Bundesgericht
Tribunal fédéral
Tribunale federale
Tribunal federal

6B 1154/2017

Arrêt du 27 avril 2018

Cour de droit pénal

Composition
MM. et Mme les Juges fédéraux Denys, Président, Jacquemoud-Rossari et Boinay, Juge suppléant.
Greffier : M. Tinguely.

Participants à la procédure
X.________,
représenté par Me Marco Crisante, avocat,
recourant,

contre

1. Ministère public de la République
et canton de Genève,
2. A.________,
intimés,

Objet
Tentative de contrainte sexuelle; désagréments causés par la confrontation à un acte d'ordre sexuel; injure; arbitraire, violation du principe " in dubio pro reo ",

recours contre l'arrêt de la Cour de justice
de la République et canton de Genève,
Chambre pénale d'appel et de révision,
du 25 août 2017 (AARP/274/2017 - P/17021/2014).

Faits :

A.
Par jugement du 12 décembre 2016, le Tribunal de police de la République et canton de Genève a condamné X.________ pour tentative de contrainte sexuelle, désagréments causés par la confrontation à un acte d'ordre sexuel et injure à une peine pécuniaire de 180 jours-amende, à 70 fr. le jour, avec sursis pendant 3 ans, ainsi qu'à une amende de 500 francs. Outre les frais de procédure, X.________ a également été astreint à verser à A.________ une somme de 1000 fr. à titre d'indemnité pour tort moral.

B.
Par arrêt du 25 août 2017, la Chambre pénale d'appel et de révision de la Cour de justice de la République et canton de Genève a rejeté l'appel de X.________ formé contre le jugement du 12 décembre 2016.
En substance, la cour cantonale a retenu qu'en juillet 2013, X.________, responsable du magasin B.________, à U.________, avait usé d'une certaine force physique et de son statut hiérarchique supérieur pour tenter d'imposer à A.________, alors employée en formation, qu'elle lui caresse le sexe. La cour cantonale a également tenu pour établi que, depuis lors et jusqu'à l'été 2014, X.________ avait régulièrement asséné des claques sur les fesses de A.________ et l'avait à plusieurs reprises traitée de " petite conne ", de " pute " et de " pétasse ".

C.
X.________ forme un recours en matière pénale au Tribunal fédéral contre l'arrêt du 25 août 2017. Il conclut, avec suite de frais et dépens, principalement à son acquittement, au rejet des conclusions civiles de A.________, à la libération du paiement de tous les frais de procédure mis à sa charge et au versement d'une indemnité au titre de l'art. 429
SR 312.0 Schweizerische Strafprozessordnung vom 5. Oktober 2007 (Strafprozessordnung, StPO) - Strafprozessordnung
StPO Art. 429 Ansprüche - 1 Wird die beschuldigte Person ganz oder teilweise freigesprochen oder wird das Verfahren gegen sie eingestellt, so hat sie Anspruch auf:
1    Wird die beschuldigte Person ganz oder teilweise freigesprochen oder wird das Verfahren gegen sie eingestellt, so hat sie Anspruch auf:
a  eine nach dem Anwaltstarif festgelegte Entschädigung ihrer Aufwendungen für die angemessene Ausübung ihrer Verfahrensrechte, wobei beim Anwaltstarif nicht unterschieden wird zwischen der zugesprochenen Entschädigung und den Honoraren für die private Verteidigung;
b  Entschädigung der wirtschaftlichen Einbussen, die ihr aus ihrer notwendigen Beteiligung am Strafverfahren entstanden sind;
c  Genugtuung für besonders schwere Verletzungen ihrer persönlichen Verhältnisse, insbesondere bei Freiheitsentzug.
2    Die Strafbehörde prüft den Anspruch von Amtes wegen. Sie kann die beschuldigte Person auffordern, ihre Ansprüche zu beziffern und zu belegen.
3    Hat die beschuldigte Person eine Wahlverteidigung mit ihrer Verteidigung betraut, so steht der Anspruch auf Entschädigung nach Absatz 1 Buchstabe a ausschliesslich der Verteidigung zu unter Vorbehalt der Abrechnung mit ihrer Klientschaft. Gegen den Entschädigungsentscheid kann die Verteidigung das Rechtsmittel ergreifen, das gegen den Endentscheid zulässig ist.275
CPP. Subsidiairement, il conclut au renvoi de l'affaire à l'autorité précédente pour nouvelle décision au sens des considérants.

