faits déterminants - 1 Le Tribunal fédéral statue sur la base des faits établis par l'autorité précédente.
1    Le Tribunal fédéral statue sur la base des faits établis par l'autorité précédente.
2    Il peut rectifier ou compléter d'office les constatations de l'autorité précédente si les faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95.
3    Lorsque la décision qui fait l'objet d'un recours concerne l'octroi ou le refus de prestations en espèces de l'assurance-accidents ou de l'assurance militaire, le Tribunal fédéral n'est pas lié par les faits établis par l'autorité précédente.100
Répertoire ATF
127-I-38 • 135-IV-152 • 138-V-74 • 140-III-264 • 141-IV-369 • 142-III-364 • 143-IV-241 • 143-IV-500
Weitere Urteile ab 2000
6B_10/2010 • 6B_110/2017 • 6B_364/2011 • 6B_568/2018 • 6B_804/2017
Répertoire de mots-clés
Trié par fréquence ou alphabet
tribunal fédéral • appréciation des preuves • vue • in dubio pro reo • peine pécuniaire • loi fédérale contre la concurrence déloyale • frais judiciaires • calcul • futur • droit pénal • constatation des faits • greffier • décision • interdiction de l'arbitraire • libre appréciation des preuves • violation du droit • original • faux matériel dans les titres • mesure de protection • membre d'une communauté religieuse
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