Considérant en droit :

1.
Le recourant invoque une appréciation arbitraire des preuves ainsi qu'une violation du principe " in dubio pro reo " en relation avec sa condamnation pour tentative de contrainte sexuelle.

1.1. Le Tribunal fédéral n'est pas une autorité d'appel, auprès de laquelle les faits pourraient être rediscutés librement. Il est lié par les constatations de fait de la décision entreprise (art. 105 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 105 Massgebender Sachverhalt - 1 Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
1    Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
2    Es kann die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz von Amtes wegen berichtigen oder ergänzen, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht.
3    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so ist das Bundesgericht nicht an die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz gebunden.95
LTF), à moins qu'elles n'aient été établies en violation du droit ou de manière manifestement inexacte au sens des art. 97 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 97 Unrichtige Feststellung des Sachverhalts - 1 Die Feststellung des Sachverhalts kann nur gerügt werden, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht und wenn die Behebung des Mangels für den Ausgang des Verfahrens entscheidend sein kann.
1    Die Feststellung des Sachverhalts kann nur gerügt werden, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht und wenn die Behebung des Mangels für den Ausgang des Verfahrens entscheidend sein kann.
2    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so kann jede unrichtige oder unvollständige Feststellung des rechtserheblichen Sachverhalts gerügt werden.86
et 105 al. 2
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 105 Massgebender Sachverhalt - 1 Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
1    Das Bundesgericht legt seinem Urteil den Sachverhalt zugrunde, den die Vorinstanz festgestellt hat.
2    Es kann die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz von Amtes wegen berichtigen oder ergänzen, wenn sie offensichtlich unrichtig ist oder auf einer Rechtsverletzung im Sinne von Artikel 95 beruht.
3    Richtet sich die Beschwerde gegen einen Entscheid über die Zusprechung oder Verweigerung von Geldleistungen der Militär- oder Unfallversicherung, so ist das Bundesgericht nicht an die Sachverhaltsfeststellung der Vorinstanz gebunden.95
LTF, soit pour l'essentiel de façon arbitraire au sens de l'art. 9
SR 101 Bundesverfassung der Schweizerischen Eidgenossenschaft vom 18. April 1999
BV Art. 9 Schutz vor Willkür und Wahrung von Treu und Glauben - Jede Person hat Anspruch darauf, von den staatlichen Organen ohne Willkür und nach Treu und Glauben behandelt zu werden.
Cst. Il n'entre ainsi pas en matière sur les critiques de nature appellatoire (ATF 142 III 364 consid. 2.4 p. 368 et les références citées).
Lorsque l'autorité cantonale a forgé sa conviction quant aux faits sur la base d'un ensemble d'éléments ou d'indices convergents, il ne suffit pas que l'un ou l'autre de ceux-ci ou même chacun d'eux pris isolément soit à lui seul insuffisant. L'appréciation des preuves doit en effet être examinée dans son ensemble. Il n'y a ainsi pas d'arbitraire si l'état de fait retenu pouvait être déduit de manière soutenable du rapprochement de divers éléments ou indices. De même, il n'y a pas d'arbitraire du seul fait qu'un ou plusieurs arguments corroboratifs sont fragiles, si la solution retenue peut être justifiée de façon soutenable par un ou plusieurs arguments de nature à emporter la conviction (arrêts 6B 608/2017 du 12 avril 2018 consid. 3.1; 6B 1183/2016 du 24 août 2017 consid. 1.1).
La présomption d'innocence, garantie par les art. 6 par. 2 CEDH, 32 al. 1 Cst. et 10 CPP, ainsi que son corollaire le principe " in dubio pro reo " concernent tant le fardeau de la preuve que l'appréciation des preuves. Lorsque l'appréciation des preuves et la constatation des faits sont critiquées en référence au principe " in dubio pro reo ", celui-ci n'a pas de portée plus large que l'interdiction de l'arbitraire (ATF 138 V 74 consid. 7 p. 82).

1.2. Au moment d'apprécier les preuves relatives à la tentative de contrainte sexuelle reprochée au recourant, la cour cantonale a tout d'abord constaté que tant l'intimée que le recourant avaient été constants dans leurs déclarations. Le recourant a ainsi toujours affirmé qu'il ne s'était rien passé avec l'intimée et a contesté les accusations portées contre lui. Pour sa part, l'intimée a d'emblée déclaré qu'un matin à la mi-juillet 2013, à l'ouverture du magasin, alors qu'elle était seule avec le recourant et qu'elle s'apprêtait à déposer ses affaires dans l'arrière-boutique, elle s'était trouvée face à celui-ci. Il avait alors son pantalon et son caleçon baissés, laissant apparaître ses parties génitales. Le recourant avait ensuite saisi la main droite de l'intimée et avait tenté de la forcer à le caresser, sans succès, car elle avait pu se libérer de son emprise. Appelée à préciser ses déclarations, l'intimée a ajouté que le recourant, alors qu'il avait le sexe découvert, lui avait dit " je suis excité " et qu'elle l'avait repoussé de sa main libre. L'intimée a confirmé cette version des faits lors de ses auditions, y compris lorsqu'elle a été confrontée au recourant.
Si la cour cantonale a relevé quelques variations dans les déclarations de l'intimée lors de l'audience devant le Tribunal de police, en particulier lorsque celle-ci a dit ne plus se souvenir si le sexe du recourant était en érection ou s'il lui avait dit quelque chose à ce moment-là, elle a cependant attribué ces divergences à l'écoulement du temps et les a qualifiées d'imprécisions toutes relatives, l'intimée ayant précisé que les déclarations faites antérieurement étaient exactes.
L'autorité précédente a par ailleurs constaté qu'un certain nombre d'indices corroboraient la version de l'intimée, en particulier le témoignage de C.________, même si celui-ci devait être pris avec une certaine circonspection, les déclarations de l'intimée faites à son commissaire d'apprentissage, D.________, ainsi que le témoignage de E.________. S'agissant des conditions du dévoilement, qui a eu lieu un an après les faits, elle a estimé que la lenteur de la démarche n'entachait en rien la crédibilité des déclarations de l'intimée, car elles s'inscrivaient dans un contexte particulier lié au fait que celle-ci était une jeune apprentie à peine majeure, fraîchement arrivée de V.________, seule, qui ne connaissait personne à U.________ et qui s'était liée d'amitié avec le recourant alors qu'ils étaient collègues de travail. A l'époque des faits dénoncés, celui-ci était devenu son supérieur direct. Dans ces circonstances, la cour cantonale a considéré que l'intimée avait dû culpabiliser et avoir honte, ce qui avait rendu plus difficile le fait d'en parler à des tiers et, en particulier, aux hommes qui étaient ses conseillers d'apprentissage. Le " déni " de l'intimée, invoqué dès le début de la procédure et confirmé lors de
l'audience de confrontation, n'était dès lors pas circonstanciel. Le fait d'aller au travail avec la " boule au ventre " laissait supposer que l'intimée avait refoulé les faits au point d'en subir des manifestations physiques.
Au reste, la cour cantonale a vu, dans l'existence de messages électroniques échangés entre le recourant et l'intimée, un élément qui confortait les déclarations de celle-ci et de C.________, selon lesquelles il régnait un climat malsain à la boutique, en raison du fait que le recourant avait imposé une dynamique dans la relation qui révélait un rapport bien trop familier entre un chef et son employée pour être dénué d'une certaine ambiguïté et dont il avait délibérément cherché à profiter. Les juges précédents ont constaté que cette inadéquation avait été corroborée par les déclarations du témoin F.________, qui avait vu l'intimée assise sur les genoux du recourant. L'épisode avait également été relaté par C.________.
Enfin, la cour cantonale a retenu que le fait pour l'intimée de taire, dans un premier temps, l'existence de messages envoyés avant d'admettre leur existence s'inscrivait plus dans une volonté de faire table rase du recourant que dans une volonté de dissimuler la nature de la relation qui les liait et dont elle avait fait état à de nombreuses reprises en disant qu'elle avait été très proche de son patron.
S'agissant des dénégations du recourant, la cour cantonale ne les a pas jugées convaincantes, pas plus que l'hypothèse de la vengeance dont le recourant s'était dit victime en raison des remontrances faites à l'intimée et C.________, en juillet 2014, concernant l'utilisation des téléphones portables au travail et l'obligation pour les employées de porter des robes noires. Si l'intimée a admis l'existence de ce conflit et de ces motifs, la cour cantonale a néanmoins estimé qu'il n'était pas crédible qu'une jeune apprentie ait fomenté un complot aussi grave contre son patron qu'elle considérait comme un ami, alors qu'elle se trouvait au milieu de son temps d'apprentissage et qu'elle avait obtempéré aux injonctions vestimentaires. De plus, l'intimée n'a retiré aucun bénéfice secondaire de sa dénonciation. Au contraire elle a ressenti la procédure comme un " enfer ".
Sur la base de ces constats, la cour cantonale a acquis la conviction que le recourant avait usé d'une certaine force physique et de son statut hiérarchique supérieur pour tenter d'imposer un acte d'ordre sexuel à son employée en formation. Le recourant ne pouvait pas ignorer que l'intimée n'était pas consentante. Comme celle-ci a pu se dégager de l'emprise du recourant, la cour cantonale a retenu que l'activité délictuelle n'avait pas été menée jusqu'au bout.

1.3. Le recourant soutient que les juges précédents ont occulté et minimisé de nombreuses variations dans les déclarations de l'intimée, de sorte qu'ils ne pouvaient pas retenir que ses déclarations avaient été constantes. Ce faisant, ils ont apprécié les preuves de manière insoutenable. Se prévalant en outre de l'incohérence du comportement de l'intimée, qui a attendu un an avant de se confier, et dont les messages qu'elle lui avait adressés démontraient qu'elle était une personne épanouie et non une employée abusée sexuellement, le recourant prétend encore qu'il était insoutenable de retenir qu'il avait cherché à profiter d'un rapport trop familier avec l'intimée.

1.3.1. La cour cantonale pouvait retenir que les déclarations de l'intimée concernant l'agression sexuelle étaient crédibles. Les arguments du recourant n'établissent en effet aucun arbitraire dans l'appréciation de ces déclarations. S'agissant en premier lieu des variations alléguées par le recourant, on constate que l'intimée a mentionné dans un premier temps que le recourant était devenu très désagréable avec l'ensemble du personnel après avoir été promu responsable de la filiale. Entendue par la police et confrontée aux messages échangés avec le recourant, l'intimée n'est pas revenue sur ses déclarations. Elle a uniquement précisé qu'il y avait eu des jours où tout allait très bien au travail et où le recourant était très agréable avec elle, ajoutant que, lorsque celui-ci était gentil et se comportait bien, elle n'avait rien à lui reprocher. Quant à la question de l'érection et du moment où le recourant aurait baissé son pantalon et son caleçon, la plainte est extrêmement sommaire sur les faits dénoncés. Il s'agit d'une description peu détaillée que la police n'a pas jugé utile de compléter lors de l'audition à laquelle elle a procédé. Le premier exposé précis des faits a été établi lors de la confrontation entre l'intimée et
le recourant le 8 janvier 2015. Par la suite, l'intimée a dit ne pas se souvenir de certains détails, mais elle s'est toujours référée aux déclarations faites lors de la confrontation. Les variations alléguées par le recourant ne permettent dès lors pas de retenir que c'est de façon arbitraire que la cour cantonale a admis que les déclarations de l'intimée étaient crédibles.

1.3.2. Concernant le changement d'attitude dont, selon le recourant, l'intimée aurait obligatoirement dû faire preuve après l'agression, la tardiveté et les conditions du dévoilement ainsi que le " déni " dans lequel se serait installé l'intimée, il y a lieu de relever ce qui suit. Appelée à s'expliquer sur ses relations avec le recourant à la suite de l'agression, l'intimée a précisé qu'à son arrivée dans le magasin, celui-ci était un collègue et un ami, qui, un jour, est devenu son chef et a voulu l'agresser sexuellement. Aux yeux de l'intimée, un tel comportement du recourant était alors " juste impossible " et elle a continué à se comporter à l'égard de celui-ci comme quand ils étaient amis. Cette version de l'intimée est étayée par les messages dont le contenu est amical et par le fait que l'intimée voulait oublier cette journée. Cette volonté de faire comme si rien ne s'était passé, a été évoquée par l'intimée lors de l'audience de confrontation alors qu'elle n'avait pas encore consulté d'avocat, se présentant seule à l'audience. Il n'est donc pas possible de prétendre qu'elle aurait pu être rendue attentive à l'intérêt qu'elle aurait eu de faire de telles déclarations. Pour ce qui est du dévoilement des faits, il faut
constater qu'il a eu lieu lors d'une discussion qui a porté sur l'attitude du recourant face à ses employées. Le dévoilement a été difficile et n'a eu lieu que sur l'insistance de C.________. L'intimée a été très affectée par le fait de se remémorer ce qu'elle avait vécu et la difficulté rencontrée par l'intimée a été ressentie tant par C.________ que par G.________. En présence de tels éléments, l'appréciation de la cour cantonale sur ces faits n'est pas arbitraire.

1.3.3. Enfin, en ce qui concerne les certificats médicaux versés au dossier, il faut retenir, comme le soutient le recourant, qu'ils sont postérieurs aux faits et qu'ils ne permettent pas d'apporter des éléments de preuve en rapport avec l'agression sexuelle. De même, le fait que l'intimée se serait rendue au travail avec " la boule au ventre ", ce qu'elle n'a jamais prétendu lors de ses auditions, ne concerne pas la réalité des faits mais bien son attitude et son ressenti après ceux-ci. Au surplus, le recourant conteste que le climat régnant dans l'entreprise ait été " malsain ", comme l'a admis la cour cantonale. Cette appréciation ne concerne toutefois pas non plus l'agression sexuelle et, même si elle ne devait pas être retenue, cela ne rendrait pas arbitraire l'appréciation faite par la cour cantonale sur la base des faits retenus.

1.3.4. Il s'ensuit que la cour cantonale pouvait retenir sans arbitraire que le recourant avaient commis les actes qui lui étaient reprochés relativement à l'infraction de tentative de contrainte sexuelle. Le grief doit être rejeté.

2.
Le recourant invoque également une constatation arbitraire des faits et une violation de sa présomption d'innocence s'agissant de sa condamnation pour désagréments causés par la confrontation à un acte d'ordre sexuel et pour injure.

2.1. La cour cantonale s'est fondée sur les déclarations constantes et crédibles de l'intimée pour retenir qu'à la suite de la tentative d'agression, le recourant l'avait régulièrement insultée en la traitant de " petite pute ", de " conne " et de " pétasse ", et qu'il lui avait aussi mis des claques sur les fesses à raison d'environ une fois par jour. Elle a toutefois relevé que les déclarations de l'intimée avaient varié sur l'époque où les claques sur les fesses avaient cessé. L'intimée avait ainsi d'abord déclaré que les agissements du recourant avaient cessé en mars 2014, soit quelques semaines après l'engagement de C.________, alors que par la suite, elle avait déclaré que c'était en juin ou peut-être en août 2014. La cour cantonale a cependant estimé que ces variations n'entachaient pas la constance des déclarations de l'intimée, dans la mesure où cette confusion pouvait s'expliquer par des facteurs tels que l'écoulement du temps ou la présence d'événements répétitifs dans le contexte du quotidien professionnel.

2.2. Le recourant reproche à la cour cantonale d'avoir fondé la déclaration de culpabilité du recourant sur le témoignage de C.________, dont elle avait auparavant admis qu'il devait être pris avec circonspection. De plus, le témoignage a varié quant à la fréquence des claques. Concernant les injures, le recourant estime que sa condamnation sur la base des seules déclarations de l'intimée est arbitraire.
Il ressort du témoignage de D.________, commissaire d'apprentissage, qu'il a été consulté par l'intimée pour savoir si elle " pouvait démissionner à la fin de sa deuxième année d'apprentissage ". Questionnée sur les raisons de cette volonté, l'intimée a expliqué à son commissaire d'apprentissage que le recourant avait utilisé des termes inadéquats à son égard, la traitant de " pute ", et qu'il lui avait touché les fesses. Egalement entendu comme témoin, C.________ a déclaré pour sa part qu'elle avait vu le recourant claquer les fesses de l'intimée et qu'elle avait aussi été l'objet de tels attouchements. Les déclarations de l'intimée pouvaient être considérées comme crédibles par la cour cantonale en raison des circonstances et des personnes auxquelles elles ont été faites et du fait qu'elles ont été corroborées par le témoin C.________. La cour cantonale pouvait sans arbitraire retenir que le recourant avait commis les actes qui lui sont reprochés.
Les dénégations du recourant et le fait que G.________ n'a pas été témoin des actes en question, ne sont pas des éléments permettant de mettre en doute de façon suffisante l'appréciation de la cour cantonale. De plus, le comportement du recourant envers ses employées montre que celui-ci recherchait, comme l'a relevé la cour cantonale, une proximité avec elles, en les incitant à parler de sujets personnels ou en instituant l'échange d'embrassades à l'arrivée et au départ du travail. Cette volonté a même amené le recourant à prendre l'intimée sur ses genoux, comme cela ressort des déclarations du témoin F.________.
En conséquence, il y a lieu d'admettre que la cour cantonale n'a pas violé le principe " in dubio pro reo ", ni apprécié arbitrairement les preuves, en retenant l'existence de claques sur les fesses de l'intimée et l'utilisation de mots constituant des injures à son égard. Le grief doit être rejeté.

3.
Le recourant conclut à son acquittement ainsi qu'au rejet des conclusions civiles en se fondant uniquement sur le fait que la cour cantonale aurait procédé à une appréciation arbitraire des éléments du dossier. Il n'invoque pour le surplus aucun grief spécifique en relation avec une violation des art. 177
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937
StGB Art. 177 - 1 Wer jemanden in anderer Weise durch Wort, Schrift, Bild, Gebärde oder Tätlichkeiten in seiner Ehre angreift, wird, auf Antrag, mit Geldstrafe bis zu 90 Tagessätzen bestraft.230
1    Wer jemanden in anderer Weise durch Wort, Schrift, Bild, Gebärde oder Tätlichkeiten in seiner Ehre angreift, wird, auf Antrag, mit Geldstrafe bis zu 90 Tagessätzen bestraft.230
2    Hat der Beschimpfte durch sein ungebührliches Verhalten zu der Beschimpfung unmittelbar Anlass gegeben, so kann das Gericht den Täter von Strafe befreien.
3    Ist die Beschimpfung unmittelbar mit einer Beschimpfung oder Tätlichkeit erwidert worden, so kann das Gericht einen oder beide Täter von Strafe befreien.
, 189
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937
StGB Art. 189 - 1 Wer eine Person zur Duldung einer beischlafsähnlichen oder einer anderen sexuellen Handlung nötigt, namentlich indem er sie bedroht, Gewalt anwendet, sie unter psychischen Druck setzt oder zum Widerstand unfähig macht, wird mit Freiheitsstrafe bis zu zehn Jahren oder Geldstrafe bestraft.
1    Wer eine Person zur Duldung einer beischlafsähnlichen oder einer anderen sexuellen Handlung nötigt, namentlich indem er sie bedroht, Gewalt anwendet, sie unter psychischen Druck setzt oder zum Widerstand unfähig macht, wird mit Freiheitsstrafe bis zu zehn Jahren oder Geldstrafe bestraft.
2    ...263
3    Handelt der Täter grausam, verwendet er namentlich eine gefährliche Waffe oder einen anderen gefährlichen Gegenstand, so ist die Strafe Freiheitsstrafe nicht unter drei Jahren.264
et 198
SR 311.0 Schweizerisches Strafgesetzbuch vom 21. Dezember 1937
StGB Art. 198 - Wer vor jemandem, der dies nicht erwartet, eine sexuelle Handlung vornimmt und dadurch Ärgernis erregt,
CP.

4.
Le recours doit donc être rejeté. Le recourant, qui succombe, supportera les frais de la cause (art. 66 al. 1
SR 173.110 Bundesgesetz vom 17. Juni 2005 über das Bundesgericht (Bundesgerichtsgesetz, BGG) - Bundesgerichtsgesetz
BGG Art. 66 Erhebung und Verteilung der Gerichtskosten - 1 Die Gerichtskosten werden in der Regel der unterliegenden Partei auferlegt. Wenn die Umstände es rechtfertigen, kann das Bundesgericht die Kosten anders verteilen oder darauf verzichten, Kosten zu erheben.
1    Die Gerichtskosten werden in der Regel der unterliegenden Partei auferlegt. Wenn die Umstände es rechtfertigen, kann das Bundesgericht die Kosten anders verteilen oder darauf verzichten, Kosten zu erheben.
2    Wird ein Fall durch Abstandserklärung oder Vergleich erledigt, so kann auf die Erhebung von Gerichtskosten ganz oder teilweise verzichtet werden.
3    Unnötige Kosten hat zu bezahlen, wer sie verursacht.
4    Dem Bund, den Kantonen und den Gemeinden sowie mit öffentlich-rechtlichen Aufgaben betrauten Organisationen dürfen in der Regel keine Gerichtskosten auferlegt werden, wenn sie in ihrem amtlichen Wirkungskreis, ohne dass es sich um ihr Vermögensinteresse handelt, das Bundesgericht in Anspruch nehmen oder wenn gegen ihre Entscheide in solchen Angelegenheiten Beschwerde geführt worden ist.
5    Mehrere Personen haben die ihnen gemeinsam auferlegten Gerichtskosten, wenn nichts anderes bestimmt ist, zu gleichen Teilen und unter solidarischer Haftung zu tragen.
LTF).

Par ces motifs, le Tribunal fédéral prononce :

1.
Le recours est rejeté.

2.
Les frais judiciaires, arrêtés à 3000 francs, sont mis à la charge du recourant.

3.
Le présent arrêt est communiqué aux parties et à la Cour de justice de la République et canton de Genève, Chambre pénale d'appel et de révision.

Lausanne, le 27 avril 2018

Au nom de la Cour de droit pénal
du Tribunal fédéral suisse

Le Président : Denys

Le Greffier : Tinguely
Information de décision   •   DEFRITEN
Document : 6B_1154/2017
Date : 27. April 2018
Publié : 25. Mai 2018
Source : Bundesgericht
Statut : Unpubliziert
Domaine : Straftaten
Objet : Tentative de contrainte sexuelle; désagréments causés par la confrontation à un acte d'ordre sexuel; injure; arbitraire, violation du principe in dubio pro reo


Répertoire des lois
CP: 177 
SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937
CP Art. 177 - 1 Quiconque, de toute autre manière, attaque autrui dans son honneur par la parole, l'écriture, l'image, le geste ou par des voies de fait, est, sur plainte, puni d'une peine pécuniaire de 90 jours-amende au plus.
1    Quiconque, de toute autre manière, attaque autrui dans son honneur par la parole, l'écriture, l'image, le geste ou par des voies de fait, est, sur plainte, puni d'une peine pécuniaire de 90 jours-amende au plus.
2    Le juge peut renoncer à prononcer une peine si l'injurié provoque directement l'injure par une conduite répréhensible.
3    Si l'injurié riposte immédiatement par une injure ou par des voies de fait, le juge peut renoncer à prononcer une peine contre les deux auteurs ou l'un d'eux.
189 
SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937
CP Art. 189 - 1 Celui qui, notamment en usant de menace ou de violence envers une personne, en exerçant sur elle des pressions d'ordre psychique ou en la mettant hors d'état de résister l'aura contrainte à subir un acte analogue à l'acte sexuel ou un autre acte d'ordre sexuel, sera puni d'une peine privative de liberté de dix ans au plus ou d'une peine pécuniaire278.
1    Celui qui, notamment en usant de menace ou de violence envers une personne, en exerçant sur elle des pressions d'ordre psychique ou en la mettant hors d'état de résister l'aura contrainte à subir un acte analogue à l'acte sexuel ou un autre acte d'ordre sexuel, sera puni d'une peine privative de liberté de dix ans au plus ou d'une peine pécuniaire278.
2    ...279
3    Si l'auteur a agi avec cruauté, notamment s'il a fait usage d'une arme dangereuse ou d'un autre objet dangereux, la peine sera la peine privative de liberté280 de trois ans au moins.281
198
SR 311.0 Code pénal suisse du 21 décembre 1937
CP Art. 198 - Celui qui aura causé du scandale en se livrant à un acte d'ordre sexuel en présence d'une personne qui y aura été inopinément confrontée,
CPP: 429
SR 312.0 Code de procédure pénale suisse du 5 octobre 2007 (Code de procédure pénale, CPP) - Code de procédure pénale
CPP Art. 429 Prétentions - 1 Si le prévenu est acquitté totalement ou en partie ou s'il bénéficie d'une ordonnance de classement, il a droit à:
1    Si le prévenu est acquitté totalement ou en partie ou s'il bénéficie d'une ordonnance de classement, il a droit à:
a  une indemnité fixée conformément au tarif des avocats, pour les dépenses occasionnées par l'exercice raisonnable de ses droits de procédure; les tarifs des avocats n'opèrent aucune distinction entre l'indemnité allouée et les honoraires dus en cas de défense privée;
b  une indemnité pour le dommage économique subi au titre de sa participation obligatoire à la procédure pénale;
c  une réparation du tort moral subi en raison d'une atteinte particulièrement grave à sa personnalité, notamment en cas de privation de liberté.
2    L'autorité pénale examine d'office les prétentions du prévenu. Elle peut enjoindre à celui-ci de les chiffrer et de les justifier.
3    Lorsque le prévenu a chargé un défenseur privé de sa défense, celui-ci a un droit exclusif à l'indemnité prévue à l'al. 1, let. a, sous réserve de règlement de compte avec son client. Le défenseur peut contester la décision fixant l'indemnité en usant des voies de droit autorisées pour attaquer la décision finale.283
Cst: 9
SR 101 Constitution fédérale de la Confédération suisse du 18 avril 1999
Cst. Art. 9 Protection contre l'arbitraire et protection de la bonne foi - Toute personne a le droit d'être traitée par les organes de l'État sans arbitraire et conformément aux règles de la bonne foi.
LTF: 66 
SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire
LTF Art. 66 Recouvrement des frais judiciaires - 1 En règle générale, les frais judiciaires sont mis à la charge de la partie qui succombe. Si les circonstances le justifient, le Tribunal fédéral peut les répartir autrement ou renoncer à les mettre à la charge des parties.
1    En règle générale, les frais judiciaires sont mis à la charge de la partie qui succombe. Si les circonstances le justifient, le Tribunal fédéral peut les répartir autrement ou renoncer à les mettre à la charge des parties.
2    Si une affaire est liquidée par un désistement ou une transaction, les frais judiciaires peuvent être réduits ou remis.
3    Les frais causés inutilement sont supportés par celui qui les a engendrés.
4    En règle générale, la Confédération, les cantons, les communes et les organisations chargées de tâches de droit public ne peuvent se voir imposer de frais judiciaires s'ils s'adressent au Tribunal fédéral dans l'exercice de leurs attributions officielles sans que leur intérêt patrimonial soit en cause ou si leurs décisions font l'objet d'un recours.
5    Sauf disposition contraire, les frais judiciaires mis conjointement à la charge de plusieurs personnes sont supportés par elles à parts égales et solidairement.
97 
SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire
LTF Art. 97 Établissement inexact des faits - 1 Le recours ne peut critiquer les constatations de fait que si les faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95, et si la correction du vice est susceptible d'influer sur le sort de la cause.
1    Le recours ne peut critiquer les constatations de fait que si les faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95, et si la correction du vice est susceptible d'influer sur le sort de la cause.
2    Si la décision qui fait l'objet d'un recours concerne l'octroi ou le refus de prestations en espèces de l'assurance-accidents ou de l'assurance militaire, le recours peut porter sur toute constatation incomplète ou erronée des faits.89
105
SR 173.110 Loi du 17 juin 2005 sur le Tribunal fédéral (LTF) - Organisation judiciaire
LTF Art. 105 Faits déterminants - 1 Le Tribunal fédéral statue sur la base des faits établis par l'autorité précédente.
1    Le Tribunal fédéral statue sur la base des faits établis par l'autorité précédente.
2    Il peut rectifier ou compléter d'office les constatations de l'autorité précédente si les faits ont été établis de façon manifestement inexacte ou en violation du droit au sens de l'art. 95.
3    Lorsque la décision qui fait l'objet d'un recours concerne l'octroi ou le refus de prestations en espèces de l'assurance-accidents ou de l'assurance militaire, le Tribunal fédéral n'est pas lié par les faits établis par l'autorité précédente.99
Répertoire ATF
138-V-74 • 142-III-364
Weitere Urteile ab 2000
6B_1154/2017 • 6B_1183/2016 • 6B_608/2017
Répertoire de mots-clés
Trié par fréquence ou alphabet
tribunal fédéral • agression • in dubio pro reo • contrainte sexuelle • appréciation des preuves • vue • quant • sexe • magasin • physique • confrontation à un acte d'ordre sexuel • amiante • greffier • tribunal de police • apprenti • présomption d'innocence • acquittement • constatation des faits • droit pénal • décision
... Les montrer tous